CEP croupion|Plan chimérique. Le peuple Haïtien rejette le projet référendum et élections de Jovenel Moïse

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Dans l’obstination du petit dictateur Jovenel Moïse à poursuivre ce projet quasi universellement décrié en Haïti, il feint de ne pas comprendre que le peuple dit NON à ces démarches.

référendum anticonstitutionnel et illégal, NON ! Élections faites sur mesure, NON !

Editorial de Haiti-Observateur
édition du 13 au 19 mai 2021

Me Mertilus a mis en garde ces représentants de l’organisme électoral illégal et illégitime de parler d’élections au nom de la Constitution du pays, car ils commettaient une imposture, n’ayant aucune qualité de se lancer dans une telle initiative.

New York, vendredi 14 mai 2021 ((rezonodwes.com))–Dès la mise en route de son double projet de référendum bidon et d’élections faites sur mesure, pour installer une dictature et le règne de l’impunité en permanence, la majorité des citoyens s’est déclarée en mode d’opposition. Cette position n’a pas cessé de se radicaliser, au fil des mois, alors que Jovenel Moïse persiste dans son plan chimérique, se comportant comme s’il bouche ses oreilles pour ne pas entendre les cris de protestation fusant de toutes parts. Bien que la résistance ait changé de stratégie, menaçant même de recourir à la violence pour stopper l’élan de ses émissaires persistant à faire la sourde oreille, le président de facto s’obstine à multiplier les initiatives référendaires et électoralistes.

S’il avait encore quelque doute, quant à la détermination du peuple haïtien à rejeter ses projets, les événements survenus, la semaine dernière, dans plu sieurs départements du pays, démontrent clairement que, tout en souhaitant que la Constitution de 1987 soit rejetée et que des élections soient te -nues, pour que la normalité revienne, les Haïtiens repoussent catégorique-ment l’idée que Jovenel Moïse en soit l’organisateur.

Aussi, les activistes engagés dans la campagne pour faire échec à ces projets diaboliques n’y vont pas de main morte. Déclenchée à Jean-Rabel, dans le département du Nord-Ouest, mardi dernier (4 mai), l’action contre les agents du Conseil électoral provisoire (CEP) croupion prend l’allure d’un mouvement national. Et le fait de feindre d’en ignorer la portée risque d’avoir des conséquences néfastes, tant pour le pouvoir en place que pour le pays. Car, de succès en succès, les forces anti-référendum/élections gagneront en intensité au fil des semaines. Sur tout que Jovenel Moïse et son équipe ont essuyé une succession de revers, tant sur le plan national qu’international. Ce qui porte à dire que le vent a changé de direction, le président de facto d’Haïti sent le terrain glisser sous ses pas.

En effet, à Jean-Rabel, un jeune avocat de Port-de-Paix, Andalasse Mertilus, à la tête d’un groupe de jeunes des deux sexes et d’activistes de l’opposition ont chassé les représentants du CEP, qui étaient venus faire un séminaire sur le référendum et les élections. Dans son intervention, à cette occasion, M. Mertilus a mis en garde ces représentants de l’organisme électoral illégal et illégitime de parler d’élections au nom de la Constitution du pays, car ils commettaient une imposture, n’ayant aucune qualité de se lancer dans une telle initiative.

Aussi leur a-t-il conseillé de ne plus remettre les pieds à Jean-Rabel, voire dans le département du Nord-Ouest. Comme certains membres de l’assemblée commençaient à prononcer des propos violents, à leur endroit, les visiteurs ont décidé de quitter les lieux, se sauvant de la ville.

Il semble que, dans le cadre de ces activités, les agents du CEP croupion aient décidé de rendre visite aux endroits qui ont récemment bénéficié de la générosité de M. Moïse. Bénéficiaire de carnaval, au mois de février, Port-de-Paix a donc été l’objet de cette visite électoraliste, dans le même esprit que Jean-Rabel avait reçu la sienne, la veille. Là encore, les CEPistes ont essuyé une raclée verbale de la part d’un groupe de citoyens semblables à ceux qui les avaient chassés la veille.

Grâce aux réseaux sociaux, les échos de l’événement survenu à Jean-Rabel étaient parvenus à tous les coins et recoins d’Haïti ― et même en diaspora. Ce qui a mis quasiment tout le pays en état d’alerte contre pareille visite. Alors, presque sur le champ, des messages d’opposition ont été lancés à l’égard des agents du CEP, qui étaient menacés, tout au moins, d’expulsion. Durant la même fin de semaine, c’est du département de la Grand’Anse (Sud-Ouest) qu’allait venir la mauvaise nouvelle. À Jérémie, Anse d’Hainault et aux Irois, les femmes et hommes de l’organisme électoral de Jovenel Moïse ont eu le même sort que leurs collègues, qui s’étaient rendus en mission dans le Nord-Ouest.

Dans le département du Sud, si les émissaires électoraux de Jovenel Moïse ont évité la ville des Cayes, jugée hostile au régime tèt kale, le village de Torbeck, à quelque 30 kilomètres de cet te ville, était choisi comme lieu d’accueil de cette réunion. Les gens du CEP ont vite compris qu’ils n’y étaient pas les bienvenus non plus. Aussi, comme dans les autres juridictions, où ils avaient été mis à la porte, ont-ils quitté ces lieux à toutes jambes.

Dans l’obstination de Jovenel Moïse à poursuivre ce projet quasi universellement décrié en Haïti, il feint de ne pas comprendre que le peuple dit NON à ces démarches. Aussi, après les échecs successifs essuyés, les promoteurs du référendum et des élections re -je tés partout allaient-ils tenter leur chance dans le Plateau-Central. Mais à Hinche, l’attitude des citoyens n’était pas différente. Même chose à Ouanaminthe.

En clair, ce département parle d’une seule voix :

référendum anticonstitutionnel et illégal, NON ! Élections faites sur mesure, NON !

Voilà les promoteurs du référendum bidon et des élections faites sur mesure chassés dans trois départements. Et rien n’autorise à croire que tout ira mieux dans les autres juridictions du pays. Car d’ores et déjà, les citoyens ont pris les dispositions pour empêcher à ces imposteurs de tenir leurs réunions.

Face à l’opposition systématique des citoyens, les représentants électoraux du gouvernement de facto ont opté pour passer à la clandestinité. En effet, à l’Anse-à-Veau, dans le département des Nippes, la réunion s’est déroulée, le mardi 11 mai, avec une vingtaine de femmes d’un certain âge. Au prix de 250 gourdes par personne, celles-ci ont été transportées des sections rurales proches de cette ville, pour être réunies dans une chambre d’hôtel, d’où sont ban nies les personnes de sexe masculin et les journalistes. À la fin du rassemblement, les participants et les animateurs ne pouvaient pas sortir immédiatement, par crainte d’affronter les jeunes et les activistes qui s’étaient réunis en grand nombre devant l’immeuble.

La même tactique est pratiquée à Miragoâne (Nippes) où la réunion s’est déroulée la nuit dans un lieu inconnu, également sans la participation des jeunes et des journalistes. Il semble que pour le département des Nippes, spécifiquement, ce projet illégal et anticonstitutionnel s’affiche pour ce qu’il est : des activités nocturnes illicites.

De toute évidence, le pays entier se positionne carrément contre le projet de référendum et d’élections de Jovenel Moïse. Comme, de fait, les émissaires du CEP ont été chassés, tour à tour, dans le Nord-Ouest, Nord-Est, Plateau-Central, Sud et Sud-Ouest, avant de mener leurs activités dans la clandestinité dans les Nippes. Ils sont attendus de pied ferme dans le Nord, l’Artibonite, le Centre et le Sud-Est. Pour le département de l’Ouest, il parait que le régime se fie aux gangs pour convaincre leurs constituants à faire acte de présence aux réunions des représentants du CEP, mis en déroute, jusqu’à date dans les différentes localités visitées en provinces. Ce qui permettrait d’expliquer l’accord conclu samedi dernier entre le gouvernement et deux puissants gangs de la zone métropolitaine de Port-au-Prince dont les fiefs se trou-vent à Village de Dieu et à Grand Ravine.

La stratégie des réunions programmés par le CEP, dans les différentes juridictions du pays, aux fins de propagande, en cas de succès, a connu un échec cuisant. Indiscutablement, le peuple haïtien ne veut pas de référendum illégal et illégitime, ni d’élections inconstitutionnelles faites sur mesure ! Cette opposition, déjà exprimée sous différentes formes, risque de changer de stratégie si Jovenel Moïse refuse d’ entendre raison. Car les citoyens, conscients de ce qu’ils veulent pour leur pays, ne feront pas marche arrière !

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