L’Edito du Rezo – Fin de mandat constitutionnel, Jovenel Moise ayant son poignard en main, assassine le peuple haïtien !

1
1965

La PNH de Léon Charles est sur les dents, essayant d’empêcher toutes formes de protestation contre le tyran fou, ainsi les Haïtiens sont devenus des naufragés d’une négation de justice.

par Me. Elco Saint Amand

la grandeur historique de la Patrie attaquée

Me. Saint amand

Dimanche 31 janvier 2021 ((rezonodwes.com))–

Dans un pays dont la volonté de garder le pouvoir, pour ne rien faire, est unique à la porte des grandes démocraties de l’Amérique Latine et des Caraïbes, et si paradoxale qu’apparaisse cette tendance plurielle, nous n’avons jusqu’ici aucune alternative pour palier un tel cynisme.

Pour faire écho à cette tendance dictatoriale et anti-démocratique, Monsieur Jovenel Moise qui, depuis sa prise de fonction ne s’est jamais lancé dans la lignée du respect de ses obligations présidentielles et constitutionnelles – (Article 136 de la Constitution de 1987).

Avec son intervention du lundi dernier (25 janvier 2021) – une, de trop, l’apprenti-dictateur, se croit tout permis, allant jusqu’à menacer tous ceux qui osent lui demander de partir le 7 février 2021, date à laquelle son mandat constitutionnel de président de la République prendra inexorablement fin.

Article 150 de la Constitution de 1987 : “Le Président de la République n’a d’autres pouvoirs que ceux que lui attribue la Constitution.”

L’un des plus grands dangers pour l’apprenti-dictateur c’est qu’il se croit être tout permis – même l’absurde. Il viole et instaure.

Dans cette panoplie des mécanismes de violation systémique de la Constitution de 1987 mise en place par le régime PHTK et alliés, Jovenel Moise fonctionne dans une illusion qui le pousse très loin de la réalité historique du pays. Pour “Apredye” il doit tout contrôler pour asseoir son pouvoir et pérenniser l’ascension de ses acolytes au timon des affaires de l’État afin d’éviter la route des prisons pour les présumés vols et la lapidation des fonds de Petro Caribe. C’est le mécanisme du faux.

un pèlerin égaré

Jovenel Moise, qui a passé le plus clair de son mandat de président à ne rien (faire) proposer pour mettre Haïti sous les rails d’un État de droit, s’empresse comme un pèlerin perdu et ce, dans des discours teintés d’ambiguïté, à proférer des menaces à l’encontre des hommes et femmes de l’opposition politique qui de leur côté essayent de raisonner cet usurpateur du titre d’ingénieur. En dépit de la faiblesse de cette opposition traditionnelle, elle arrive à dire : “ plus jamais – aucun régime dictatorial ne prendra pied sur la terre des Héros de 1804.” La récente déclaration (si prezidan an t vle li tap fè yo fèmen bouch) de Gonzague Day en dit et définit la nature de ce gouvernement rétrograde.

Étant acculé sur sa mauvaise gouvernance du pays et face à l’échéance de son mandat constitutionnel, dans exactement 7 jours, l’apprenti-dictateur ne sait pas à quel saint se vouer comme un tyran inculte qui a atteint l’émotion d’un criminel, en ordonnant au Directeur Général de facto de la Police Nationale de traquer toutes contestations, de procéder à l’arrestation et aussi de massacrer des citoyens qui réclameraient son départ du pouvoir dans les jours qui précèdent le 7 février 2021. Du déjà vu.

En fait, depuis plusieurs semaines, la répression contre le peuple haïtien s’intensifie… une montée étatique des cas d’enlèvement et d’assassinat. Alors que le droit de manifester, de s’exprimer et de revendiquer lui est garanti par la Constitution de 1987, l’homme haïtien se voit contraint d’y imposer sa volonté. L’opposition politique est face aux menaces et y résiste. La police est devenue comme une institution gangstérisée, domestiquée et dirigée par un valet…

À rappeler que la PNH de Léon Charles est sur les dents, essayant d’empêcher toutes formes de protestation contre le tyran fou qu’est l’inculpé de blanchiment d’argent Jovenel Moise. Il menace et matraque.

seuls les gangs G9 ont le droit de manifester

Avec indignation et révolte, la population haïtienne qui s’est vue à maintes reprises, empêcher d’exercer ses droits constitutionnels de manifester son désaccord à tout régime ignoble engendrant le vol, la corruption, le népotisme et le crime, constate que les bandits du G9 “soit disant” recherchés par la police et la justice déambulent le vendredi 22 janvier 2021 sous fortes escortes de protection des policiers étant à la solde du prince déchu, dans les rues de la Capitale. Ils (gangs) ordonnent la révocation d’une ministre et, tout de suite, leur complice qui est au Palais National jusqu’au 7 février 2021, exécute.

Face au “pantouflage” d’une dictature en perte de vitesse, le pouvoir judiciaire ne joue pas son rôle d’avant-gardiste dans l’équilibre politique de gestion des pouvoirs de l’État. Elle se tait et perçoit silencieusement l’argent du trésor public.

le pouvoir judiciaire se terre dans un mutisme

Que de crimes, que de kidnappings, que de violences, que d’injustices subis par la population? Le président du Conseil Supérieur du Pouvoir Judiciaire, en est resté muet à attendre…”se pa wòl pa nou”. Pourtant la note de 18/100 accordée à Haïti par Transparency International, le 28 janvier dernier, touche plusieurs aspects du système judiciaire n’inspirant plus confiance. Donc quel est le rôle politique du Pouvoir Judiciaire dans la gestion de la Cité? La justice est quasi-inexistante. On est devenu des naufragés d’une négation de justice. Devant qui : devrions-nous porter plainte?

Comment comprendre le silence du Pouvoir Judiciaire?

Aucune prise de position et encore moins aucune note de protestation (de principe) ou de rappel de la part du président d’un des trois pouvoirs de l’État… tout va, selon les vœux des circonstances. À notre humble avis de citoyen responsable, les juges de la Cour de Cassation de la République ont un double chapeau : jouant le rôle judiciaire et politique!

Peut-on être juge-président du CSPJ (Conseil Supérieur du Pouvoir Judiciaire) adoptant le comportement “ kite fout mele m “ avec autant de violations des règles constitutionnelles par l’Exécutif… un silence des anges dociles d’AprèDye. Quelle honte!

Á la veille de cette date fatidique, nous ne pouvons pas laisser uniquement, les hommes et femmes de l’opposition politique à combattre les élans autocratiques de l’apprenti-dictateur Jovenel Moise, il nous faut une participation collective des forces vives de la nation pour dire NON à la conspiration (complicité) nationale et internationale tendant à cautionner tout ce qui est mal pour l’instauration de la Nouvelle Haïti qui sera basée sur le respect des normes constitutionnelles, des échéances électorales, de l’interdépendance active des pouvoirs.

Avec l’appui du BINUH aux dérives malsaines de l’apprenti-dictateur Jovenel Moise, c’est la grandeur historique de la Patrie qu’on attaque, ce sont les fondements de notre vie de peuple qu’on piétine, comme c’est toujours le même procès qu’on instruit contre nous “peuple d’Haïti” d’avaler toute pilule amère étant mal-administrée pour enrayer nos maux d’avoir été la première race humaine à dire NON à l’exploitation de l’homme par l’homme.

Me. Elco Saint Amand
Diplômé de l'Ecole de la Magistrature de Bordeaux, France
Diplômé de l'Ecole de la Magistrature de Port-au-Prince, Haïti

Diplômé en Sciences politiques à l'INAGHEI

1 COMMENT

LEAVE A REPLY

Please enter your comment!
Please enter your name here

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.