Dimanche 24 octobre 2021 ((rezonodwes.com))–La presse colombienne a rapporté que dans le cadre de l’assassinat de l’ancien président haïtien Jovenel Moïse, abattu à son domicile le 7 juillet, apparemment par un groupe de mercenaires colombiens, une nouvelle arrestation a été confirmée vendredi matin. Cette fois-ci, le militaire (retraité) Mario Antonio Palacios Palacios Palacios, 42 ans, en fuite, a été arrêté en Jamaïque, à quelques kilomètres de l’Île partagée par Haïti et la République dominicaine.
Haïti a publié une notice de signalement contre Palacios et, après sa capture en Jamaïque, le bureau d’Interpol à Kingston (Jamaïque) a contacté les autorités colombiennes. Selon le commandant de la police nationale, le général Jorge Luis Vargas, les Jamaïcains ont demandé si la Colombie avait une requête judiciaire contre Palacios Palacios, ce à quoi le directeur de l’institution a répondu non. « En Colombie, il n’y a pas de processus contre cette personne« , a assuré Vargas..
Après que les autorités colombiennes ont été avisées de la capture de Palacios Palacios en Jamaïque et de la demande faite par Haïti, le général Vargas de la police colombienne a déclaré que « nous nous préparons à collaborer tant avec le bureau jamaïcain qu’avec le bureau d’Interpol en Haïti ». Il a également mentionné que, si nécessaire, la Colombie aidera au processus d’extradition du soldat vers Haïti.
Selon le média jamaïcain CVM Television, la police jamaïcaine a confirmé que Palacios Palcios est sous sa juridiction. Dans un communiqué transmis à la chaîne de télévision, les forces de police ont expliqué que M. Palacios Palcios avait été arrêté pour des infractions liées à l’immigration. La police a expliqué qu’il faisait l’objet d’une note circulaire d’Interpol et qu’il était traité conformément aux traités du pays en question.
La Police Nationale d’Haïti, pour sa part, a émis un mandat d’arrêt contre Mario Palacios Palacios en août dernier comme « l’un des assaillants en fuite », impliqué dans l’assassinat de l’ex-président Jovenel Moise. Les autorités émettent l’hypothèse qu’il est l’un des hommes qui se sont introduits dans la maison de l’ancien couple présidentiel le 7 juillet dernier, pour l’abattre en présence de sa famille.
Mario Antonio Palacios a été débusqué le jour même où l’enquête sur l’assassinat a pris un nouveau tournant, après la démission forcée de l’ancien DG de facto de la PNH, Léon Charles, envoyé se promener sur le fleuve Potomac à Washington. Frantz Elbé, le nouveau DG a.i. a pris le relais dans un contexte de recrudescence d’insécurité avec des centaines d’individus séquestrés dont 17 ressortissants étrangers.
Rappelons que dans un récent enregistrement audio, les ressortissants colombiens accusés dans l’affaire Jovenel Moise, ont indiqué avoir perdu entre 15 et 20 kilos et avoir été soumis à la torture en Haïti. Le 15 septembre, ils ont même affirmé que les aveux étaient le résultat de pressions exercées par les autorités.
« Toutes les déclarations à la police judiciaire ont été faites sous la torture, sans avocat. Ils nous ont brûlés avec de l’huile, ont macheté nos corps, ont arraché nos ongles, ont cassé nos dents. Aidez-nous, rendez ce message public« , a dénoncé l’un des porte-parole du groupe de mercenaires colombiens, en attente d’être auditionnés par le juge d’instruction « inexpérimenté » Aurélien.