Otages à Haïti : le chef de gang s’exprime, la France reste sans voix, titre le journal français « Le Télégramme »

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Vendredi 23 avril 2021 ((rezonodwes.com))–

Coincée entre ses intérêts de pays membre du Core Group ayant imposé et maintenu Jovenel Moïse au pouvoir , même après la fin de son mandat le 7 février dernier et ceux de ses deux ressortissants victimes d’enlèvement et sequestration, la France reste bien muette sur l’affaire du kidnapping des deux prêtes français en Haiti .

Pas de déclaration officielle en tout cas du ministère des Affaires étrangères.

Ce qui n’est pas sans étonner les membres de la communauté haïtienne qui vivent en France, note le journal français « Le Telegramme ».

Cela fait douze jours, ce jeudi, qu’une dizaine de personnes, dont une sœur et un prêtre français, ont été prises en otages par un gang haïtien. Son chef s’est exprimé récemment à la radio. Dans le même temps, le silence de la France devient assourdissant.

Cela fait maintenant douze jours qu’une dizaine de personnes, dont plusieurs missionnaires de Saint-Jacques de Guiclan, sont détenues par le gang des 400 Mawozo.

Parmi eux, se trouvent deux Français : le père breton Michel Briand et la sœur Agnès Bordeau, originaire de la Sarthe.

Les ravisseurs, rappelons-le, ont libéré la mère d’un prêtre âgée de 84 ans, qui était très affaiblie, après avoir reçu 50 000 dollars.

Selon nos informations, les otages sont détenus dans une zone boisée, pieds et mains liés dans des conditions très difficiles. Récemment, le chef du gang, Lanmo San Jou, s’est exprimé sur les ondes d’une radio haïtienne, Radio Méga. Il répondait, par téléphone, aux questions du journaliste Henri Guerrier. Il a déclaré perdre patience. « Ici, ce n’est pas un hôpital, on ne donne pas à manger gratuitement. Jusqu’ici, les otages ont été nourris ». Lanmo San Jou a menacé d’« entrer dans une nouvelle phase ».

Le chef de gang semble persuadé que les congrégations religieuses catholiques, qui gèrent beaucoup d’écoles en Haïti, et donc perçoivent des droits d’inscription, ont les moyens de débloquer la situation. Il indique clairement que lui et ses hommes ne négocient pas directement avec le gouvernement haïtien. Selon France Info, c’est la cellule interministérielle française, activée quelques heures après l’enlèvement, qui serait chargée des négociations. Sur place, les institutions religieuses et les services de l’ambassade française ont eu pour consigne de rester très discrets sur l’affaire pour ne pas nuire aux négociations.

Si notre pays est dans la misère, c’est à cause de la France
Dans la même interview, le chef de gang menace aussi de s’en prendre aux otages si une action coup de poing est tentée. Plus loin, il explique avoir beaucoup de rancœur par rapport à la France. « Les deux otages français sont les plus importants à nos yeux. Si notre pays est dans la misère, c’est à cause de la France ». Le chef des ravisseurs semble faire allusion ici à une dette haïtienne payée pendant 150 ans à la France, à la suite de l’indépendance de 1804. Elle équivaudrait, de nos jours, à 17 milliards d’euros. Dette qui a freiné considérablement le développement du pays. La rançon ne pourrait donc pas être le seul motif de la séquestration des religieux comme le laissaient entendre récemment les pères de Saint-Jacques.

« Les conditions pour libérer les otages ne sont pas encore réunies », conclut le chef mafieux. Il finit cet entretien en chantant et en riant, à la plus grande stupéfaction du journaliste qui l’interroge.

Jusqu’à présent, les autorités françaises sont restées bien muettes sur cette affaire. Pas de déclaration officielle en tout cas du ministère des Affaires étrangères. Ce qui n’est pas sans étonner les membres de la communauté haïtienne qui vivent en France.

De nouveaux enlèvements
Ce mercredi, de nouveaux enlèvements ont eu lieu à Haïti. Selon le quotidien Le Nouvelliste, dix nouvelles personnes, dont une employée, un notaire, un fonctionnaire et un chauffeur, ont été prises en otage. L’enlèvement d’un homme a entraîné beaucoup de tensions dans le quartier où il habite. « Les riverains ont engagé un mouvement de protestation pour exiger sa libération », écrit Le Nouvelliste.

De son côté, l’Église catholique haïtienne a demandé aux responsables de ses institutions de fermer les portes de leurs établissements scolaires mercredi, jeudi et vendredi.

Source :
https://www.letelegramme.fr/dossiers/un-missionnaire-breton-parmi-les-religieux-enleves-en-haiti/otages-a-haiti-le-chef-de-gang-s-exprime-la-france-reste-sans-voix-22-04-2021-12739184.php

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