L’article 284-3 ne donne nullement droit au dictateur Jovenel Moise de se permettre l’organisation d’un referendum constitutionnel, avertit IMED

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« toute consultation populaire visant à modifier la Constitution par référendum est formellement interdite« .

Mercredi 2 juin 2021 ((rezonodwes.com))–L’Institut Mobile d’ Education Démocratique (IMED) a dénoncé mercredi le projet de référendum initié par le régime autoritaire Jovenel Moise/Claude Joseph pour changer la constitution actuelle, et a qualifié le processus d’inconstitutionnel.

L’institution, qui compte plus de 35 ans d’existence, estime que le régime de facto ignore volontairement l’article 284-3 de la loi des lois, qui stipule que « toute consultation populaire visant à modifier la Constitution par référendum est formellement interdite« .

Selon l’IDEM, le projet d’amendement de la Constitution coûtera quelque 40 millions de dollars, ce qui constitue une  » ponction budgétaire  » au milieu de la crise générée par le Covid-19 et le manque d’infrastructures solides dans le système de santé.

La situation est exacerbée par les 4,1 millions de personnes qui vivent dans l’insécurité alimentaire, alors que les prévisions indiquent que ce chiffre atteindra 4,4 millions en juin prochain, soit plus de 40 % de la population, a insisté sa directrice exécutive, Kettelie Julien.

Selon M. Julien, les dirigeants devraient maintenant investir dans des programmes de sensibilisation, de mobilisation, d’achat de matériel pour protéger les travailleurs de la santé et de construction d’hôpitaux de campagne équipés, plutôt que de recourir à des dépenses énormes pour réaliser le référendum.

Dans une déclaration publiée mardi, les évêques catholiques ont exhorté le gouvernement à renoncer au référendum pour éviter que la nation « ne connaisse des jours plus sombres et encore pires que ceux que nous vivons actuellement« .

La Conférence des évêques a averti que l’initiative du gouvernement « plongera le pays dans une crise encore plus profonde » et a souligné que la situation sociale et politique actuelle de division, de méfiance et de violence n’est pas favorable à un projet de cette ampleur, ajoute le texte.

L’Église rejoint ainsi les multiples voix qui, ces derniers mois, ont critiqué l’exercice comme étant unilatéral et inconstitutionnel.

Même les opposants politiques et d’autres organisations ont menacé de recourir à la violence pour empêcher le référendum, bien que le gouvernement ait récemment rejeté cette position.

L’éventuel référendum bidon est prévu pour le 27 juin, et peu après, Moïse a appelé à des élections frauduleuses pour choisir (nommer) le nouveau chef de l’État (Michel Martelly) et les législateurs pro-pouvoir.

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