Vendredi 17 décembre 2021 ((rezonodwes.com))–Nelly Joseph a cherché parmi les tôles tordues, les meubles renversés et les décombres de sa maison calcinée mercredi, sans savoir où son fils décédé avait été enterré ni où elle allait dormir après les explosions d’un camion-citerne renversé qui a détruit leur maison.
Tard dans la nuit de lundi à mardi, Joseph a entendu un grand bruit et est sortie du lit. Elle a entendu des gens dire qu’un camion-citerne s’était écrasé, alors elle a pris sa carte d’identité et est sortie pour les rejoindre. Avec la pénurie de carburant dans tout Haïti, certains voisins de la ville de Cap-Haïtien, dans le nord du pays, ont vu une occasion de ramasser l’essence répandue.
Puis les premières explosions se sont produites. Son fils Josue Junior Julemis, 36 ans, a mis deux de ses enfants à l’abri. Puis il est retourné chercher sa carte d’identité.
C’est alors qu’une explosion beaucoup plus forte a détruit le trois-pièces qu’ils partageaient, noircissant ses murs et soufflant le toit.
Le fils de Joseph a été brûlé sur tout le visage et le corps, explique-t-elle. Il est mort à l’hôpital Justinien du Cap-Haitien. Sa femme et sa fille de 14 ans ont également été brûlées et hospitalisées.
La municipalité a enterré son corps dans une fosse commune, mais Nelly Joseph, désemparée, ne sait pas où il est directement déposé et se plaint de ne’avoir pas pu lui rendre un dernier hommage.
Il était l’une des 75 personnes au moins tuées dans l’explosion, a déclaré Jean-Henri Petit, coordinateur de l’agence de protection civile.
Mercredi, les habitants ont continué à fouiller dans les véhicules et les bâtiments carbonisés adjacents au squelette du camion-citerne.
En portant des chiffons à leur nez, certains ont jeté un coup d’œil sous un drap blanc drapé sur un corps.
Alors que la plupart des victimes de l’explosion ont été enterrées dans une fosse commune dans un cimetière local, d’autres ont été inhumées mercredi dans des tombes individuelles en présence de proches désemparés.
