Kidnapping: l’AMH décrète trois journées d’arrêt de travail à travers le pays
par Hervé Noel
L’Association médicale haïtienne (AMH) prévient que le pays pourrait faire face dans les prochains mois à une carence sévère de professionnels de santé, particulièrement des médecins, en raison de la persistance du climat d’insécurité. Une migration sauvage des médecins, attirés par des privilèges dans d’autres pays, est en train d’affaiblir le système de santé haitien, déplore le vice-président de l’AMH, le docteur Osni Eugène.
Jeudi 10 mars 2022 ((rezonodwes.com))– Plus d’une semaine après l’enlèvement spectaculaire le 2 mars dernier des médecins Pierre Boncy et Michel D’Alexis dans leur clinique, les lignes ont très peu bougé.
Les otages restent entre les mains des ravisseurs et les autorités policières se montrent passives face à la multiplication des cas au quotidien.
Pas un jour sans signaler un cas de kidnapping ou une tentative d’assassinat résultant d’un enlèvement avorté, déplore le comité directeur de l’AMH.
En conférence de presse, jeudi, le vice-président de l’AMH, le docteur Osni Eugène, annonce l’arrêt total des activités pendant 3 jours (14, 15 et 16 mars), sur toute l’étendue du territoire pour protester contre l’inacceptable.
Les professionnels de santé sont invités à respecter le mot d’ordre pour interpeller les pouvoirs politiques à freiner les dérives.
Il est impératif que les autres secteurs de la vie nationale s’expriment sur la situation pour porter les instances compétentes à adresser l’insécurité.
« Ce coup nous a frappé en plein cœur. Et depuis nous ne faisons que souffrir », a soutenu la présidente de l’AMH, Carole Cadet Day, avant d’inviter d’autres catégories socioprofessionnels à emboîter le pas.
«Ce cri devrait inspirer d’autres sociétés. Les journalistes, le corps des ingénieurs, les formateurs et les universitaires doivent s’engager également dans la mobilisation pour renverser la tendance», a souligné le docteur Carole Cadet Day.
Il est à souligner qu’une fenêtre d’urgence est envisagée afin d’assister des cas qui nécessiteront des prises en charge célères, a nuancé le docteur Claude Suréna, directeur exécutif de l’AMH.
Entre-temps, le premier ministre de facto, également médecin, semble se soucier fort peu du sort de ses collègues captifs des gangs. A peine revenu d’un voyage dans la Caraïbe, il repart pour un périple dans l’Amérique latine, sans qu’on ne voie les bénéfices de ces pérégrinations.
Hervé Noël
vevenoel@gmail.com