par Samuel Auhsey JOZIL
POUR LA VÉRITÉ ET POUR L’HISTOIRE
Samedi 11 février 2017 ((rezonodwes.com)).- Plein de gens prétendent résoudre le problème de l’environnement en faisant seulement des campagnes de sensibilisation pour exhorter la population rurale à ne pas couper les arbres. Pour ainsi dire, ce sont les paysans par leur ignorance aiguë et crasseuse qui ont réduit à moins de deux pour cent la couverture végétale du pays.
Cependant, l’historiographie de la déforestation en Haïti nous montre clairement que ce phénomène à débuté même avant l’époque nationale par les colons français exportant dans leur pays du bois pour fabriquer des meubles et des œuvres d’art. Vient le 19e siècle, le pays exportait plus d’une dizaines d’espèces forestières dont les principales ont été : Acajou, Gayak et Campêche. Par ailleurs, il faut souligner que le commerce des bois de campêche a été grandement profitable à la classe dominante qui le vendait aux industriels étrangers pour teindre la toile, le cuir…
Ensuite, l’occupation américaine (1915-1934) ne peut être négligée dans la compréhension de la déforestation en Haïti. Présents dans la première guerre dite mondiale, les Etats-unis ont exploité massivement le « Gayak », bois le plus dur au monde, pour la construction des bateaux, des roulements à bille, etc. Enfin, la politique des Duvalier a été tout aussi dévastatrice, les arbres géants sont coupés sous prétexte que les « Kamoken » se cachaient dans les zones très boisées.
Il faut aussi souligner d’un grand trait que c’était toujours la classe dominante qui possédait le capital financier et les moyens pour transporter les bois de la campagne à la ville. Aussi, c’est leur ascendant qui avait détruit nos forêts naturelles pour la culture de la canne-à-sucre dans nos plaines, et déboisé nos mornes pour les cultures comme le café et le cacao. Et, c’est cette destruction massive qu’on nous fait acclamer dans les livres d’histoire en ce sens que Saint-Domingue était la « Perle des Antilles ». Qui pis est, jusqu’à présent, cette classe continue cette destruction en utilisant les arbres comme principale ressource pour faire fonctionner leur blanchisserie.
À cet effet, je conseille aux journalistes, étudiants et professionnels de ne pas se comporter en porte parole de la classe dominante. En perroquet.De ne pas répéter des discours acculant les paysans, lesquels sont déjà délaissés par les autorités étatiques, abandonnés sur leur propre territoire.
Pour comprendre cette dégradation environnementale qu'a connue Haïti en moins de trois siècles, il faut voir essentiellement la machine de la colonisation, le système capitaliste fondé sur la recherche du gain au détriment de tout et l'implication de la classe possédante.
Samuel Auhsey JOZIL



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