« La prise des otages américains viendrait-elle constituer un prétexte pour l’invasion du territoire d’Haiti favorable au régime PHTK », s’est questionné un intervenant à l’émission Ranmase du samedi 30 octobre 2021.
Samedi 30 octobre 2021 ((rezonodwes.com))–
Samedi, deux semaines se sont écoulées depuis l’enlèvement spectaculaire de 16 missionnaires américains et d’un Canadien, capturés par une bande armée à la sortie d’un orphelinat dans la banlieue de Port-au-Prince, et les chances d’une libération rapide sont encore « incertaines« .
Le groupe de missionnaires et leurs familles, membres de Christian Aid Ministries, ont été enlevés par le groupe criminel 400 Mawozo, qui exige une rançon de 17 millions de dollars, un million pour chaque victime.
Des membres de la mission Christian Aid Ministries en Haïti ont déclaré samedi à l’agence de presse Efe qu’ils étaient consternés par l’enlèvement de leurs compagnons, dont ils affirment être sans nouvelles, sans toutefois révéler être prêts à honorer la requête des bandits.
« La communauté est sous le choc depuis l’enlèvement du groupe« , ont déclaré deux membres de la mission basés à Titanyen tout en s’assurant qu’aucune photo de leur visage ne sera diffusée pour leur sécurité. Le groupe des personnes séquestrées est composé de six hommes et six femmes, ainsi que de cinq enfants âgés de huit mois à 15 ans, tous résidents d’Haïti, bien que certains d’entre eux habitent Haiti plus longtemps que d’autres.
Selon les deux missionnaires approchés par la presse, ils n’ont reçu aucune information sur l’état des missionnaires et de leurs familles depuis qu’ils ont été enlevés par le gang des 400 Mawozo, l’un des groupes armés les plus dangereux d’Haïti, qui contrôle la région de Croix-des-Bouquets, où le groupe a été capturé.
Avant l’enlèvement, les missionnaires travaillaient dans tout le pays pour aider « des milliers d’écoliers dans le besoin, distribuer des bibles et de la littérature chrétienne, fournir des médicaments à de nombreuses cliniques, former des pasteurs haïtiens et fournir de la nourriture aux personnes âgées et vulnérables ».
« Ces derniers mois, ils ont participé activement à la coordination d’un projet de reconstruction pour les personnes qui ont perdu leur maison lors du tremblement de terre d’août 2021 », indique le site web de l’organisation religieuse, qui publie quotidiennement des chaînes de prière du monde entier appelant à la libération du groupe.
LE RÔLE DES ÉTATS-UNIS
Mardi, les États-Unis ont déclaré qu’ils examinaient « toutes les options possibles » pour obtenir la libération des missionnaires, selon Jake Sullivan, conseiller en matière de sécurité nationale du président Joe Biden.
Cependant, jusqu’à présent, il n’y a pas d’information sur ce que les États-Unis prévoient de faire au-delà de l’envoi d’agents du FBI en Haiti et notamment le retour de l’ambassadeur Kenneth Merten, accusé d’être un allié sûr du régime PHTK au pouvoir.
LES GANGS GAGNENT DU TERRAIN
Les gangs criminels se sont renforcés au milieu de la crise politique, économique et sociale qui s’aggrave en Haïti, une crise exacerbée par l’assassinat de Jovenel Moise le 7 juillet.
Les enlèvements constituent une forme de financement pour ces gangs fédérés pro-PHTK et rivaux et, depuis le début de l’année, au moins 747 enlèvements ont été signalés, selon les données du Centre d’analyse et de recherche sur les droits de l’homme (Cardh).
Cette ONG a récemment signalé une augmentation exponentielle du nombre de victimes, avec 117 pour le seul mois de septembre et 119 pour les deux premières semaines d’octobre.
L’enlèvement des missionnaires est le plus spectaculaire de tous et semble avoir été la cause de la démission du directeur général de la police nationale, Léon Charles, qui a pris ses fonctions en novembre 2020, après avoir dû faire face, au cours de ces onze mois, à l’une des plus grandes vagues de violence de ces dernières années.
