Agence de presse Efe|Haïti : des centaines d’Haïtiens descendus dans les rues dimanche pour exiger le départ de Jovenel Moise le 7 février 2021

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Presqu’environ tous les journaux dominicains ont reproduit, lundi matin, ce texte de l’agence de presse espagnole EFE sur la situation d’Haïti embourbée dans une crise à n’en plus finir. L’intervention de Jovenel Moise sur Facebook serait loin de résoudre la situation car il fait semblant de rien comprendre.

Lundi 1er février 2021 ((rezonodwes.com))–Des centaines d’Haïtiens sont descendus dans la rue dimanche dans plusieurs villes du pays pour exiger que le président Jovenel Moise quitte le pouvoir le 7 février, date à laquelle, affirment-ils, son mandat prend fin.

Dans la capitale, Port-au-Prince, ainsi que dans les villes de Petit-Goave, Mirebalais, Verretes et St-Marc, les manifestants ont érigé des barricades et jeté des pierres tout au long du parcours, le premier jour d’une semaine de protestations qui culminera le 7 février, date du quatrième anniversaire du mandat de Moise.

Au moins un manifestant a été blessé par balle dans la capitale lors d’un incident qui n’a pas encore été élucidé et pour lequel la police est accusée.

L’OPPOSITION ENCOURAGE LES PROTESTATIONS

Dans la capitale, les manifestants ont répondu à l’appel de plusieurs partis et organisations d’opposition, dont le parti politique Pitit Dessalines, dirigé par l’ancien candidat présidentiel Jean Charles Moise.

« Peuple d’Haïti, ne rentrez pas chez vous. Mobilisez-vous jusqu’au départ de Jovenel Moise le 7 février« , a déclaré Jean Charles Moise à l’issue de la manifestation sur le Champ de Mars, où s’est achevé le rassemblement de Port-au-Prince non loin du Palais national.

Les manifestants ont exigé que l’article 134-2 de la Constitution de 1987 soit respecté.

M. Moise a pris le pouvoir le 7 février 2017 pour un mandat de cinq ans. Selon lui, il conservera donc le chef de l’État jusqu’en 2022, ce pour quoi il a le soutien de l’Organisation des États américains (OEA), des États-Unis et d’autres pays.

Cependant, l’opposition fait valoir que le mandat de Moïse prend fin en février 2021 parce que l’article précité de la Constitution prévoit un début anticipé du mandat présidentiel en cas de problème de décompte des voix lors des élections.

Ils estiment que cet article est applicable à cette affaire en raison de ce qui s’est passé avec les élections de 2015, qui ont été annulées en raison d’allégations de fraude, et ont été répétées en 2016.

ACCORD POLITIQUE ET APPEL À LA GRÈVE

Coïncidant avec les manifestations, plusieurs groupes d’opposition ont annoncé qu’ils avaient conclu un accord pour la « transition » après Moise, et qu’ils envisageaient de placer un juge de la Cour de cassation (suprême) à la tête du pays.

Le seul parti qui n’a pas adhéré est Fanmi Lavalas, de l’ancien président Jean Bertrand Aristide, car, selon certains médias, il n’est pas favorable à ce qu’un juge prenne le pouvoir dans un éventuel gouvernement de transition.

Entre-temps, des dizaines de syndicats, d’organisations et d’associations ont appelé à une grève générale pour lundi et mardi, qui pourrait être prolongée en fonction des résultats.

Les jours précédant le 7 février devraient être tendus en raison de l’intensification des mouvements de protestation annoncés, alors qu’il est averti que de nombreuses personnes ont quitté la capitale pour se rendre dans d’autres villes et en République dominicaine, pays limitrophe d’Haïti.

De plus, de nombreuses écoles ont fermé temporairement en raison des activités annoncées contre Moïse, qui a réitéré cette semaine qu’il ne quitterait pas le pouvoir le 7 février prochain, comme le demande l’opposition, qui depuis des mois intensifie les protestations contre le gouvernement.

Le mandat présidentiel est de cinq ans en Haïti, ce qui signifie « que le mandat de Jovenel Moise prendra fin le 7 février 2022 », a déclaré le dirigeant dans un discours via Facebook.

UNE NOUVELLE CONSTITUTION

Au milieu de l’incertitude politique, M. Moise promeut une réforme constitutionnelle, qu’il espère voir soumise à un référendum en avril prochain, avant les élections présidentielles et législatives prévues pour le 19 septembre.

La réforme propose l’élimination du Sénat et du poste de Premier ministre, entre autres points dévoilés vendredi par le Comité consultatif nommé par le président pour revoir la Magna Carta.

Depuis juillet 2018, Haïti est confronté à une crise sociopolitique et économique sans précédent, avec des manifestations, parfois violentes, et des appels répétés à la démission du président par différents secteurs de la société civile.

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