Haïti est-elle condamnée au mensonge politique? par Kenley Jean-Baptiste

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Port-au-Prince, dimanche 15 janvier 2017 [[rezonodwes.com]]–  La politique, étant plus une science qu’un art, se repose indubitablement sur une connaissance de la réalité qu’elle gouverne. Alors, il revient à affirmer que cette exigence fait appel à l`obligation stricte de connaître la vérité.

Ce qui fait que l’homme politique est tenu de dire la vérité à ses concitoyens, en vertu de ce qui constitue l’essence de son attachement à la communauté politique. À coup sûr, cette conception remarquable est largement soulignée dans « Le contrat social » de Jean Jacques Rousseau; le devoir de se lier à la véracité est conçu comme incontournable pour l’instauration et la préservation d’une société stable et marquée par le développement constant et complet.




En Haïti, dans l’arène politique, plus d’un admettent clairement qu’il est impossible de ne pas mentir par rapport à la visée de réduire les risques et saisir l’avis du bas peuple. Donc, à bien constater, les hommes politiques, intelligemment, ne font pas parvenir toutes les contrevérités de la même fibre. Au fait, on peut partager le point de vue de Jean Rostaud qui eût à justifier qu’on n’arrive à flétrir le mensonge d’hier que pour flatter le mensonge d’aujourd’hui.

C’est ce qui se passe sur la scène politique haïtienne. Les hommes politiques divulguent leurs discours destinés à donner aux mensonges l’accent de la vérité. Au regard de ce cercle vicieux, le grand public de la république a du mal à se confier à bras le corps à ces acteurs. Le bas peuple, manipulé en vertu de sa naïveté, subit constamment le viol. En clair, le livre de Serge Tchakhotine  » Le viol des foules par la propagande politique  » se révèle un outil important pour détecter les stratégies malhonnêtes qu’utilisent les politiciens juste pour sauvegarder le pouvoir ou y parvenir.

La politologue Hannah Arendt, dans un son texte « Vérité et politique », publié en 1964, nous montre qu’il ne faut pas se placer hors de ce contexte mensonger, car, à son humble avis, on ne peut pas considérer la politique du point de vue de la vérité si l’on ne désire s’en placer en dehors. Donc, les hommes politiques utilisent des moyens intenses, efficaces pour prendre le survol, à l’instar de la propagande qui s’accorde à la « vérité de l’image. »

Cela ne date pas d’hier; ayant une indépendance politique depuis 1804, les promesses s’enfoncent souvent dans le bassin de la niaiserie. Avec des stratégies discursives, des stratégies de dénégation, de faux témoignages et celles du flou, les politiciens haïtiens prouvent vraiment que sur la scène politique, les promesses n’engagent que ceux qui les écoutent, comme l’a souligné Henri Queille.

Cet harcèlement fait au peuple par le biais des mensonges édifiants maintes fois, c’est l’un des agents incitatifs qui entravent la stabilité dans le pays. Également, pour ne pas perdre leur intégrité, les politiciens, même s’ils ne disent pas la vérité, apparaissent comme de bons diseurs de ce qui est vrai; avec des déclarations alambiquées, avec des stratégies bien rodées comme celle de la raison suprême, ils engendrent une collusion entre la vérité des actions et la vérité des apparences.




Loin de l’espoir, on comprend bien de quelle manière la pratique mensongère perdurera au sein du pays. Hannah Arendt a su relater, par rapport à ce point de vue que l’action politique même est celle pour qui tout est persuasion, opinion et consensus. Donc, au-delà de la gravité de ce sort au sein de notre coin de vie, il convient de souhaiter la montée du sens d’engagement excessif des jeunes dans la vie politique en Haïti en compagnie des hommes et des femmes de parole.
M. James-Kenley Jean-Baptiste
Jeune conférencier
courriel : roikenley@gmail.com

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