Gonaives, 1er janvier 1804. Il est un peu plus de 07:00 du matin; Boisrond Tonnerre se fit attendre sur la Place d’Armes. Dessalines, déjà sur les lieux

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Toutes les rues des Gonaives étaient remplies du nom d »HAÏTI » que les indigènes avaient donné à leur nouvelle patrie. Ce nom primitif de la contrée leur rappelait un peuple qui avait préféré l’extermination à la servitude… Gad eta nou jodi-a, andal esklav mantal ki rele tèt yo chèf, Kòmandan, Premye Minis-Prezidan, minis, anbasadè, opozan, opozisyon, patriyòt, patizan, jij, kòmandan, dirèktè…alors que leur « pouvoir » qui vient du dehors n’atterrit pas au bon endroit…

Dimanche 26 décembre 2021 ((rezonodwes.com))–Le soleil inondait la ville des Gonaives de ses rayons étincelants, raconte Thomas Madiou. La foule se pressa sur la Place d’armes autour de l’arbre consacré à La Liberté dont le feuillage ombrageait l’autel de la patrie magnifiquement décoré. Les femmes, les jeunes filles, richement vêtues, étaient confondues parmi les guerriers qu’elles exaltaient avec les chants patriotiques.

Il était déjà plus de sept heures du matin et cependant, on ne voyait pas Boisrond Tonnerre sans lequel la cérémonie ne pouvait pas avoir lieu. Le Général Dessalines était déjà sur place. Tout était fin prêt pour tourner la page de la servitude et l’on n’attendait que le rédacteur de la proclamation de l’Acte de l’Indépendance. On le chercha de toutes parts d’abord, sans succès ; enfin en regardant à travers la serrure de la chambre dans laquelle il s’était renfermé, on découvrit Boisrond Tonnerre profondément endormi. Une lumière – lanp tèt gridap ki nap itilize jouk aprezan apre plis ke 200 zan – brûlait encore sur sa table. On défonça la porte et on le réveilla. Le Général Tonnerre se baigna à la hâte, reprit ses sens et se rendit au Palais du Gouvernement.

Quelques instants après, des cris de liberté et d’indépendance annoncèrent l’arrivée sur la Place d’Armes des Gonaives, du cortège des généraux qui représentent la toute jeune nation de braves gens qui ont défié la plus grande armée au monde à Vertières. Au milieu des généraux, le Général en Chef, Jean-Jacques Dessalines brillait de tout l’éclat de sa gloire immortelle. On remarquait autour du Premier d’Entre Nous, souligne Madiou, une foule de héros dont le courage, les talents l’avaient puissamment secondé pendant la guerre nationale.

Les Pétion, les Christophe, les Capois, les Geffrard, les Gabart, les Gérin, les Ferou, les Cangé, les Bazelais… honoraient leur présence aux côtés de notre idole national, Jean-Jacques Dessalines, en ce jour sacré et inoubliable.

Dessalines, couvert d’habits dorés, tenant entre ses doigts enrichis de pierreries, le fameux Acte de l’Indépendance d’Haïti que venaient de signer au Palais du gouvernement nos plus illustres guerriers, monta sur l’autel de la patrie, au milieu des acclamations joyeuses du peuple et de l’armée.

à suivre…

ouvrage consulté : Thomas Madiou
texte et recherches : cba

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