Sciences – Le saviez-vous qu’il existe une sonde spatiale du nom de « Voyager 1 » qui parcourt la galaxie depuis 45 ans ? Ses trouvailles : un bruit étrange décelé

0
2140

A 22 milliards de kilomètres, la sonde spatiale Voyager 1 qui a atteint le 5 décembre 2011 les limites du système solaire pour entrer dans l’espace interstellaire le 25 août 2012, a décelé un bruit étrange

Mercredi 10 novembre 2021 ((rezonodwes.com))– A 22 milliards de kilomètres, la sonde spatiale Voyager 1 a décelé un bruit étrange. Voyager 1 continue son voyage dans l’espace, 45 ans après son lancement. Des scientifiques ont découvert que la sonde détecte un signal faible, décrit comme le “bourdonnement persistant du gaz interstellaire”.

La sonde spatiale Voyager 1 qui devait explorer l’univers pendant cinq ans maximum continue pourtant 45 ans plus tard à fonctionner comme 1977 date de son lancement. Ainsi, elle transmet encore à la Nasa toutes les données récupérées. Après avoir dépassé Jupiter et Saturne il y a plus de 40 ans, la sonde progresse aujourd’hui dans le milieu interstellaire, cette zone où la matière brassée par le Soleil et son champ magnétique cessent d’influencer leur environnement.

Une équipe de scientifiques dirigés par des chercheurs de l’université de Cornell ont rendu public une étrange découverte dans la revue Nature Astronomy. C’est en analysant les données envoyées par Voyager 1, à plus de 22 milliards de kilomètres, que les scientifiques ont pu percevoir un signal. Un »bourdonnement persistant »… Un son « très faible et monotone, car il est dans une bande passante de fréquence étroite », explique Stella Ocker, doctorante en astrophysique à l’université Cornell de New York, aussi l’une des autrices de l’étude.

Pas encore la perspective de voir de petits hommes verts aux pouvoirs surpuissants. Le signal capté par le récepteur d’ondes émises par le plasma (PWS) de Voyager 1 semble être le bruit des « gaz interstellaires » eux-mêmes, plus précisément du plasma qui tremble dans cet espace interstellaire. Il s’agirait de la « première mesure continue de la matière qui compose l’espace interstellaire », explique la Nasa dans un communiqué en réponse à l’étude.

En 2012, trois mois après avoir quitté l’héliosphère – la région influencée par notre Soleil -, Voyageur 1 avait déjà intercepté des bruits dans l’espace interstellaire. Même scénario plusieurs mois après et maintenant régulièrement. Mais ces signaux apparaissaient être irréguliers, et non continus.

https://www.youtube.com/embed/LIAZWb9_si4

Tout le contraire du « bourdonnement » récemment détecté, qui ressemble finalement à un bruit de fond derrière ces signaux temporaires enregistrés au compte-gouttes par Voyager 1.

« L’espace interstellaire est comme une pluie douce et calme. C’est comme, après un éclair lors d’un orage, un retour à une pluie fine », explique James Cordes, de l’université New Yorkaise, auteur principal de l’étude parue lundi dans Nature.

Mesure la densité de l’espace interstellaire

Mais alors, comment les chercheurs peuvent-ils donner une interprétation de ce bourdonnement ? Et en quoi est-il si captivant ? Stella Ocker a un élément de réponse :

Ce bourdonnement nous offre une nouvelle manière de mesure la densité de l’espace interstellaire, et nous ouvre de nouvelles voies pour en explorer sa structure (…) Grâce à cette détection, on peut désormais suivre l’évolution de la structure de l’espace interstellaire traversé par Voyager 1.

Cette structure influencée par aucune étoile, les chercheurs la racontent comme un mélange de particules et de radiations. Un monde du silence qui, au contraire, émet bel un bien du bruit de manière continue, comme l’ont pointé les chercheurs. Ce qui permettra désormais aux chercheurs de peut-être découvrir la composition de l’espace interstellaire sans attendre un événement particulier qui s’y répercuterait sous formes de vagues et donc de bruits discontinus (comme des éruptions solaires).

Avec, pour objectif final, comprendre comment se forment les étoiles mais aussi sur définir notre position dans notre galaxie.

« Nous avons quelques idées sur jusqu’où Voyager devra aller pour pouvoir observer encore plus de vagues interstellaires. Mais nous ne sommes pas totalement sûrs de quand elle atteindra ce point », conclut Stella Ocker.


Seul mystère : la durée de vie de la sonde ? Car si Voyager 1 est l’engin spatial fabriqué par des humains le plus éloigné de la Terre, il continue de vieillir…

Sa sœur jumelle, Voyager 2 – lancée quelques jours avant elle en 1977 – continue quand à elle son chemin. Elle a franchi l’héliopause – la frontière de l’héliosphère – en 2018, six ans après sa jumelle.

LEAVE A REPLY

Please enter your comment!
Please enter your name here

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.