« Malheur à ceux qui baillonnent le peuple » : Le procès des assassins présumés de Sankara s’ouvre lundi à Ouagadougou

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Dimanche 10 octobre 2021 ((rezonodwes.com))– Environ 34 ans après sa mort, le procès des assassins présumés du révolutionnaire Thomas Sankara s’ouvre lundi devant le tribunal militaire de la capitale du Burkina Faso, en l’absence de Blaise Compaoré, principal accusé qui vit en exil en Côte d’Ivoire.

Pour justifier cette absence, ses avocats ont dénoncé jeudi un « procès politique » devant une « juridiction d’exception ».

Arrivé au pouvoir par un coup d’État en 1983, Thomas Sankara a été tué le 15 octobre 1987 avec douze de ses compagnons par un commando lors d’une réunion au siège du Conseil national de la révolution (CNR) à Ouagadougou. Il avait 37 ans.

Quatorze des principaux accusés seront jugés, dont Blaise Compaoré, 70 ans, qui vit en exil en Côte d’Ivoire où il a obtenu la nationalité ivoirienne, et le général Gilbert Diendéré, 61 ans, un des principaux chefs de l’armée lors du putsch de 1987.

Devenu ensuite chef d’état-major particulier du président Compaoré, le général Diendéré purge déjà au Burkina une peine de 20 ans de prison pour une tentative de coup d’Etat en 2015.

Tous deux sont accusés de « complicité d’assassinats », « recel de cadavres » et « d’attentat à la sûreté de l’Etat ».

Bras droit de Sankara, Blaise Compaoré a toujours nié avoir commandité l’assassinat de son frère d’armes et ami intime, bien que le putsch de 1987 l’ait porté au pouvoir.

Des soldats de l’ancienne garde présidentielle de Compaoré, notamment l’ancien adjudant-chef Hyacinthe Kafando, accusé d’avoir été le chef du commando et actuellement en fuite, figurent également parmi les prévenus.

La mort de Thomas Sankara, leader révolutionnaire qui voulait « décoloniser les mentalités » et bouleverser l’ordre mondial en prenant la défense des pauvres et des opprimés, a été un sujet tabou pendant les 27 ans de pouvoir de M. Compaoré.

L’affaire a été relancée en 2015 par le régime de transition démocratique et un mandat d’arrêt émis contre M. Compaoré par la justice burkinabè en mars 2016.

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