La charité n’amènera jamais le développement économique et ne fera que favoriser d’avantage l’exode des haïtiens vers des cieux plus cléments.
Jerry Tardieu
« Ce que j’ai dit aux Ambassadeurs américains Brian Nichols et Juan Gonzalez ! »
Ce 30 Septembre 2021, à l’Ambassade des USA en Haïti, j’ai rencontré
l’Ambassadeur Brian Nichols Secrétaire adjoint aux affaires de l’hémisphère
occidental et l’Ambassadeur et Juan Gonzalez directeur du Conseil de sécurité
nationale, pour l’hémisphère occidental. Cette mission de haut niveau était en
Haïti pour rencontrer des acteurs de la société civile et les leaders politiques. Le
texte ci-après reprend le contenu de ce que j’ai dit aux émissaires du
département d’état.
Samedi 2 octobre 2021 ((rezonodwes.com))–
Communiqué
En Avant est un nouveau mouvement politique qui a vu le jour pour apporter un sang
neuf, des idées novatrices et des visages nouveaux sur la scène politique Haïtienne.
Nous entendons participer aux prochaines élections générales à tous les niveaux pour
autant qu’elles soient libres, honnêtes et qu’elles se fassent dans un environnement
sécuritaire adéquat et que les haïtiens de la diaspora aient le droit de vote. Il y a
trois obstacles à cet objectif de remettre Haïti sur les rails constitutionnels :
- La sécurité – L’insécurité est la première préoccupation des haïtiens toutes couches sociales confondues. Plusieurs quartiers de la capitale et des provinces sont contrôlés par des gangs armés qui font la loi et qui terrorisent les populations, d’où les émigrations massives qui font la une de l’actualité.
Nous en profitons pour souligner qu’une majorité des migrants fuient le pays pour cause d’insécurité et payent jusqu’à US$ 15,000 pour cette traversée périlleuse en Amérique latine vers l’eldorado américain. Nous en profitons pour demander de nouveau à l’administration Biden que les migrants soient bien traités et qu’ils puissent se faire assister d’un avocat.
L’insécurité généralisée paralyse l’économie depuis trois ans et détruit le pays
à petit feu.
Aucune élection n’est envisageable sans un plan de sécurité qui passe par un encadrement d’envergure de la PNH tant par les autorités nationales que les pays amis soucieux d’aider à rétablir l’ordre en Haïti. Pour restaurer la paix et la sécurité, la police nationale aura besoin d’encadrement technique à haut niveau, d’un recrutement additionnel de troupes, d’un financement substantiel permettant l’accès à des équipements et technologies modernes.
Apprenons des erreurs du passé. Les 10 milliards de dollars investis depuis 15 ans dans les différentes missions des Nations-Unies auraient eu un bien meilleur impact s’ils avaient été investis dans la modernisation des forces policières et militaires haïtiennes. - La gouvernance – Aujourd’hui le gouvernement de facto en place ne jouit pas d’une légitimité politique suffisante. Nous continuons à plaider pour une gouvernance bicéphale qui est plus adaptée à notre constitution, nos mœurs et coutumes, et un nouveau gouvernement qui peut inspirer confiance aux acteurs politiques s’ils doivent s’affronter lors des prochaines joutes électorales qui, nous l’espérons, devraient se tenir à la fin de l’année prochaine.
Nous sommes favorables à une ultime table-ronde patriotique pour jumeler les efforts en cours aux fins d’en arriver à ce grand accord national largement
consensuel. Celui-ci doit impérativement prendre en compte la position de la société civile (CRSCH), l’accord de la Primature, la position du sénat et même celle du pouvoir sortant. Il faut que l’accord recherché soit historique dans son aspect inclusif et rassure tous les secteurs. C’est la seule façon d’en arriver à terme à des élections refondatrices. - Les élections – Pour avoir des élections réussies c’est-à-dire non contestée et avec un fort taux de participation, Il faut une institution électorale qui inspire confiance. Nous en attendons la formation dans les meilleurs délais et appelons les secteurs qui se feront représenter à choisir des personnalités intègres, honnêtes et aux trajectoires professionnelles exemplaires.
En conclusion, nous prônons un NOUVEAU DEAL entre Haïti et les USA via des politiques plus réalistes capables d’aider Haïti à retrouver la sécurité d’abord et la stabilité économique ensuite. Ce « nouveau deal » implique un nouveau regard sur Haïti de la part de l’administration américaine qui doit voir ce pays allié comme un partenaire économique et non un simple bénéficiaire d’aide humanitaire. La charité n’amènera jamais le développement économique et ne fera que favoriser d’avantage l’exode des haïtiens vers des cieux plus cléments.
A travers ce nouveau deal, nous pouvons envisager des accords et des partenariats permettant aux firmes américaines et à la diaspora d’investir massivement en Haïti. C’est aussi notre souhait que la communauté internationale respecte en Haïti le principe de l’auto-détermination des peuples et soit désormais plus prudente dans son soutien aux gouvernements qui ne respectent pas les règles démocratiques et les droits de l’homme.
Jerry Tardieu
En Avant, Coordonnateur National