Constitution de 1950|Art. 77 : élu en sept.1957 pour un mandat unique de 6 ans, le dictateur Duvalier s’est fait réélire le 22 mai 1961, puis « à vie » en 1964 jusqu’à sa mort le 22 avril 1971

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Le 8ème président à vie d’Haïti, pays le moins avancé de l’Amérique (PMA) et aujourd’hui, l’un des plus corrompus de la région, ne ménageait pas ses ennemis politiques et « sa révolution politique » a même mangé ses propres fils.

Les dictateurs et apprentis-dictateurs se donnent l’impression qu’ils sont vraiment des AprèDye, donc immortels et que leurs œuvres démoniaques soient appelées à perdurer dans le temps ! Pour ces prétentieux individus et ses flatteurs, les opinions de ceux qui sont en dehors du cercle vicieux du pouvoir, gardant fermement leur dignité, ne valent pas grand chose. Se pa yo sèlman ki konte ! Ayiti paka tounen nan moman sa yo ankò… nap antre pi fon nan sh*** la. Attention au referendum constitutionnel illégal de Jovenel Moise !

Sous l’égide de la Constitution du 25 novembre 1950 rédigée à l’Evêché des Gonaives, alors que l’évêque français Mgr. Paul Marie Robert régnait encore sur le diocèse de l’Artibonite, François Duvalier est « élu » – nommé – par les Forces Armées d’Haïti -, président pour un mandat unique de 6 ans.

A l’intention de Jovenel Moise et associés intéressés : Quoique François Duvalier eût prêté serment le 22 octobre 1957, son mandat, en vertu de l’article 77 de la Constitution de 1950, est censé commencer le 15 mai de l’année de l’élection, tel est exactement l’actuel cas du dictateur Jovenel Moise dont le mandat constitutionnel s’est achevé le 7 février 2021, conformément à l’article 134-2 de la Constitution.

minute de réflexion

Jeudi 22 avril 2021 ((rezonodwes.com))–Malheur à nous si nous laissions le champ libre au dictateur Jovenel Moise pour remplacer la Constitution de 1987, par un texte favorable aux dilapidateurs des fonds de Petro Caribe, nous serions condamnés à revivre l’histoire du 22 mai 1961. Au lendemain du referendum illégal, si referendum il y aura, plusieurs des décrets et arrêtés en folie illégaux, arbitraires et autoritaires pris en violation flagrante de la Constitution de 1987 amendée, seront maintenus et quant au code pénal contesté, il prendra plein effet à la plus prochaine passation du pouvoir suite aux élections-Dermalog frauduleuses programmées. Une dictature se dessine et n’apparaît pas du jour au lendemain.

La mise en place de la dictature de « Papa Doc »

Incroyable, lire entre les lignes l’article 77 de la Constitution de 1950. François Duvalier même en prêtant serment en octobre 1957, était, à son « élection » le 22 septembre 1957, considéré débuter son mandat de 6 ans le 15 mai 1957.

Article 77.

Le Président de la République est élu pour six ans. Il n’est pas immédiatement rééligible et ne peut en aucun cas, bénéficier de prolongation de mandat.

Il entre en fonction au quinze mai de l’année où il est élu, sauf s’il est élu pour remplir une vacance, dans ce cas, il entre en fonction dès son élection et son mandat est censé avoir commencé depuis le 15 mai précédant la date de son élection.

Se plaçant comme « le chef des Noirs », il exalte la négritude, ou le « noirisme haïtien », selon ses propres mots. Il persécute non seulement les mulâtres, mais aussi l’Église, les intellectuels ainsi que ses opposants politiques. Le comportement manifeste du président Jovenel Moise nous fait revivre les tristes souvenirs des procédés mis en place en 1961 par Fran#ois Duvalier pour bien asseoir sa dictature. L’un prétextant la socialisation du pays parallèlement à Cuba et l’autre dit « craindre » un retour des lavalas au pouvoir alors qu’actuellement en Haïti se développent plusieurs courants politiques sont au banc d’essai.

Duvalier met en place la milice des Volontaires de la sécurité nationale, qui comprend 40 000 « tontons macoutes », et qui ont carte blanche pour faire régner la terreur et traquer les ennemis du régime. En lieu et place des tontons makout, le régime PHTK, selon des dénonciations, arme des groupes et des bandits des quartiers populaires et défavorisés. Ils opèrent en toute impunité, Sous prétexte de les combattre, Jovenel Moise fit venir plusieurs blindés (améliorés), mais, en fait, ces véhicules n’ont servi qu’à repousser sauvagement les manifestations anti-gouvernementales. Nous en avons pour preuve les interventions musclées des policiers de Rameau Normil, le 18 mai dernier.

Sous la dictature des Duvalier, brimades et exécutions se multiplient, poussant à l’exil de nombreux Haïtiens. Situation pareille aujourd’hui, car les prisonniers politiques se comptent par dizaines dans les cachots du pénitencier. Et des haitiens qui s’auto-exilent pour échapper à la fureur électrisante de l’apprenti-dictateur Jovenel Moise, sont connus du milieu de l’entreprenariat.

constitution amendée en juin 1964

La création du corps des tontons macoutes, tout comme les bandits armés de Jovenel Moise, permet à François Duvalier de disposer d’un contrepoids énorme face à l’armée, qui compte plusieurs de ses opposants et qui est à l’origine de nombreux coups d’État perpétrés dans le passé. Pour le chef du régime PHTK 2, c’est face à la police, le seul corps armé sur lequel il y a un plein consensus irrémédiable entre toutes les couches sociales composante la société haïtienne.

Papa Doc réduit considérablement les pouvoirs de l’armée, après l’avoir littéralement purgée. Réélu à l’issue d’élections fantoches, truquées et anti-démocratiques, il proclame, le 22 juin 1964, une nouvelle constitution qui fait de lui un président à vie.

le culte de personnalité et détournements de fonds

Fidèle au culte vaudou, François Duvalier en fait une religion nationale. Il organise des célébrations publiques gigantesques. Il met en place un culte de la personnalité qui le place comme l’élu des « loas », esprits vaudous, et fait de lui un homme-dieu. L’apprenti-dictateur Jovenel Moise, à défaut de faire imprimer son effigie sur les billets nationaux en nette dépréciation depuis son avènement au pouvoir, se réjouit de ses portraits placés au dos de ses courtisans dans les principaux bureaux de l’administration publique.

On attribue au président à vie François Duvalier d’importants détournements de fonds. On estime, selon un document de Radio-Canada, que près de la moitié du budget annuel du pays, qui s’élevait alors à 42 millions de dollars, a été affectée au dictateur et à ses proches, les dinosaures.

l’avènement du dictateur Jean-Claude Duvalier

En janvier 1971, François Duvalier est victime d’un second infarctus. Soucieux de sa succession — rendue difficile par la fuite et les complots de plusieurs membres de sa famille — il décide de faire de son fils Jean-Claude son héritier politique. Sa décision est entérinée par un simulacre de référendum, dans lequel 2 391 916 Haïtiens acceptent, à l’unanimité, que « Baby Doc » succède à son père. Ce qui est fait quelques mois plus tard, lorsque François Duvalier meurt le 22 avril de la mème année.

Âgé de 19 ans en 1971, Jean-Claude Duvalier est entouré de la vieille garde duvaliériste de son père. Il tente par des avantages fiscaux alléchants de relancer les investissements étrangers sur l’île, pressé par la pauvreté de la population. Une initiative que le très bas salaire minimal instauré, soit 2,4 $ par jour pour neuf heures de travail, encourage. Mais si la production de sous-traitance augmente nettement, le sort de la population ne s’améliore pas. À la désastreuse situation économique d’Haïti s’ajoute une période de famine, en 1977. La fuite des Haïtiens s’accentue, le plus souvent par la mer sur des embarcations de fortune. C’est à ce moment-là que l’aide humanitaire internationale arrive en Haïti.

Le président François Duvalier organisa le 14 juin 1964 un référendum afin d’amender la Constitution haïtienne et obtenir le droit de rester au pouvoir indéfiniment. Toute opposition étant interdite, emprisonnée ou exilée, le résultat fut sans surprise : Oui, 2 800 000 voix contre 3 234 Non.

Haïti, 35 ans plus tard, est dirigé par un régime autoritaire circulant sur le boulevard de la dictature avec toute idée de mettre en veilleuse la Constitution pour pouvoir « prolonger » son mandat au-delà de sa date limite légale et constitutionnelle, le 7 février 2021. Par-dessus tout, Jovenel Moise doit répondre des actes de corruption dénoncés dans le rapport de Petro Caribe, publié le 31 mai 2019. Il a fait usage de « stratagème » pour détourner plusieurs millions des fonds du trésor public jusqu’à « usurper le titre d’Ingénieur » pour obtenir de juteux contrats sans appel d’offres.

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