Foote sur l’assassinat de Jovenel Moise: « Ariel Henry doit répondre à certaines questions posées par ses concitoyens«
Samedi 6 novembre 2021 ((rezonodwes.com))–Alors que les autorités américaines et haïtiennes poursuivent leurs efforts pour tenter de libérer les 17 membres d’un groupe de missionnaires enlevés il y a près de trois semaines, la question de savoir comment rétablir l’ordre dans un pays en proie à la violence des gangs fédérés par le pouvoir PHTK et à une crise humanitaire se pose avec une acuité nouvelle. L’ex-envoyé spécial des États-Unis pour Haïti, qui a démissionné en septembre pour protester contre la politique de l’administration Biden à l’égard de ce pays, a expliqué à Margaret Brennan, modératrice de « Face the Nation » sur CBS, pourquoi il pensait que ce geste spectaculaire était sa seule option, alors même que des Haïtiens désespérés fuient vers les côtes américaines.
« J’ai réalisé que la seule façon d’attirer l’attention était d’agir de façon nucléaire et de démissionner« , a déclaré le diplomate de longue date Daniel Foote à Mme Brennan lors de sa première interview depuis sa démission.
L’ambassadeur Foote a révélé à CBS News sa « frustration« . Il a souligné que la politique de l’administration Biden à l’égard de la situation haïtienne est « profondément défaillante » et que cela s’est amplifié davantage « depuis fin août ou début septembre« .
L’un des premiers incidents qui l’a particulièrement inquiété a été le démantèlement forcé, fin septembre, d’un camp de fortune situé autour d’un pont près du port d’entrée de Del Rio, au Texas. Environ 15 000 personnes, dont de nombreux migrants haïtiens, ont été expulsées sans avoir la possibilité de demander l’asile légal.
« J’ai appris les déportations par la presse, comme tout le monde, ce qui m’a troublé « , a-t-il confié à la journaliste Brennan lors de l’interview. Il a confirmé avoir entendu des rapports de la Sécurité intérieure dans les mois précédents, selon lesquels un grand nombre d’Haïtiens pourraient se trouver parmi les convois de migrants traversant l’Amérique centrale en direction de la frontière sud des États-Unis, mais il a laissé entendre qu’il n’avait participé à aucune discussion du Département d’État sur la façon de gérer cette situation.
Cette exclusion, ainsi que la décision d’expulser les migrants vers des conditions désastreuses en Haïti – une situation qu’il a comparée à une zone de guerre – l’ont troublé.
En raison de la pandémie de coronavirus, les migrants qui entrent illégalement aux États-Unis sont expulsés sans audience de demande d’asile. Environ 17 000 Haïtiens ont franchi la frontière américaine rien qu’entre septembre et octobre. Plus de 7 600 ont été renvoyés.
Les migrants devraient continuer à fuir en raison de la détérioration de la situation sécuritaire en Haïti à l’issue de la fédération des gangs par le régime PHTK.
Lorsqu’on lui a demandé s’il pensait que M. Henry avait joué un rôle dans l’assassinat de M. Moïse, comme l’a affirmé un ancien procureur général d’Haïti, à la solde des jovenelistes, M. Foote a répondu qu’il ne pouvait pas répondre directement.
« Il y a des allégations – il y a des enregistrements téléphoniques qui indiquent qu’il a eu plusieurs conversations avant et après l’assassinat avec l’un des principaux suspects« , a déclaré l’ambassadeur, ajoutant : « Ariel Henry doit répondre à certaines questions posées par ses concitoyens« .
M. Foote a déclaré que, même s’il ne préconisait pas une intervention militaire américaine à grande échelle en Haïti, il proposait d’y envoyer « une compagnie ou plus des forces spéciales américaines pour former une force antigang au sein de la police nationale haïtienne. Il s’agit donc d’environ 30 [à] 60 personnes« .
L’administration Biden s’oppose à l’envoi de troupes. M. Foote convient que toute intervention visant à stabiliser le pays ne serait bénéfique qu’à court terme et que le peuple haïtien s’y opposerait largement.
Enfin, Daniel Foote a pété les plombs pour expliquer l’état de délabrement du pays dont la gestion est confié aux ignares Martelly et Jovenel Moise assistés d’intellos, secondés par des gangs criminels. M. Foote a déclaré à Brennan que « les États-Unis pourraient vivre avec un État haïtien en faillite à côté, mais cela aura un impact négatif majeur sur nous« .
Qu’attendons-nous encore pour prendre en main notre destin ? Attention au CEP d’Ariel-SDP/Fusion ! Faites bien attention à une éventuelle administration PHTK4 !
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