La Martinique se mobilise contre « l’impunité » avec environ 15 000 citoyens descendus dans la rue

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Dimanche, des centaines de milliers d’Haïtiens attendus dans la rue pour dire également non à la France, membre influent du Core Group, soutenant sans réserve Jovenel Moise, un dictateur corrompu, sans mandat constitutionnel, depuis le 7 février 2021.

Samedi 27 février 2021 ((rezonodwes.com))–

« Non à l’impunité » : plusieurs milliers de personnes ont manifesté ce samedi en Martinique contre la menace de prescription dans le dossier du chlordécone, un insecticide accusé d’avoir empoisonné l’île et la Guadeloupe voisine, où la mobilisation a démarré plus timidement.

« On n’avait jamais vu une manifestation aussi importante depuis 2009 ». Douze ans après la grève générale contre la vie chère, Francis Carole, président du Parti pour la libération de la Martinique (Palima) et conseiller exécutif chargé des affaires sanitaires de la collectivité territoriale, savoure ce retour des Martiniquais dans la rue.

Air de carnaval

Entre 10 et 15.000 personnes selon les organisateurs, 5.000 selon la police, certains portant des masques anti-Covid, d’autres non, comme Francis Carole : « Les Martiniquais se sont mobilisés par milliers », a souligné ce dirigeant divers gauche, pour répondre « au crachat que nous a lancé l’Etat français, à savoir la menace de prescription » dans le dossier de cet insecticide qui a infiltré les sols de l’île pour des centaines d’années.

Tambours, « chachas » (maracas), conques de Lambi (coquillage symbole de l’île qui sert aussi d’instrument) et chants : la gravité du sujet n’a pas empêché le rassemblement de se dérouler dans une atmosphère festive. « Prescription dapré yo, di prefet a alé planté bannan » («D’après eux il y aura prescription, dites au préfet d’aller planter des bananes »), ont notamment chanté les manifestants en reprenant l’air d’une chanson du carnaval, illégal cette année en raison du Covid-19.

Sans oublier, pour autant, le mot d’ordre de la quarantaine d’associations, de syndicats et de partis politiques de l’île qui avaient appelé au rassemblement : « non à l’impunité ». L’insecticide a été autorisé entre 1972 et 1993 dans les bananeraies des Antilles, polluant eaux et productions agricoles, alors que sa toxicité et son pouvoir persistant dans l’environnement étaient connus depuis les années 60.

« Ils nous empoisonnent, ils nous tuent », proclame une banderole de la CGT Martinique tenue par deux femmes vêtues de rouge, pendant que d’autres avaient opté pour le rouge, vert ou noir, couleurs du drapeau adopté par une majorité de Martiniquais.

Contamination générale

Plus de 90 % de la population adulte en Guadeloupe et Martinique est contaminée par le chlordécone, selon Santé publique France, et les populations antillaises présentent un taux d’incidence du cancer de la prostate parmi les plus élevés au monde. Sur une pancarte, un manifestant a calculé « la facture » martiniquaise pour l’Etat français : « plafond annuel de sécu (41.136 euros) X population concernée (370.000 habitants) X 500 ans = 7,6 milliards d’euros ».

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source : 20minutes.fr

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