Jour J-3. Malgré les faux semblants, l’échéance arrive à terme pour Jovenel Moïse qui prépare un carnage en Haïti

0
1709

« Le peuple a supporté son mandat douloureusement […] Le président, à cause de ses actes de corruption, fait partie du problème, et non la solution« .

la communauté islamique d’Haïti

Jovenel Moïse, Léon Charles, Joseph Jouthe, Joseph Lambert, Joseph Claude… et G9 et alliés se préparent à la confrontation, déclarant prendre les dispositions d’orchestrer un véritable carnage entre vendredi et dimanche…

Jour J-3 – Par le truchement des gangs armés, les alliés du pouvoir, faisant la pluie et le beau temps, dans les quartiers défavorisés, un régime de terreur s’est installé en Haïti et les délits de sang sont devenus monnaie courante…Voilà le régime PHTKiste dirigé par Jovenel Moïse contribuant à l’appauvrissement des citoyens et à l’installation de la terreur.

Dépassé par les événements suscités par sa propre mal gouvernance, Jovenel Moise est frappé de démence. D’aucuns diraient même qu’il a perdu la raison. Les actes de répression qu’il pose par le truchement de ses policiers dévoyés sur des manifestants pacifiques et sans défense finissent de le clouer au pilori et de l’exposer à la vindicte publique.

New York, jeudi 4 février 2021 ((rezonodwes.com))–Il y a, à peu près deux ans, au début des manifestations populaires pour exiger le départ immédiat et sans conditions de Jovenel Moïse du Palais national, la date de la fin de son mandat paraissait lointaine. Aujourd’hui, 7 février, date d’expiration constitutionnelle de son quinquennat, quoiqu’il dise ou fasse, le temps des grands malheurs s’annonce à très brève échéance. La radicalisation systématique de ses opposants, dont le nombre s’est multiplié prodigieusement, au fil des deux dernières années, n’augure rien de bon pour le chef d’État sortant. Surtout que, les appels pour qu’il respecte la date de la fin de son mandat, telle que fixée par la Constitution, se sont intensifiés, depuis 2018.

À ce stade de la présidence de Nèg Bannann nan, le compte à rebours est lancé. Rendez-vous pour le 7 février, dans à peine quatre jours. À observer le comportement de ce dernier, depuis quelques mois, il affiche une tendance tout à fait anormale. D’aucuns diraient même qu’il a perdu la raison. Les actes de répression qu’il pose par le truchement de ses policiers dévoyés sur des manifestants pacifiques et sans défense finissent de le clouer au pilori et de l’exposer à la vindicte publique. À moins que, dépassé par les événements suscités par sa propre mal gouvernance, il soit frappé de démence. Son cas relève d’une gravité extrême, puisque personne dans son entourage, ou au sein de sa famille, n’a pas su l’amener à la raison.

Au contraire, ses conseillers et proches collaborateurs donnent l’impression de se faire parties prenantes de ses dérives. En effet, les apologistes de Jovenel Moïse s’acharnent à défendre sa politique, s’appliquant passionnément à dé -fendre les actes criminels commis sous son gouvernement ainsi que ses politiques délétères ayant déclenché la mobilisation contre lui et les demandes réitérées de sa démission immédiate et sans conditions.

Aussi l’escalade de ses politiques scélérates a-t-elle provoqué le durcissement de l’opposition contre lui, au point d’attirer sur lui non seulement la hargne populaire, mais encore le lancement même d’une action violente pour l’extirper de la Maison du peuple. Mais, au fur et à mesure qu’avance la date de la fin de son mandat constitutionnel, il n’a point cessé les actes d’ agression sur les activistes de l’opposition mobilisés contre ses velléités de s’octroyer une prolongation de mandat d’une année. En sus des crimes financiers qu’il n’a cessé de multiplier, les délits de sang sont devenus monnaie courante.

Par le truchement des gangs armés, ses alliés, faisant la pluie et le beau temps, dans les quartiers défavorisés, un régime de terreur s’est installé, où sont perpétrés des dizaines de mas-acres d’État. À tout cela sont venus s’ajouter jusqu’à des dizaines de cas d’enlèvements contre rançon quotidiennement. Voilà le régime PHTKiste dirigé par Jovenel Moïse contribuant à l’appauvrissement des citoyens et à l’installation de la terreur, surtout dans les quartiers défavorisés, à la capitale comme dans les villes de province. Aussi le ras-le-bol à l’égard du pouvoir a-t-il gagné toutes les couches sociales. Un sentiment constaté par le nombre d’adhésions enregistrées autour du départ incontournable du chef de l’État, le 7 février.

Certes, durant ces dernières semaines, ce cri, tel un leitmotiv, est émis partout de manière différente. Sur toutes les lèvres, dans tous les discours, ainsi que dans les différentes prises de position publiques, ou encore dans les communiqués sont lancés par différentes organisations, le cri de guerre par lequel tout un chacun rappelle à Jovenel Moïse son rendez-vous historique du 7 février, le jour où finit son mandat constitutionnel.

L’une des premières organisations à ajouter sa voix à celles de nombreuses autres ayant rappelé au chef de l’État l’échéance de son mandat, le 7 février, est la « Fédération des barreaux d’Haïti », (FBH) qui déclare : « () à travers la résolution 2021-01 portant sur la crise institutionnelle et la fin du mandat présidentiel, adoptée le samedi 30 janvier 2021, le mandat du président Jovenel Moïse doit prendre fin le 7 février 2021 ». Elle précise également que le Conseil électoral mis en place par M. Jovenel «ne jouit d’aucune légitimité pour organiser les prochaines échéances électorales ».

Après délibération, les membres signataires de la FBH ont émis les conclusions suivantes :

« 1. Estime que les dispositions constitutionnelles relatives à la durée du mandat de M. Jovenel Moïse doivent être comprises à la lumière de l’interprétation restrictive imposée aux parlementaires, le 13 janvier 2020 ;

« 2. Constate dès lors que le mandat du président Jovenel Moïse doit prendre fin le 7 février 2021, soit “ cinq ans … suivant la date des élections “ ;

« 3. Considère que le Conseil électoral provisoire nommé unilatéralement par le président Jovenel Moïse ne jouit d’aucune légitimité pour organiser les prochaines échéances électorales ».

Une autre voix autorisée s’est prononcée, encore une fois, sur la crise. L’Église catholique d’Haïti, par l’organe de la Commission épiscopale d’Haïti (CEH), exhorte M. Moïse à respecter la Constitution.

Aussi, en guise de rappel au chef de l’État, qui a prêté serment de respecter la Charte fondamentale et de la faire respecter, les évêques d’Haïti rappellent les faits suivants : «Le président de la République a appliqué la Loi électorale et la Constitution pour les députés, les sénateurs et les maires, au cours des années précédentes. Il a ainsi affirmé l’unité de la loi pour tous les élus, y compris pour lui-même, proclamant ainsi que la loi est une pour tous. Il nous semble que tout le monde soit d’accord sur le principe que personne n’est au-dessus de la loi et de la Constitution dans le pays.

Ce premier constat fait, aucune littérature et aucun justificatif juridique ne sont nécessaires. Tout le monde veut qu’Haïti soit un État de droit ». Voilà le premier constat établi par la CEH.

Cette dernière communication de l’institution catholique enchaîne avec un second constat qui s’exprime en ces termes : « (…) Le pays est au bord de l’explosion; le quotidien du peuple, c’est la mort, les assassinats, l’impunité, l’insécurité. Le mécontentement est partout, dans presque tous les domaines.

Beaucoup de sujets fâchent, comme la manière d’établir un Conseil électoral provisoire, la manière de rédiger une autre Constitution, etc. Donc ce ne sont pas uniquement les ravages du kidnapping qui rendent le pays totalement invivable. Devons-nous accepter ou tolérer cela ? ».

Point n’est besoin de relever plus de citations du message des évêques, l’exhortation qu’apporte ce texte suffit déjà. Signalons que ce même cri d’alarme fuse de tous les coins et recoins d’Haïti, venant des secteurs socio-politiques, d’institutions privées et de personnalités du pays.

À l’exception de la grande majorité du secteur des affaires, dont les pilotes se sont toujours acoquinés avec l’occupant du Palais national, ses éternels bailleurs de fonds. Car ce sont eux qui financent ses projets favoris, ayant aussi participé à la dilapidation du Fonds PetroCaribe. Un autre secteur religieux rarement impliqué dans les affaires politiques du pays, la communauté islamique, sort de son silence.

Dans un communiqué diffusé à Port-au-Prince, le mardi 2 février, elle donne son point de vue par rapport à la date du 7 février, dont voici les points forts :

« À l’approche de la date fatidique de la fin du mandat constitutionnel du président Jovenel Moise ce 7 février 2021, nous exhortons le président à trouver un brin de moralité dans la gestion de la chose publique et à laisser son fauteuil. S’il refuse de le faire à temps, nous invitons le peuple en général à lui résister avec noblesse pour récupérer notre dignité de premier peuple noir libre.

« C’est cette même constitution sur laquelle il avait juré de respecter qui lui fait l’injonction de partir ce dimanche. Le peuple a supporté son mandat douloureusement. Plus de bananes. Mais du fatras. Plus de paix. Mais du kidnapping. Le président, à cause de ses actes de corruption, fait partie du problème, et non la solution ».

Bien qu’il sache que ses jours au Palais national sont comptés et que la date constitutionnelle de la fin de son mandat arrive le 7 février, il n’arrête pas ses politiques criminelles, ni les actes de répression ayant marqué son administration. Il persiste à dire qu’il restera au pouvoir encore une année, prenant un malin plaisir à agacer la nation qui se dit pourtant disponible à recourir même à la violence pour le mettre à la porte.

Dans de telles conditions, Jovenel Moïse se prépare à la confrontation, déclarant prendre les dispositions d’orchestrer un véritable carnage. Mais il feint d’oublier, ou bien il ignore effectivement l’histoire d’Haïti, pour ne pas savoir qu’en dépit de leurs armées et de leurs forces de sécurité, dotées de tout ce qu’il faut pour massacrer le peuple, celui-ci a toujours le dernier mot. Voilà pourquoi ce qui arriva à Jean Vilbrun Guillaume Sam a toute sa pertinence aujourd’hui.

Editorial de Haiti-Observateur
VOL. LI, No. 5 New York : Tel : (718) 812-2820; • Montréal (514) 321-6434; • Port-au-Prince: (011 509) 223-0785 • Paris (33-1)43-63-28-10 3- 10 février 2021

LEAVE A REPLY

Please enter your comment!
Please enter your name here

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.