Chili – Un nouveau rapport dénonce la mauvaise gestion des migrants par les autorités de ce pays

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Le rapport plaide pour une approche fondée sur les droits de l’homme plutôt que sur la sécurité nationale, c’est-à-dire une approche conforme aux prescriptions du Comité pour la protection des droits des travailleurs migrants et de leurs familles, du Comité pour l’élimination de la discrimination raciale, du Haut-Commissaire aux droits de l’homme et de la Commission interaméricaine des droits de l’homme.

Les auteurs du rapport espèrent qu’une nouvelle Constitution inclura des moyens juridiquement contraignants pour garantir que les droits des migrants ne soient pas violés à l’avenir.

Mercredi 9 mars 2022 ((rezonodwes.com))–Movimiento Acción Migrante (MAM) et Observatorio Ciudadano (OC), deux organisations non gouvernementales chiliennes dont la mission est de protéger les droits des communautés vulnérables au Chili, ont récemment publié un rapport sur le traitement des migrants par le gouvernement. Ce rapport a été rédigé à la demande du Conseil des droits de l’homme des Nations unies et du rapporteur spécial Felipe González Morales, dont le mandat actuel consiste à examiner les moyens d’éliminer les obstacles qui entravent les droits fondamentaux des migrants.

La loi chilienne n° 21.325 est dans le collimateur du rapport. Elle autorise l’expulsion immédiate de certains migrants qui franchissent la frontière de manière irrégulière, également appelée « devoluciones en caliente ». Ces expulsions ont causé des problèmes à la frontière bolivienne ces derniers mois, la Bolivie ayant déclaré qu’elle n’accepterait que le retour des migrants de nationalité bolivienne.

En conséquence, des migrants d’autres origines se sont retrouvés bloqués à la frontière dans un flou juridique et ont été contraints de passer de longues périodes sans abri et sans provisions alors que leur sort était décidé.

Les migrants vénézuéliens qui entrent par la frontière nord du Chili ont un parcours particulièrement difficile, car leur entrée au Chili par des voies non autorisées les empêche d’obtenir des visas et des documents qui pourraient leur permettre de trouver du travail, d’accéder aux soins de santé et de commencer leur intégration dans la société chilienne. Les auteurs du rapport soulignent le fait que cette situation ne fait qu’exacerber la vulnérabilité de ces personnes, qui risquent en permanence d’être expulsées ou de voir leurs droits violés.

En raison de la pandémie en cours, le gouvernement a également décidé de suspendre le traitement des visas consulaires de regroupement familial, maintenant ainsi de nombreuses familles de migrants séparées pour des périodes indéfinies.

De nombreuses frontières terrestres du Chili avec la Bolivie ont également été fermées à l’occasion depuis le début de la pandémie, les mesures actuelles restant en vigueur jusqu’au 31 mars 2022. Cette situation a poussé de nombreux migrants à emprunter des voies non autorisées et souvent périlleuses pour entrer dans le pays. On peut également soutenir que cette mesure viole les obligations de l’État en matière de protection internationale et de respect du principe de non-refoulement, car elle ne prévoit aucune exception en cas d’entrée pour des raisons humanitaires.

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