Haïti|Dictature, pauvreté et insécurité – Des centaines d’ouvriers n’ayant pas le cœur à la fête du 1er mai, sont descendus dans la rue

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Des centaines d’ouvriers dans la rue pour dénoncer la mauvaise foi du pouvoir et ses complicités avec le patronnât haitien. « L’ONA qui est beaucoup plus utile aux Apaid, aux Boulos, aux parlementaires…continuent d’encaisser notre argent gagné difficilement sans jamais nous faciliter, nous les pauvres, des prêts« , dénoncent des leaders des syndicats à l’occasion des premières manifestations enregistrées à Port-au-Prince pour le mois de mai 2021.

Port-au-Prince, samedi 1er mai 2021 ((rezonodwes.com))–La marche des ouvriers du secteur du textile, à l’initiative de plusieurs organisations syndicales dont la Confédération des travailleurs du secteur public et privé (CTSP), de la Confédération nationale des ouvriers haïtiens (CNOHA), de la Confédération des travailleurs haïtiens (CTH), a parcouru plusieurs rues de la capitale avant de terminer sa course sur la Place de la Constitution, au Champs-de-Mars. Les manifestants ont dénoncé la dictature, l’insécurité, la mauvaise gouvernance.

Les initiateurs de la marche entendaient profiter de fête de l’agriculture et du travail pour faire écho à leurs revendications. Devant la Société nationale des parcs industriels (SONAPI), à Trois Mains, les premiers rassemblements d’ouvriers passaient les consignes avant d’investir la rue. Dans la foulée des mises en place, des pancartes, des banderoles sont distribuées dans la foule. Un groupe de militants politiques, liés à l’ensemble des organisations politiques de l’opposition dressaient des barricades de pneus enflammés sur la voie publique, constate-t-on.

Dominique Saint-Éloi, responsable de la CNOHA, dénonce les velléités dictatoriales de Jovenel Moïse et le système de répression installé par le régime pour réduire ses adversaires politiques au silence. Il appelle la population à boycotter le processus référendaire initié par le gouvernement de facto pour modifier illégalement la Constitution.

Au centre-ville de Port-au-Prince, quelques instants de frayeur ont dominé la mobilisation. Des militants ont tenté de perturber la circulation automobile en installant des tas de détritus, des montagnes de cailloux à l’avenue Martin Luther King.
Le responsable de la CTH, René Previl Joseph, dénonce les conditions dans lesquelles, les ouvriers du secteur textile travaillent dans les usines. Il déplore qu’en dépit des mouvements organisés par des syndicalistes, les lignes n’ont pas bougé, les employés du secteur peinent à joindre le deux bouts.
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Au Champs-de-Mars, sur la Place de Constitution, les initiateurs de la marche ont livré le message final. Des membres de la communauté internationale, des diplomates regroupés au sein du Bureau intégré des Nations-Unies en Haïti (BINUH) ont été visés par des propos hostiles. Ils reprochent à ces représentants de pays amis d’Haïti de soutenir l’administration de Jovenel Moïse en dépit de multiples dérives de violation de droits humains et de détournements de fonds publics et la manifestation de promouvoir l’autoritarisme.

Hervé Noël
vevenoel@gmail.com

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