Haïti, Banana Republic des Caraïbes, entre dans une phase de crise profonde avec la banalisation de la Constitution, des lois et des droits humains

0
958

Black Haitian’s life doesn’t matter ! The dictator Jovenel Moise has an international license to kill.
La vie d’un Noir haïtien n’a pas d’importance ! Le dictateur Jovenel Moise a un permis international pour tuer.

Mercredi 10 février 2021 ((rezonodwes.com))–Sans Parlement, avec un système judiciaire très affaibli par un président de facto, avec des accusations de répression politique et des décrets présidentiels remis en question, Haïti entre aujourd’hui dans une phase de crise, d’incertitude et d’instabilité pour le plus grand malheur des pauvres nègres et descendants d’esclaves.

Ces deux derniers jours, le pays a connu une soit-disante tentative de coup d’État dans un coup d’Etat contre la constitution et d’assassinat, comme l’ont tenté de faire croire les autorités de fait, la révocation illégale de trois juges de cassation inamovibles et l’installation d’un gouvernement parallèle, un cocktail explosif pour un pays d’un peu plus de 11 millions d’habitants, la seule république bananière des Caraïbes où la corruption est la règle de gouvernance.

Au centre du débat se trouve le mandat présidentiel contesté de Jovenel Moïse, qui, bien avant les récents événements, faisait déjà face à des protestations massives contre son administration, à des accusations de corruption et à des critiques sur la violence croissante et le pouvoir des groupes paramilitaires ; cependant, il reste soutenu par la communauté internationale, en particulier par l’administration américaine.

L’opposition politique plurielle, les organisations de la société civile, la fédération des avocats, les chefs religieux et même le pouvoir judiciaire ont déterminé la fin de l’administration de l’apprenti-dictateur Jovenel Moïse le dimanche 7 février 2021, une date symbolique car elle marque l’anniversaire de la chute de la dictature. Il n’est cependant pas d’accord fort du soutien de l’international.

Ces forces font valoir que l’article 134-2 de la constitution actuelle est applicable, qui prévoit la réduction du mandat présidentiel, et considèrent que les nouvelles élections de 2016 sont la continuation de celles qui ont été annulées l’année précédente en raison d’allégations de fraude en faveur du candidat de PHTK.

La lecture du gouvernement est diamétralement opposée, soulignant que le président a prêté serment en 2017 pour un mandat de cinq ans, une thèse partagée par d’autres organisations telles que les Nations unies et l’Organisation des États américains, qui n’ont pas eu le temps d’implanter leur agenda futur pour permettre au « système » de se reproduire.

Face à ce scénario, l’opposition a défié Moïse et a nommé un gouvernement de transition, dirigé par le plus ancien juge de la Cour de cassation, Joseph Mécène, qui, avec cinq autres collègues de la magistrature, a mis fin au mandat présidentiel.

En réponse, le gouvernement autoritaire a retiré par décret trois juges, dont Mécène, qu’il a décrit comme « autoproclamé » et usurpateur de fonction, en grave violation de l’article 177 de la Constitution et de la loi, ont-ils déclaré.

Les autres avocats contraints à la retraite sont le juge Yviquel Debrézil, arrêté dimanche et accusé avec une vingtaine de personnes de conspiration contre la sécurité intérieure de l’Etat, ainsi que Wendelle Thélot, qui a fait obstruction en septembre dernier à la prestation de serment du Conseil électoral provisoire Dermalog nommé par le président de facto Jovenel Moise.

Bien que les autorités aient justifié que ce n’est pas la première fois que l’Exécutif licencie des juges sans avoir terminé leur mandat, considéré comme inamovible par les lois en vigueur, les organisations de la société civile mettent en garde contre l’affaiblissement du Pouvoir Judiciaire, à un moment où le Parlement est dysfonctionnel, laissant le gouvernement sans contrepoids.

Alors que les ficelles du pouvoir politique se resserrent, les manifestations antigouvernementales persistent dans les rues. Bien que moins nombreuses que ces dernières années, elles sont devenues plus radicales et reçoivent une réponse policière imposante travaillant pour le compte du Palais national.

Tout cela en une année où Moïse propose un changement constitutionnel controversé, loin d’aboutir à un accord, et des élections générales et législatives, ingrédients propices à la montée de la violence et la banalisation du droit à la vie et au respect des idées contraires.

LEAVE A REPLY

Please enter your comment!
Please enter your name here

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.