Coup d’État au Soudan : les dirigeants civils arrêtés par les militaires

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L’armée soudanaise a annoncé lundi la dissolution du gouvernement de transition et a décrété l’état d’urgence partout au pays, après avoir arrêté plusieurs dirigeants civils dans la nuit, provoquant l’ire d’une partie de la population descendue dans les rues de Khartoum pour dénoncer un coup d’État.

Lundi 25 octobre 2021 ((rezonodwes.com))–

C’est un «coup d’État militaire», dénonce l’Association des professionnels, l’un des fer de lance de la révolte de 2019 qui a mis fin à 30 années de dictature d’Omar el-Béchir dans ce pays d’Afrique de l’Est, l’un des plus pauvre au monde.

Les Etats-Unis, dont l’émissaire était la veille encore dans le bureau du premier ministre, Abdallah Hamdok, aujourd’hui en détention, se sont dits «profondément inquiets».

Ces annonces d’une prise de pouvoir par les militaires vont «à l’encontre de la déclaration constitutionnelle» qui régit la transition dans le pays et «des aspirations démocratiques du peuple soudanais», a tweeté l’émissaire américain pour la Corne de l’Afrique, Jeffrey Feltman.

Dans un pays où internet a été coupé et où les télécommunications sont de plus en plus aléatoires, seul un canal subsiste: des communiqués du ministère de l’Information mis en ligne sur Facebook.

«La plupart des ministres et les membres civils du Conseil de souveraineté ont été arrêtés» et ce, «par des forces militaires», a-t-il d’abord annoncé.

Puis, a-t-il ajouté, «après qu’il a refusé de soutenir le coup d’État, des forces armées ont arrêté le premier ministre Abdallah Hamdok et l’ont emmené vers un lieu non identifié».

De nouveau dans les rues

Dans les rues de Khartoum, où les réseaux sociaux ne sont plus accessibles pour beaucoup, de nombreux Soudanais ont conspué le général Abdel Fattah al-Burhane, qui chapeaute le Conseil de souveraineté désormais amputé de sa part civile, ont constaté des correspondants de l’AFP.

Beaucoup convergeaient vers le principal axe du centre-ville où des pro-civils avaient organisé jeudi une démonstration de force aux cris de «révolution» pour refuser ce que les militants appelaient déjà «un coup d’État rampant».

Le Soudan connaît une transition précaire entachée de divisions politiques et de luttes de pouvoir depuis que l’armée a poussé au départ l’ancien président Omar el-Béchir en avril 2019 après trois décennies de pouvoir sous la pression d’une énorme mobilisation populaire. Depuis août de la même année, le pays est dirigé par un Conseil de souveraineté composé pour moitié de civils et pour moitié de militaires.

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