Oscar 2022 : Smith vs Rock ! Un duel entre le Diable et le Bon Dieu

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« Pour une raison quelconque, le Diable s’est emparé de Will Smith cette nuit-là. » Denzel Washington

Vendredi 8 avril 2022 ((rezonodwes.com))–

Un évènement au Zénith visant à honorer meilleure photographie, meilleur montage, meilleur son, meilleurs décors, meilleure musique originale et meilleurs effets visuels ; tous les projecteurs ont été braqués sur l’«Academy Awards». Pourtant, dans un complexe d’autosuffisance, c’est à ce moment que l’acteur polyvalent a pris l’option de se jeter dans l’abysse de l’incivilité. En vivo, Will Smith a regrettablement enfilé la veste du « Bad Boy » pour être pris dans la spirale d’un orgueil chtonien au cours de la sélecte Gala des Oscars du 27 mars 2022.

La 94e Cérémonie des Oscars qui est censée être un rendez-vous paradisiaque au sommet aurait été transformé en quelques secondes en un décor démoniaque dans un labyrinthe où l’ignominie a croisé ses pieds fétides sur l’euphorie. Dieu merci, la force satanique qui emportait Will a été éteinte par l’humilité radieuse d’un Chris impeccable, divinement inspiré. Sinon, une réplique même moins que proportionnelle à la déconvenue aurait basculé le beau monde dans un déshonneur titanesque.

En ce jour de suspense paroxysmique qui a failli capoter l’esthétique dans un tsunami apocalyptique, les chrétiens ne sont certainement pas les seuls à témoigner leur gratitude envers le « Christ » qui s’est habité en Chris. Dans une attitude gracieuse, l’illustre comédien s’est comporté comme un « Rock » solide en maintenant la solennité du moment pour courageusement encaisser la soufflette de Will. Plausiblement, Chris voyait dans la gifle du pitoyable Will un agissement contre sa propre volonté.

Plusieurs siècles après, le monde se souviendra de ce scénario infâme qui a vu les deux Êtres spirituels suprêmes s’incarner en deux êtres terrestres. Le Puissant a attaqué; le Tout-Puissant a esquivé le scandale en gardant un calme platonique malgré l’affront physique. À l’instar de la première parole du Christ à la Golgotha (Luc 23 :34), l’audience avait l’impression que Chris jouait le rôle du sauveur en prononçant : « Père, pardonne-lui car il ne sait pas ce qu’il fait ». C’était par Chris et par le « Christ » seul que le cachet légendaire de cette cérémonie a été maintenu en vie. Merci Chris !

L’humilité

La solidité d’un « Rock » ne se révèle pas toujours dans sa dureté. Fort souvent, la véritable force s’exprime de préférence dans le calme, le pardon, l’indulgence. L’humilité détient le secret de pouvoir calmer les fureurs et ordonner à la mer et aux vents de faire silence. Telle est la leçon que nous a enseignée le comportement magnanime de Chris. Solide comme une pierre, la Hollywood et bien d’organisations internationales devraient en profiter pour bâtir des édifices institutionnels.

Sur terre, je perçois Chris comme un ambassadeur de la paix, un exemple vivant pour les turbulents, les opulents, les belliqueux et les belligérants qui prétendent être omnipotents. J’espère que cet humoriste continue d’émerveiller les cœurs et les esprits tout en devenant un concurrent pour un prix hors-Hollywood, le Nobel de la paix. Dans les cieux, j’espère que ce « Rock » solide s’assaiera éternellement à côté du Père.

Le Diable n’est pas  nécessairement un géant méchant perceptible a l’œil nu. Non plus, Il n’est pas tout à fait invisible. Cet Être maléfique se manifeste dans nos pensées, nos paroles, nos actions, nos inactions, nos tentations, nos prétentions, nos émotions, nos omissions. Il est malin, Il est coquin, Il est vilain. Il attend le moment le plus élégant pour nous avilir, nous désunir, nous anéantir. Comment ne pas succomber à ses menaces ? L’humilité en est la clé. Et comment cultiver l’humilité ? La prière en est la source. « Nous ne puissions rien que par Celui qui nous fortifie ».

Des millions de spermatozoïdes en compétition pour qu’un seul se joigne à l’ovule pendant « neuf mois » pour franchir les étapes de zygote, d’embryon et de fœtus jusqu’à la naissance. Le Créateur omnipotent a choisi de nous sélectionner. Tachons d’être reconnaissants. Des milliards d’humains sur la planète dont des centaines de millions de sans-abri, d’affamés, de déshérités. Qui sommes-nous pour mériter de ne pas être à la place du vulnérable ?  C’est en permanence que nous nous enorgueillissons de notre intelligence comme s’il s’agissait de notre propre effort ou d’un héritage génétique. Rares sont les créatures à savourer le succès au sommet et qui accordent le crédit à Dieu.

Une introspection s’impose. Croyez-vous toujours que votre naissance, vos succès et votre bien-être soient le fruit de la providence ? Qu’est-ce qui explique que nous pouvons fermer les yeux pendant des heures et les rouvrir « miraculeusement » pour poursuivre nos activités ? Chance ! Hasard ! Providence ! À un moment, nous devons avouer que « Toute la gloire est à Dieu ». C’est seulement par la miséricorde divine que nous existons. Au juste comme à l’injuste, le Tout-Puissant a fait grâce. Aussi simple que cela !

Que l’être humain ne s’étouffe point d’orgueil comme si ses œuvres n’étaient que le fruit de son effort personnel. Oui, le travail consistant est payant et le Livre Sacré en a fait mention dans la « parabole des talents ». Cependant, nous devons constamment garder à l’esprit que la foi et la prière sont tout aussi payantes, sinon incontournables. L’être est pluridimensionnel. Il ne peut nier de soigner sa dimension spirituelle qui risque de l’éloigner du divin. Denzel Washington de nous rappeler : « Quand le diable vous ignore, alors vous savez que vous faites quelque chose de mal. Le diable dit: Oh non, laisse-le tranquille, c’est mon préféré ».

Smith dans l’œil du Démon

Acteur, chanteur, producteur, scénariste d’une filmographie florissante, par sa polyvalence et sa créativité, Will Smith a gâté plusieurs générations. Une véritable légende du cinéma. Ses opus hollywoodiens aux goûts multiples s’inscrivent dans des genres diversifiés qui ne sauraient laisser le cinéphile indifférent. « Seven Pounds », « The Pursuit of Happyness », « Collateral Beauty », « After Earth », « Independence Day » et récemment « King Richard » qui lui a valu le trophée de meilleur acteur de 2021, Will Smith produit des délices.

Devant les caméras du monde entier, en présence de sa famille, des collègues, des amis, des fans, cette figure emblématique de la Hollywood s’est érigée en un « Ennemi d’Etat ». Lui qui virtuellement était prêt à sauver « Sept Vies » en offrant sa richesse et ses organes vitaux à des nécessiteux, il a flanché piteusement pour laisser un souvenir macabre qu’il paiera malheureusement en des pertes colossales de contrats teintés de nuits d’insomnie.

Parmi les dix heureux élus de la statuette de meilleurs acteurs/actrices, Smith a été malheureusement dans l’œil du Diable qui y a jeté son dévolu pour réveiller le « cochon qui sommeille en l’être humain ». Œuvre de tant de décennies en quelques secondes hypothéquées, l’ancien « Prince de Bel-Air » a été amadoué par Lucifer pour dégringoler sinistrement de son piédestal.

En quelques minutes, le Septième Art a chuté du septième ciel en offrant aux spectateurs et téléspectateurs un spectacle ignoble bon pour les films d’horreur. Il faut croire qu’une bête aux sept têtes s’était subrepticement invitée de la partie pour hypnotiser et téléguider Will comme dans un « Avocat du Diable » à travers une poussée diabolique pour se suicider socialement. 

Les parfums aux arômes érotiques du genre Gucci et Armani, Dolce Gabana, Christian Dior, Jean Paul Gauthier et Yves St Laurent qui embaumaient le « Dolby Theatre at the Hollywood & Highland Center » ne pouvaient vaincre l’odeur nauséabonde propagée par la gifle de Will Smith à l’endroit de son homologue Chris Rock.

Le cinéphile est en quête de bonheur

Dans un laps de temps, Will Smith a oublié si les 7.8 milliards de voisins habitant l’orbe terrestre sont tous « À la recherche du bonheur ». Ce bonheur – qui se nourrit dans l’imaginaire d’une ataraxie procurée par le plaisir, l’empathie et l’excellente classe de ceux qui nous gratifient de leurs chefs d’œuvre – est comblé entre autres par le théâtre, la lecture, le cinéma, les évènements sportifs. Si nous sommes des milliards à savourer les œuvres hollywoodiennes, c’est parce que nous savons valoriser notre temps. De l’Orient à l’Occident, tout âge, toute classe, tout niveau académique, tout statut social ; nous dégustons tous le septième art. Tel un livre qui te fait découvrir des auteurs de tous les temps pour discuter avec eux dans un imaginaire réel, un film détient la faculté de t’évader dans des sphères utopiques génératrices d’un bien-être indicible. Le cinéma appartient aux producteurs, aux acteurs et aux consommateurs. Sa magnificence ou sa déchéance auraient l’effet multiplicateur de nous procurer de la joie ou de la peine.

Personne n’est une ile isolée. L’action de l’individu Lambda tend à avoir des impacts sur l’individu Gamma. Nous devons nous préoccuper même des yeux qui ne nous regardent pas. Cette mise en garde est d’autant plus valable pour un acteur, un chanteur, un scientifique ou une star qui n’appartiennent plus à leurs petites familles, à leurs étroites communautés ou à leurs seuls pays. Un acteur est un créateur, « un patrimoine mondial ». Il fait partie intégrante de la catégorie de ceux qui inventent le monde. Par sa position de leader, dans le virtuel comme dans le réel, l’acteur est capable d’influencer les comportements, particulièrement chez les enfants. Son attitude est contagieuse car il peut charrier une myriade de moutons de Panurge.

À se rappeler que dans la folie et la passion aveugle, une pléiade de tifosis donnaient leurs vies en holocauste pour Michael Jackson sans se soucier du tort causé à leurs familles et leurs amis. Au cours des années 1990, tellement d’enfants voulaient ressembler à Bruce Lee, à Diego, à Whitney Houston, etc. Ils ne sont pas légions tant mieux, mais il se révèle aussi des anecdotes d’adolescents « perdus » qui se sont ôtés la vie en se leurrant de pouvoir mimiquer les prouesses de Superman pour étaler leurs ailes à partir de gratte-ciels. Sur plusieurs angles, un acteur de cinéma est un leader qui attire les projecteurs. Il est susceptible d’emmener des âmes aux enfers ou au paradis. Voilà pourquoi, la société ne saurait le laisser faire dans ses dérives.

Comédien de son état, dans le même registre d’Eddy Murphy, Jim Carrey, Bicha, Jesifra, Mathias, etc., Chris vit de l’humour, de la satire, du sarcasme. C’est son métier. Ce que Will est censé marquer à l’encre forte dans son esprit. D’autant que la blague de Chris à l’égard de Jada a été plutôt anodine, Will Smith ne devait en offrir l’occasion pour un scandale devenu viral sur la toile.

Pour une simple blague relative à la calvitie de sa dulcinée, Will devait éviter de monter ce calvaire d’embarras social. Cela ne devait pas arriver à ce stade. Mais, quoique de manière un peu tardive, les excuses publiques de Will Smith envers Chris Rock, sa famille, ses amis, les fans et les collègues de l’Académie du 7e Art a été un geste de grandeur d’âme. Puisse notre fameux acteur en retrouver du réconfort.

Prise de conscience forcée ou volontaire, le monde se réjouit de la quête de l’équilibre émotionnel que cherche à rétablir l’illustre acteur à l’âme perturbée. Puisse cet épisode ignoble de Will Smith servir d’exemple pour les acteurs politiques corrompus, incultes et ignobles qui se croient au-dessus des institutions. Au demeurant, l’excellent exemple à suivre est celui de Chris Rock qui a fait montre d’une attitude imperturbable devant une attaque barbare face à sa dignité.

À la suite d’une bévue, il est requis à tout fautif de reconnaître les sanctions attachées à son comportement déviant. Personne n’a le droit de se cacher derrière une factice notoriété ou une impunité pour se dresser en croix sur les sentiers de la justice. Devant la femme aux yeux bandés, même le fameux R-Kelly n’a pas été épargné. C’est avec raison que le célèbre économiste Daron Acemoglu décrit l’importance des institutions dans son ouvrage « Why Nations Fail ». Au Nord, on obéit aux normes peu importe son statut politique et social. Au Sud, la violation des principes est plutôt la règle. En voilà les empreintes de la démarcation sur le sentier du développement. Bref.

C’est à travers la demande de pardon que le coupable pourrait bénéficier d’une éventuelle réinsertion, jouir de circonstance atténuante et trouver le pardon auprès du peuple et auprès du Père. C’était une extrapolation « politique » pour en avertir les gouvernants épinglés de tous les vices !

Il est vrai que Will a été tombé très bas, mais cela ne veut pas dire qu’il a été abandonné. Au final, ce court feuilleton peut donner de la matière aux observateurs pour adopter de meilleurs comportements. Reconnaître ses erreurs et avouer son péché sont des actes de grandeur d’âme. C’est ainsi que l’être peut libérer sa conscience et regagner la paix intérieure.

Carly Dollin

carlydollin@gmail.com

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