
Jeudi 16 janvier 2020 ((rezonodwes.com))– Esaüe Joachim est un jeune de 31 ans, originaire de Petit-Goave qui vivait à Léogane en 2010. Il faisait encore ses études classiques au lycée Anacaona, il était en Philo. Alors qu’il était en train de réviser certaines matières avec d’autres copains au Collège d’Application Pédagogique, un établissement scolaire de cette ville, la terre a commencé à trembler. C’est là qu’il a vécu le drame du 12 janvier 2010.
Le bâtiment s’étant effondré, il a passé toute la nuit sous les décombres avant de recevoir au lendemain matin les secours de quelques personnes qui allaient le sortir de là. Mais estropié, il a perdu une jambe dans le drame.
Esaüe Joachim est le seul membre de sa famille à avoir été ainsi fracturé dans cet événement, a-t-il déclaré dans un entretien avec notre service de rédaction. Il a beaucoup appris de ce séisme qui a fait de lui une personne à mobilité réduite depuis lors, selon ses propos. Surmonter les discriminations des uns, les mépris des autres, faire face à la bonté des uns, et la malveillance des autres n’a pas été très difficile, car il a appris à se débrouiller seul.
Malgré sa mobilité réduite, il a étudié l’informatique et d’autres domaines qui lui permettent de survivre depuis cet événement.
Il dit croire en sa possibilité de se former, d’être un homme important et utile à sa communauté. Cet événement qu’il a vécu pour la première fois lui a permis de réfléchir sur le nombre de victimes enregistrées lors de cette catastrophe. La mauvaise qualité des matériaux utilisés dans les constructions, le non respect des dosages prévus, les espaces non appropriés à certaines formes de construction en étaient la cause, à son avis.
Cependant l’irresponsabilité des autorités concernées dans le respect des normes établies en étaient également pour beaucoup.
Esaüe Joachim, dit espérer que les responsables finiront par accomplir leur mission avec efficacité et honnêteté pour le bien être et la sécurité de la population.
Il conseille aux propriétaires et constructeurs de respecter les normes de construction établies par les instances concernées pour éviter que tant de victimes soient enregistrées lors d’une pareille catastrophe.
Esaüe Joachim, se déplace sans trop grande difficulté avec ses béquilles, qui deviennent pour lui ses meilleurs compagnons de route. De plus en plus il s’accommode avec cette situation qui est une nouvelle condition et une nouvelle forme de vie, a-t-il souligné.
Natacha Durose
durosechachou@gmail.com