Le Président de facto Jovenel Moïse brille plus par la corruption et l’incompétence que par des mesures courageuses !

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Par : Vitalème ACCÉUS

Lundi 22 mars 2021 ((rezonodwes.com))– Le premier trimestre de 2021 est en train de s’achèver sur une note d’inquiétude, voire de désespoir pour l’avenir proche d’Haïti.

En effet, la situation sécuritaire laisse entrevoir l’incapacité du gouvernement de facto et du Haut État major de la Police Nationale d’Haïti à assurer l’intégrité du territoire et la sécurité des personnes et des biens . L’impossible rupture avec le système de prédation et de pillage organisé des ressources publiques avec les corrompus du régime  PHTK et de maintien des hommes et des femmes de peu de talents et de mérite à des hautes fonctions contribuent à la banalisation de l’incompétence , de l’irresponsabilité et pire des pratiques de corruption au sommet de l’Etat. L’autorité de l’état n’a jamais été aussi bafoué que sous ce régime PHTK de Jovenel Moïse.

L’incivisme quasi généralisé et les revendications tous azimuts ne sont que les résultats de la mauvaise gouvernance et de l’incapacité des autorités à être des modèles de don de soi et d’intégrité. Haïti est au bord du précipice .  Il suffit désormais d’un pas mal assuré et le pays sombrera dans le gouffre. Durant ces  dernières années le régime PHTK administré par Monsieur Jovenel  Moïse brille plus par son inaction et les bourdes que par des mesures courageuses, fortes et efficientes pour restaurer l’intégrité de la gestion publique et l’autorité de l’Etat.

Le  Programme quinquennal 2016-2021 du  candidat Jovenel Moïse a  consacré une nouvelle offre politique, qui s’inscrit dans le cadre de la consolidation des acquis et l’ouverture de nouvelles perspectives aux Haitiennes et Haitiens . Mais hélas, depuis 5 ans les Haïtiens attendent un début de traduction dans les faits de ce programme, du reste, le meilleur qu’il ait prononcé depuis son élection. Malheureusement, chaque jour apporte son lot de déceptions et depuis le 7 février 2021 , l’on s’éloigne de la fin de son mandat .

Incompétence notoire et incivisme flagrant au sommet de l’Etat

Le patriotisme (la première exigence) est devenu de plus en plus un slogan politique non suivi par des actes concrets, surtout au sommet de l’Etat. En dehors des discours et incantations stériles, rien dans les attitudes et comportements de ceux qui gouvernent Haïti  depuis cinq ans ne semblent portés le sceau du patriotisme. Bien au contraire, l’on a parfois l’impression que l’on a affaire à des acteurs qui n’ont pratiquement aucun sens de l’Etat, de la patrie et du don de soi. La gestion de la question sécuritaire avec tous les louvoiements politico-policiers donne un indicateur sérieux du peu de patriotisme au sommet de l’Etat et de la haute hiérarchie de la Police Nationale d’Haïti . Plus grave, l’intérêt supérieur semble relégué au second plan, s’il n’est pas confondu avec ceux personnels des gouvernants.

Sur la deuxième exigence, soit les hommes mobilisés par le président  de  facto Jovenel Moïse pour gérer le pays ont très peu de talent, soit ils n’ont pas véritablement d’ambition pour le pays. Sauf quelques exceptions qui confirment la règle, le vrai problème du régime Moïse, ce sont les hommes et les femmes qui l’animent.

Que valent quelques étoiles dans une obscurité totale ? La majorité de ces hommes ne sont pas à leur place. Ils n’ont pas les compétences, profils et parcours professionnels, encore moins les qualités morales nécessaires. Quand on n’est pas capable de relever les défis du moment de la fonction que l’on occupe, l’on doit avoir au moins le patriotisme et le courage de rendre le tablier pour donner une chance à l’efficience de l’action publique. A défaut, le chef doit avoir le courage de démettre les incompétents. Dommage ! Tout le monde, a  commencer  par le chef, se complaît dans les louvoiements et les errements face aux exigences d’actions fortes, circonstanciées et porteuses de résultats à court, moyen et long termes. Les problèmes de gouvernance d’Haïti tant en matière sécuritaire que de développement, restent d’abord une question d’hommes avant d’être une affaire de moyens.

Que dire de la probité et de la bonne gouvernance ? C’est la plus grande déception. L’on avait espéré qu’à défaut de rupture avec le système mafieux qui les a formés et dans lequel ils ont fait leurs armes, Jovenel  Moïse et ses hommes allaient au moins veiller à éviter l’enracinement de la mal gouvernance dans les profondeurs de la société haïtienne. Malheureusement et malgré la création des structures de lutte contre la corruption et la délinquance financière, Haïti ploie encore sous le joug de la mauvaise gestion des deniers publics, de l’enrichissement illicite, des attributions frauduleuses de marchés publics, des promotions de complaisance, de la politisation outrancière et de l’inefficacité de l’administration publique.

Pourquoi, tourne-t-on toujours en rond avec pratiquement les mêmes personnes qui depuis des décennies, ont fait la preuve de leur incapacité à prendre toute la mesure des défis et des responsabilités à assumer ? Pourtant, le pays ne manque pas de compétences. Des hommes et des femmes d’honneur et de talent, Haïti  en regorge. Plus grave, l’on a essayé de nouvelles têtes depuis 5 ans et ça ne donne absolument rien de rassurant mais on continue de les maintenir. Nombreux sont ces ministres qui planent, multiplient les bourdes à chaque sortie publique, donnant ainsi la preuve qu’ils ne sont pas capables de servir le pays à ce niveau de responsabilités. Ils se servent plutôt de leurs positions, contrairement à la promesse du Président.

L’impossible rupture avec la mal gouvernance

A cette question des hommes, s’ajoutent les exemples de mal gouvernance qui sont légion. Comme du temps de Michel Joseph Martely , l’ULCC, les OSCs  de lutte contre la mal gouvernance et les médias ne cessent de dénoncer les cas de malversations et de mauvaise gestion des affaires publiques et il n’y a aucune suite ni en termes de sanctions administratives et de mesures conservatoires, ni sur le plan judiciaire pour punir pénalement les auteurs de nombreux manquements à l’éthique du bien public. Même dans les secteurs sensibles de la sécurité et de la défense et dans le contexte actuel de gangs armés et de kidnapping, la gestion des maigres ressources n’échappe pas à la cleptomanie de certains acteurs.

Enfin, les fraudes fiscales par certaines grandes entreprises et opérateurs économiques qui méprisent et narguent même l’Etat et les citoyens et le refus du pouvoir de traquer les biens mal acquis des dignitaires du régime font perdre à l’Etat plusieurs dizaines, voire des centaines de milliards de gourdes qui auraient permis de financer des secteurs stratégiques de développement. Ce ne sont là que quelques points pour illustrer la mal gouvernance et l’incivisme au sommet de l’Etat. Si l’on y ajoute les dénonciations quotidiennes véhiculées par les médias, l’on ne peut que se rendre à l’évidence que la mal gouvernance constitue aujourd’hui, la principale plaie qui ronge Haïti.

Or, comme l’a si bien relevé le Militant de droits  humains ,  Camille Occius , « l’incivisme au sommet de l’Etat est lourd de conséquences tant sur le développement en ce qu’il permet à quelques privilégiés de s’enrichir illicitement que sur la cohésion sociale en accentuant les inégalités et les sentiments de frustration et de révolte chez la grande majorité des citoyens qui peinent à accéder aux services sociaux de base ».

Au-delà du discours, le Président de facto  Jovenel Moïse va devoir regarder autour de lui, évaluer sans complaisance les hommes et les femmes qui l’entourent et l’accompagnent pour extirper de leur rang ceux et celles qui tirent le pays et sa gouvernance vers le bas. S’il ne fait rien pour assainir la gestion publique et pour rompre avec le gouvernement des copains et des camarades, la promotion des amis, parents et des partisans, il faut craindre que le phénomène de l’incivisme aille en s’aggravant et finisse par se transformer en révoltes populaires préjudiciables à la paix et à la stabilité politique et institutionnelle.

Pour terminer en paraphrasant GOETHE, selon qui : «parler est un besoin, écouter est un talent». Il ne reste plus qu’à espérer qu’en 2021, le Président de Facto aura enfin le talent d’écouter mais surtout de répondre aux craintes légitimes de ses compatriotes. Autrement, le pays risque de sombrer durablement dans le désordre et l’incivisme.

Vitalème ACCÉUS
acceus2009@gmail.com

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