La crise politique assombrit la fête de Noël en Haïti. La vie des ménages affectés, explique l’économiste Enomy Germain

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Vendredi soir, le sang a encore coulé à Martissant avec l’insécurité qui s’aggrave chaque jour devant l’insouciance manifeste des autorités de facto ne pensant qu’à l’organisation d’élections pour pérenniser le régime PHTK ak tout chèf « bandi legal » li a, Michel Martelly, le « parrain », selon Gabriel Fortuné, soupçonné de cacher derrière l’exécution de Jovenel Moise ki ta sanble patap bal pouvwa ankò, chwal papa’l la jan sa a te pwomèt la en juin 2015.

Samedi 25 décembre 2021 ((rezonodwes.com))–Les décorations de Noël ou les traditionnels chants de Noël sont rares cette année en Haïti, signe de la crise socio-politique et économique aiguë qui frappe le pays.

Fini le shopping, le nettoyage des quartiers, les cadeaux pour les enfants ou la rénovation des maisons, qui font partie des traditions des Haïtiens, qui ont coutume d’accueillir Noël début décembre en plaçant des arbres ou des branches de pin à l’entrée de leurs maisons.

Les rues et les marchés sont toujours bondés de gens qui, quelle que soit la saison, tentent de survivre dans un contexte de plus en plus incertain.

Mais cette année, il n’y a rien

« La vente n’est pas aussi passionnante que par le passé. Cette année, il n’y a rien », se plaint Jean Pierre, un vendeur de produits électroniques à l’angle de l’avenue Christophe et de Jean Paul II, à moins d’un kilomètre du Palais national.

Pour les Haïtiens, les périodes de fêtes et surtout de fin d’année sont le signe de bonnes ventes, notamment dans le secteur informel qui fait vivre l’économie du pays, en chute libre depuis des années. « Cette année, je vois que c’est différent. On n’entend même pas les chants de Noël. »

Cette année, il n’y a pas de préparation », a déclaré Jean Pierre à EFE. A ses côtés, Marie Pierre, qui remercie Dieu « d’être encore en vie », se plaint qu’il n’y a pas d’activités festives, pas d’argent.

PAS DE DINER ET PAS DE FÊTES

La rareté de certaines denrées alimentaires ou leur coût élevé rend également difficile pour l’Haïtien moyen de préparer le traditionnel dîner de Noël, composé essentiellement de riz et de haricots, de porc, de poulet ou de macaroni.

À cela s’ajoute l’insécurité croissante et généralisée, qui empêche pratiquement toute vie nocturne dans ce pays, qui subit depuis longtemps la fureur des bandes armées. vendredi soir, on a encore assassiné à Port-au-Prince.

UNE ANNÉE DIFFICILE

Pour les analystes ou les citoyens ordinaires, il s’agit de la pire année que la nation ait jamais connue, en raison d’une série d’événements, allant de l’assassinat du président Jovenel Moise le 7 juillet au tremblement de terre du 14 août qui a dévasté une grande partie du sud d’Haïti, causant la mort de 2 248 personnes.

Cette année, « la situation a été très difficile. Je ne veux pas dire catastrophique. C’est une situation extrêmement difficile pour les ménages et les entreprises », a déclaré à EFE l’économiste haïtien Enomy Germain.

Tout ce qui se passe, a-t-il dit, « est une conséquence visible » de la crise sociale et politique, aggravée par l’assassinat par un commando armé du président Moise, qui fait face depuis longtemps à de multiples protestations, dont certaines ont paralysé le pays, détériorant davantage la faible économie locale.

« Lorsqu’il y a une crise politique, les indicateurs économiques ont tendance à se détériorer. Il affecte la vie des ménages, il provoque la fermeture et la faillite de certains d’entre eux », a déclaré M. Germain, indiquant que le tremblement de terre du mois d’août a entraîné à lui seul une perte de 15 % du PIB d’Haïti, dont l’économie a diminué de 3,3 % en 2020 et pourrait encore diminuer de 1,3 % d’ici la fin de l’année.

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