Carly Dollin | 7 février 2022 : « Adieu PHTK »!

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Fin d’une grossesse politique ectopique en perdition prorogée pendant une décennie dans une coriace tragédie multifacette, il nécessitait à Haïti une césarienne salvatrice en urgence afin d’éviter une éclampsie. Toutes les conditions étaient réunies pour qu’Haïti exhale son dernier souffle face à cette toxémie gravidique sévère causée par le cartel PHTK. Dieu merci, l’intelligence couplée de la remarquable résilience de ce peuple extraordinaire en ont fait toute la différence.

En marquant la fin du plat complet de la dégénérescence – gabegie, démagogie, pornographie, péripétie, ineptie, bordel, Babel, makrèl, massacre, indécence, insouciance, imposture, sinécure, prévarication, kokoratization,  galvaudage –  le lundi 7 février 2022 est calligraphié en lettres gothiques comme la fin du pouvoir dramatique du PHTK. Ariel, soyez intelligent. Ne tentez surtout pas d’exhiber vos muscles de « marengwen » ; déposez les clés sous la porte. Nous avons atteint la date butoir pour que la bêtise s’évince des affaires stratégiques de la Cité. Haïti a besoin de renaître de ses cendres. PHTK, Alea Jacta Est !

Jeudi 27 janvier 2022 ((rezonodwes.com))–

Règne décennal d’une dynastie narcotique, népotique, despotique et médiocratique maintenue en vie par la complicité de l’ingérence internationale, le PHTKisme a emporté dans le néant toutes les valeurs tangibles et intangibles de la Première république noire du monde. Ce clan géniteur de haine, rengaine, médiocrité, assassinat, kidnapping aveugle, ignominie, ténèbres et injustice ne devait même pas avoir la durée de vie d’une mouche éphémère. Les stratagèmes de slogans creux, tergiversation, mercenariat criminel et chronophagie budgétivore concoctés par l’éminence grise criminelle ont permis à ces malfrats de ridiculiser Haïti pendant toute une décennie. Le cannabis trôné aux fauteuils les plus prestigieux, cet incident de parcours historique a extrêmement couté à Haïti.

Anomie sociale

La chasse ravageuse de la matière grise faisait rage au cours du passage cyclonique de ce clan de bandits qui pavanaient à la tête de la Cité dans une sinécure onéreuse. Arrogance, improvisation, imposture, usurpation, c’est à partir de cet empire kakistocratique que le champ lexical pervers est enraciné dans la psyché des Haïtiens. La parole – bonne ou mauvaise – se fait toujours chaire. Le slogan « bandi legal » s’est faufilé graduellement pour au final s’installer même des entités nucléaires et communautaires. Sénateurs kidnappeurs, députés comiques, magistrats renégats, ministres risibles, directrices complices de crimes odieux, premières dames conflictuelles, familles présidentielles espiègles ; et voilà ce que le PHTK a légué en héritage à notre Haïti. Du pain sur la planche à l’équipe intrépide de la transition de rupture pour nettoyer les badigeonnages de cette équipe inculte et cupide. 

Le PHTK a traîné Haïti dans un déshonneur cyclopéen. Crimes financiers, kokorat officiels, koukous fermés en des blindés, deals de postes et trafic de cocaïne ; la première magistrature, la primature et la diplomatie sont envahies par la flagornerie, la cleptomanie, la mégalomanie, le concubinage, l’inculture.

Véritable branlebas ; tous les malfrats – les ingrats, les « valpas » et les « avadras » à la tête des ministères, des organismes autonomes et de la salle de comédie du Bicentenaire – sont de connivence avec la mafia au pouvoir pour tirer le drap de leur côté. Par leur insouciance et égocentrisme extrême, un groupuscule affamé de l’opposition sans conviction continue de toiser tout un peuple dans la crasse pendant qu’il se la coule douce avec des autorités sans notoriété. Les postes dorés de la diplomatie sont convoités par les maîtresses, les « tizanmi », les oncles, les frères et les cousins des dirigeants débiles, conseillers arrivistes, députés et sénateurs affairistes pour ne rien foutre sinon salir l’image de notre république historique dans les rackets de visas, l’usage de faux et une palanquée de malversations financières.

De 2011 à 2022, la décennie satanique des pédants, des dents longues, des crimes ardents, des présidents forgeurs d’accidents, des premiers ministres prématurés, des charlatans et des menteurs comme arracheurs de dents. Les mazettes, les « Zabèlbòk Bèrachat » suspects de tous les délits doivent quitter « sous tête » le gouvernail du navire.

Redresser la barque en péril

Haïti ne s’en sortirait jamais sous cet empire orné de premiers ministres et ministres aux colonnes vertébrales courbées par la lordose et la cyphose. Dignitaires sans dignité, honorables dans le déshonneur, directeurs généraux assassins qui tuent, trafiquent et se masturbent en public, l’image du pays est avilie au sommet. Ces individus qui ne détiennent ni la compétence ni la volonté d’investir du temps dans la réflexion et la conception de projets de société, qu’est-ce qu’on peut construire avec ? Ce n’est pas une surprise d’observer une chute libre en parachute déchirée quand ce sont des corps squelettiques dépourvus de cœurs, de têtes, de cerveaux et de matières grises qui s’installent à l’hypophyse des sphères décisives de nos institutions. Tout quidam et particulièrement un neurologue sait très bien que le poisson pourrit par la tête. Pour se débarrasser de la putréfaction économique et sociale, Haïti doit changer de têtes à la tête de la Cité.

Toute une société badigeonnée dans l’indignité, la mendicité et le miséréré. Les fruits de la gabegie intégrale de la bande Sweet Micky ont tenu la promesse des fleurs fétides des 400% Bullshit ! La tâche est rude pour la transition qui doit déclencher les réflexions de justice pour enclencher le procès Petrocaribe, penser le développement soutenable pour de vrai en écartant les ivraies, panser les plaies qui déstabilisent la paix et qui hypothèquent nos minerais.

De surcroit, la transition doit au plus vite pencher sur les conflits et délits relatifs au Dermalog, Dollar-cinquante, Sofidai, FDI, CAS, FAES, BMPAD,…,  ainsi que les crimes de lèse-patrie dépêchés par le truchement de mercenaires locaux et étrangers qui mettaient des plombs avec aplombs aux poumons de la population révoltée de sa condition précaire. Cette notoire mission transitoire consistant à nettoyer les écuries d’Augias n’est possible qu’avec des personnalités loyales, aux colonnes vertébrales idoines, dignes et compétentes intronisées à la direction des institutions régaliennes. Bravo à Montana qui a bien compris l’urgence de l’heure qui ne peut se discuter dans la répartition de postes avec des perturbateurs et des partis politiques ambitieux. Les intérêts de la collectivité doivent primer sur ceux des petits groupes de contrebandiers économiques et politiques.

Montana, un éclat de lumière

Dans ce vide abyssal, un espoir y est insufflé pour évincer l’obscurité politique. Pendant des mois, des hommes et des femmes travaillaient d’arrache-pied pour offrir une alternative politique salvatrice à Haïti. La perfection n’est pas de cette terre, mais, il y a des initiatives qui apportent une bouffée d’oxygène dans les moments de grande pollution. En effet, la plupart des acteurs et adhérents à l’Accord du Montana ont fait montre de courage et d’un crédit moral adéquat. Vertu qui manquait tant sur la scène politique. Il faudrait donc que ces citoyens mobilisés continuent de plaire à nos ascendants en exigeant dans la sincérité la primauté des intérêts collectifs sur les intérêts mesquins. L’absence de partage de gâteau entre individus et partis politiques, contrairement aux négociations sous le tapis constatées dans les autres camps, c’est ce qui fait la beauté du contrat conçu dans ce pacte qui préconise la rupture de la politique « as usual ». De plus en plus, le citoyen lambda est conscient de la portée magnanime de l’Accord Montana ; Haïti compte sur ce projet.

Sans surprise évidemment, des caméléons et passagers clandestins vont tenter de refaire une santé politique en se souscrivant hypocritement à ce pacte. Mesdames, messieurs les représentants du BSA, CNT et autres entités de la transition de rupture, ayez le discernement de percer les baisers à la Judas Iscariote. Au fil du temps, dotez-vous aussi de stratégies efficaces pour vous débarrasser des potentiels irritants et ivraies qui tendraient à vous discréditer. Sachez déjà que vos tâches sont énormes depuis le 7 février car on y décèle un « spaghettis » entre bandits à cravates, intellectuels petits, assassins des rues et journalistes prostitués qui forment le clan de l’éminence criminelle grise. Mais, ne vous inquiétez pas ; la volonté de l’État sur terre est quasiment celle de Dieu dans les cieux. « Ce que l’État veut, Dieu le veut ». Les stratèges et les stratégies sont à votre disposition ; il suffit d’un leadership d’État pour que l’équilibre se rétablisse et qu’un nouveau signal soit lancé tant au bercail qu’à la diaspora. Le pays est à bout de souffle dans une médiocratie rancie ; permettez qu’elle emprunter le chemin de la résurrection. Bonne besogne !

Les entités élitistes doivent accompagner la société

Haïti doit marquer le virage vers la stabilité, la dignité et le développement inclusif en comptant sur la partition de chacune de ses institutions clés. Le tissu social coupé en miettes morceaux, les prix ont grimpé, la gourde souffletée, la contrebande renforcée, la jeunesse dépravée, le banditisme est musclé et équipé par des mains officielles trempées dans toutes les infractions ; le désordre a atteint son apogée. Dans la synergie, la société doit à travers les organisations de base, la famille, l’école et l’église, stopper ce bigbang causé par une bande de gangs sans foi ni loi.

En tant que rescapés du kidnapping et des crimes sanglants de ce régime cupide et cynique, nous devons opter pour la rédaction d’une nouvelle épopée en garantissant un espace vital, vivable et attractif à nos poupons et à nos poupées privés trop longtemps de sentiment de fierté et de liberté, quasiment expirés prématurément avant d’atteindre l’âge de puberté.

Haïti doit se divorcer de cette presse compressée et prostituée, promotrice de la maladresse, la bassesse, la traitresse et la tristesse, le peuple n’en veut plus. Les factices princes, princesses et duchesses de ce quatrième pouvoir transgressent la sagesse, la justesse et la noblesse du métier en marchandant leurs armes professionnelles et en vendant leurs âmes à Lucifer. Une véritable course sans cesse pour des liasses de billets qui procureront au final une factice liesse dans la détresse, la peur et le déshonneur. Au final, pourquoi faire ?  Le micro est un outil de masse très fragile.  Il en faudra des balises pour que les médias cessent de salir l’image prestigieuse de ce noble métier.

Au cours des dix ans du PHTK, l’université donnait des maux de tête ; elle s’est révélée mazette, muette, désuète et obsolète. À raison, elle a été étiquetée de tous les mots ronflants car ne s’apprête guère à jouer son rôle élitiste d’éclaireur de la cité ombragée par la médiocrité, l’insécurité et l’inefficacité. Politique de l’autruche, les recteurs, doyens et professeurs étaient réticents à déranger la flagornerie, la dérive et l’ineptie officielle dans l’exercice de leurs missions chaotiques. Pourtant, c’est exactement cette noble fonction anticonformiste de déranger le statuquo pour dégager les « best practice » qui est dévolue à la pensée universitaire. Faut-il toujours rappeler dans une tautologie itérative que la modernité est alimentée par les travaux de réflexions et de recherche du capital humain que l’université est appelée à préparer pour les générations actuelles et futures. La transition doit s’atteler à recoller les morceaux de l’école déchirée par un nivellement par le bas qui tutoie la caverne.

Selon les vœux de Jean Price Mars exprimés dans « La vocation de l’élite », tapis rouge doit être définitivement déroulé à la probité, à la sommité intellectuelle et à la dignité pour que la cité s’éloigne des immondices, des limons et des airs moribonds afin qu’elle respire à pleins poumons. Pur sophisme et paralogisme de croire que la politique serait un champ à destiner à des requins, des mesquins, des vilains, des malandrins et des assassins de grand chemin.

Un pays se conçoit à travers des réflexions, des discussions, des coordinations, des négociations et des coopérations que seule l’intelligentsia permet de concrétiser. Puisse l’élite probe s’impliquer dans la politique. Ce 7 février 2022 doit marquer le décès infanto juvénile d’un régime mangeur des valeurs. Haïti doit entrer d’emblée dans un nouveau millénaire, celui de la justice, la sécurité, la paix et la culture de l’excellence.

Carly Dollin

carlydollin@gmail.com

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