Dimanche 18 avril 2021 ((rezonodwes.com))–La position du Parti haïtien Tet kale (PHTK) intervient quelques heures après la grande mobilisation de l’Église catholique pour exiger la libération des sept religieux et de trois membres d’une délégation en mission à Galette Chambon, enlevés par des bandits du groupe armé des « 400 Mawozo ». D’aucuns s’interrogent sur l’opportunité de l’intervention du président du PHTK, Liné Sainphor Balthazar invitant Jovenel Moïse à abandonner le projet de doter le pays d’une Constitution jugée »liberticide ».
Les incidents survenus, le jeudi 15 avril, au terme de la cérémonie eucharistique à l’Église Saint-Pierre de Petion-Ville, n’ont même pas été consommés quand le pouvoir cherchait à faire émerger d’autres événements pour faire oublier le rapt des religieux.
Le président du PHTK, emboîtant le pas de Binuh, Liné Sainphor Balthazar, sur les ondes de radio Kiskeya, désapprouve le projet référendum constitutionnel de Jovenel Moïse.
Selon ses considérations, Jovenel Moïse et ses conseillers semblent n’avoir pas évalué les tenants et aboutissants d’une telle démarche d’organiser un référendum constitutionnel, déclare-t-il.
‘’Trois raisons peuvent justifier la position du parti. Sur le plan technique et logistique, la démarche se révélerait être un fiasco, en plus aucun consensus sur la question n’a été engagé. En outre, le texte rappelle une reproduction d’un modèle autoritaire’’, a analysé Liné Balthazar.
À partir de ces approches, des questionnement surgissent. Pourquoi le parti ayant endossé la candidature de »Nèg Bannann lan » a décidé de reprouver le projet quelques jours après la note du Bureau intégré des Nations-Unies en Haïti (BINUH) appelant à une large participation de la société sur l’initiative ? Ou encore quelle farce Jovenel Moïse et le PHTK sont-ils en train de jouer? Des interrogations qui interpellent compte tenu du timing choisi par les acteurs, réagissent des avisés interrogés par le Rezo Nòdwès.
Dans l’intervalle, le dirigeant du parti de Michel Joseph Martelly, confie que le PHTK entendait encourager le vote contre le document jugé »liberticide ». Liné Sainphor Balthazar évoque également des considérations techniques et logistiques liées à la faiblesse de l’Office national d’identification à satisfaire la population électorale en termes d’impression de la carte d’identification unique pour remplir ses devoirs de voter.
Entre temps, le jeu vaut la chandelle, puisque le dossier des otages de Galette Chambon semble avoir fait son temps. Les otages sont encore des ravisseurs, alors que la mobilisation contre l’insécurité et le kidnapping se décline peu à peu.
La machine pour réaliser le référendum semble avoir été bien engagée. La secrétairerie d’État à la formation professionnelle, par la voix de son responsable, Magguy Durcé annonce l’organisation d’un concours devant porter le jeunes à la sensibilisation pour accélérer le processus du référendum constitutionnel. Le CORE 21 (Constitution, référendum et élections 2021), lancé vendredi au ministère de la Communication, est élaboré à partir de 5 axes dont celui des formations, présentation itinérante, causerie en ligne. Preuve que Jovenel Moïse droit dans ses bottes, n’entend pas renoncer au projet de doter le pays d’une nouvelle loi-mère en dépit des controverses.
Hervé Noël
vevenoel@gmail.com
