Dans le pays d’Ariel Henry, relégué au rang de la Somalie, depuis samedi à la plus grande satisfaction de son ambassadeur à Washington, les bandes armées ont le contrôle absolu sur certains quartiers et, selon RFI, des enlèvements contre rançons sont commis chaque jour, principalement dans la capitale Port-au-Prince. C’est dans ce contexte que Médecins sans frontières (MSF) annonce la suspension temporaire de ses activités à Cité Soleil.
MSF: « Cet hôpital restera fermé tant que les conditions de sécurité ne (seront) pas garanties« .
Lundi 4 avril 2022 ((rezonodwes.com))–
La violence des gangs continue de peser sur la vie quotidienne en Haïti. Des violences ont été commises contre des personnes qui voulaient se rendre dans son centre d’urgence, c’est pourquoi l’organisation y a suspendu ses activités. La mesure se veut temporaire mais MSF précise que cet hôpital restera fermé « tant que les conditions de sécurité ne seront pas garanties ».
« Nous condamnons toutes les formes d’entraves et de violences exercées contre les secours médicaux, nos patients et les membres de notre personnel », explique Thierry Goffeau, chef de mission de MSF en Haïti.
Cet hôpital restera fermé « tant que les conditions de sécurité ne (seront) pas garanties », précise le communiqué.
Haïti est, depuis des mois, sous la coupe réglée de gangs dont l’emprise s’est largement étendue au-delà des quartiers défavorisés de Port-au-Prince.
Ce pays de la Caraïbe fait également face à la recrudescence des enlèvements crapuleux : entre cinq et dix personnes sont enlevées chaque jour en Haïti, selon les organisations haïtiennes de défense des droits humains.
Ouvert depuis plus d’une décennie, le centre hospitalier de Cité-Soleil est dédié aux urgences avec possibilité de soins d’observation pédiatriques.
« C’est une douloureuse décision à prendre, car ici, nous recevons des blessés victimes de violence nécessitant des soins urgents et vitaux : avec l’interruption des activités, l’accès va se réduire drastiquement alors que les besoins ne font qu’augmenter », affirme Thierry Goffeau.
À la suite d’une précédente vague de violence, les services aux victimes de brûlures graves avaient déjà dû être transférés vers un autre établissement que l’organisation dirige dans la capitale haïtienne.
En août dernier, MSF avait été contrainte de fermer, de façon définitive cette fois-là, l’hôpital que l’ONG faisait fonctionner depuis 15 ans dans le quartier de Martissant, l’un des plus défavorisés de Port-au-Prince.
Ce retrait faisait alors suite à celui des policiers qui avaient déjà abandonné le commissariat du quartier face à la violence des gangs, tandis que plusieurs milliers de citoyens avaient dû fuir leurs habitations et que banques et entreprises avaient été pillées par les groupes armés.
Plusieurs milliers de personnes ont manifesté pacifiquement mardi à Port-au-Prince face à cette criminalité et contre le premier ministre Ariel Henry, dont elles dénoncent l’inaction face aux gangs.
source: laPresse