Quand l’industrie cinématographique haïtienne est réduite à la pornographie

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par Marius Marechal

Vendredi 28 mai 2021 ((rezonodwes.com))– Ces derniers temps, beaucoup de jeunes haïtiens se lancent dans la cinématographie. Ils font de ce septième art leur véritable apanage. Ils l’ont embrassé comme du bon pain. Pourtant, ce n’est pas pour rehausser son éclat.

Le secteur du cinéma haïtien va mal. Sa santé est gravement altérée par les métrages réalisés à tort ou à droit. Sottises et absurdités flagrantes sont sa marque de fabrique.

Ceux qui se font appeler réalisateurs, acteurs et comédiens s’entendent à merveille comme larrons en foire pour produire des œuvres immondes. Dans leurs nanars, la vulgarité et la trivialité n’en manquent pas.

On pourrait se demander où est passé le Ministère de la Culture qui a aussi pour rôle de participer à l’éducation civique du peuple haïtien et défendre l’environnement culturel contre tout ce qui tendrait à le défigurer. Cependant, même s’il ignore son rôle, cela n’empêche que 1 489 804 466 gourdes lui sont allouées pour son fonctionnement. En tout cas…

On ne saurait oublier nos génies du rire, tels que : Théodore Beaubrun (Languichatte Débordus), Jean Claude Joseph (Papa Pyè), Marie André Raymond Jeudy (Mantoute), Ginette Mompremier Beaubrun (Melani), Louis Antoine Renel Delsoin (Azibe) et Théodore Beaubrun Junior (Barnabé) qui, durant la moitié du XXe siècle, ont gratifié, petits et grands, de leurs œuvres caractérisées de talent, de subtilité et de finesse au plus haut point.

Leurs œuvres ne traitaient pas l’impudicité et la perversion, mais plutôt la politique, la domesticité, l’éducation, l’amitié et le vivre-ensemble. Ils faisaient preuve d’artistes talentuosissimes. Jusqu’à date, le vide qu’ils ont laissé dans le monde cinématographique haïtien n’est jamais comblé.

Au temps actuel, les adeptes du cinéma de chez nous n’ont pas un problème de modèle. Ils ont fait choix sciemment de patauger dans l’obscénité hors du commun et l’indécence à outrance au détriment de nos valeurs d’antan.

Leurs feuilletons, séries et téléfilms, affectionnés par leur pairs sont gorgés d’inepties et d’une saleté repoussante. Leurs œuvres sont le symbole de l’ignorance et de la médiocrité dorée. C’est purement et simplement la négation des valeurs morales.

Voilà à quoi est réduite l’industrie cinématographique haïtienne.

Marius MARECHAL
Tél. : (509) 38 00 4198
e-mail : marechalmarius365@gmail.com

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