Kerlens Tilus : Réflexions au-delà de la Censure

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Introduction du Livre : Réflexions au-delà de la Censure

Ecrit par Kerlens Tilus en Avril 2013

“Di dyab bonjou, l ap manje w; pa di l bonjou, l ap manje w; e byen, nan kout kat sa a nou mèt vole sou dyab la.”

Mercredi 6 janvier 2021 ((rezonodwes.com))– Écrire et publier un livre rentre toujours dans le cadre d’un projet bien planifié, élaboré et exécuté. “Des Réflexions Au-delà De La Censure˝ est une exception à la règle. Ce livre regroupe une série de réflexions faites sur une période de huit mois, en partie. En été 2012, un élément déclencheur m’a poussé à sortir de mon mutisme pour exprimer  sans retenu mes pensées. J’ai failli être assassiné durant deux séjours en Haïti. Je n’étais mêlé à aucun groupe de bandits légaux ou illégaux, je n’avais pas d’ennemis déclarés, sinon que des anciens condisciples de classe, des parvenus devenus “chefs” dans la vie, grâce aux cultures de la corruption et de l’ignorance, et l’inaptocratie. J’entendais souvent parler de racisme, d’apartheid, de discrimination, de corruption, d’ignorance, d’opportunisme, et de prostitution, en Haïti, mais je n’ai jamais réellement été exposé en plein à toutes ces malédictions. En été 2012, j’ai vécu des vilénies en Haïti, et jamais n’aurais-je souhaité qu’un compatriote connait de tels tourments. En octobre 2012, j’ai vécu une autre expérience déconcertante à Washington D.C., lors du Congrès de la Diaspora Haïtienne, à l’OEA (Organisation des États Américains). À partir de cette expérience, grâce au Dieu créateur qui m’a donné l’intelligence et la clairvoyance pour comprendre et analyser les faits sociaux, j’ai pu déceler une supercherie bien planifiée. Le chaos que le peuple Haïtien vit en Haïti, la désorganisation, et la désunion au sein de la Diaspora Haïtienne rentrent dans le cadre d’un plan stratégique en regard des politiques publiques bien ficelé et préétabli.

En effet, depuis l’indépendance d’Haïti, un petit groupe de bandits a prêté un serment d’allégeance pour saper toute tentative de patriotes conséquents désireux d’établir une société juste et équitable basée sur l’état de droit, et la bonne gouvernance. De génération en génération les bandits accroissent, deviennent plus astucieux, plus arrogants et aujourd’hui, ils s’assument. On aurait tendance à croire que ce sont des illettrés qui constituent cette classe de malfrats, et du coup discriminer contre une classe sociale. À bien observer, cette pègre est bel et bien dirigée par de grands diplômés, de grands professionnels, des hommes et femmes dits sérieux, des “moun toutbon”.

D’octobre 2012 à Mai 2013, j’ai pris du recul pour consulter, déchiffrer des milliers de pages de notes prises d’Octobre 1995 à Septembre 2012. Après mes études de philosophie, je caressais le rêve de devenir un futurible, ce qui n’est pas plausible pour un jeune Haïtien, aucun à date n’est connu pour avoir emprunté cette voie. Mais, avec ce rêve, j’ai pu briser des barrières, j’ai pu comprendre que le destin d’un homme dépend de lui, avant tout. Le Dieu créateur, le Granmèt peut bien faire choix d’un être humain pour une mission salvatrice, mais ce dernier peut refuser tout bonnement. Le grand architecte de l’univers peut élever en dignité un mendiant miséreux. Dans ce livre qui est une compilation de réflexions, je partage avec vous des notes prises depuis les bancs de l’Université d’État d’Haïti jusqu’à Mai 2013. J’ai rencontré des sommités, des personnages très importants sur qui repose le quotidien du commun des mortels de ce monde. Je n’avais jamais souhaité écrire de pareilles choses, qui sont avilissantes, mais bien vraies. L’écriture est avant tout un cathartique. Dès mon adolescence, un psychiatre Haïtien de renom, le docteur Lamarque Douyon, ami de la famille m’avait toujours conseillé d’écrire, de mettre sur papier mes pensées. C’était l’un des moyens, selon lui de se libérer d’affects.

En Haïti, le silence est imposé même quand on nous assujettit à des vilénies. Nous vivons dans une société ambivalente où la plupart des hommes et femmes respectés sont également des charognards. À rester cloîtré dans la Communauté Haïtienne, sans s’ouvrir à d’autres communautés, d’autres races, d’autres peuples, on aurait pensé que l’Haïtien est condamné à végéter et qu’il est normal de vivre dans l’abjection. Il a fallu que j’émigre aux États-Unis d’Amérique pour comprendre que j’étais un joyau de haut prix; il a fallu fréquenter de grands cercles de professionnels, d’institutions qui ont la réputation d’atterrir pour comprendre que mes compatriotes n’étaient pas tous des chenapans; il a fallu que je vive la culture d’excellence en Amérique du Nord, et visiter d’autres pays développés pour me rendre compte et croire fermement que mon pays peut être une perle du monde, s’il est dirigé par des hommes ayant la crainte de Dieu, compétents, conséquents, et honnêtes.

Être Haïtien, c’est être condamné à vivre dans l’ambivalence effrénée. Être Haïtien c’est accepter de porter tous les chapeaux cabossés. Être Haïtien c’est accepter de vivre comme un zombie, dans l’abjection totale. L’Haïtien se haït et haït les siens. Le nom d’un pays, d’habitants d’un pays peut être très révélateur, et est d’une importance capitale. Pour comprendre le dilemme Haïtien, on n’a qu’à analyser le nom du pays et de ses ressortissants. Dans ce livre, j’ai exprimé mes pensées sans fard, et j’assume toutes les conséquences qui peuvent en découler. Nous avons une culture d’auto-destruction, d’auto-flagellation. C’est normal de s’entre-tuer, c’est normal de participer au suicide collectif. Je dis non à la crasse, non à des attitudes acceptées et destructrices du genre de: “Rat kay k ap manje pay kay”, “Chay sot sou tèt tonbe sou zepòl”. Des satanistes tuent comme bon leur semble, et on doit accepter son sort sans rechigner. Je veux comprendre si les assassins dans la Communauté Haïtienne (Haiti+Diaspora) ont le pouvoir de façonner leur vis-à-vis, créer des gens, leur insuffler le souffle de vie, et les ramener à la vie puisqu’ils tuent, détruisent, et bloquent des compatriotes comme bon leur semble.

J’ai beaucoup réfléchi avant de publier ce livre sur les conseils de plusieurs amis qui m’ont toujours encouragé, m’invitant à mettre sur papier mes pensées, et à publier pour la postérité. Ce livre est le point de départ d’une Nouvelle Vie qui sera marquée par l’excellence, l’honnêteté, la prospérité spirituelle et matérielle, et l’intransigeance face à la corruption, la mécréance et l’inaptocratie. À force de vouloir fuir la réalité, et de chercher refuge dans un monde fictif, j’ai vécu des expériences malheureuses que mes parents n’avaient pas souhaitées, je me suis associé à des gens que ma mère n’aurait jamais rêvé voir dans mes parages. Mais, j’ai tout accepté, et tout enduré pour le meilleur. Et, c’est pourquoi je me jette à fond dans cette guerre de vivre ma destinée d’aristocrate du savoir, de serviteur, et de défenseur des faibles. Dans la Communauté Haïtienne, l’intelligence, le succès par l’éducation, la réussite par l’honnêteté, et le travail légal sont remerciés par la prison, la zombification ou le “kout poud”, le “wanga”, la diffamation, la délation et la mort. Il n’est pas donné à tous d’appréhender le réel, le vrai, et de vivre avec ses faibles moyens, dans l’honnêteté.

Respecter et vivre les valeurs universelles sacro saintes est un idéal, mais il faut toujours y aspirer. Quand on a un Dieu créateur qui a formé des projets de paix sur nous, afin de nous donner un avenir et de l’espérance (Jérémie 29 v 11), on ne peut pas accepter des compromissions. Quand on a un Dieu qui répond à ses complaintes, à toute heure, en tout temps, et en tout lieu, on ne peut pas épouser le larbinisme ou “sousouisme”, l’agenouillement, l’atermoiement, l’homosexualité, la bisexualité prédatrice, et la corruption comme chemin de réussite. Je coopte allégeance, et j’ai confiance sans réservation en l’être suprême qui m’a créé, qui a guidé mes pas, dès ma conception jusqu’à aujourd’hui, où je suis un homme libre, émancipé, immaculé, plein d’avenir qui peut vivre et briller de mille feux sous n’importe quel ciel où la méritocratie a droit de cité.

Il y a des vérités si je ne les dis pas aujourd’hui, il me sera difficile de les prononcer demain. C’est un devoir d’alerter les jeunes et de les raconter mes expériences personnelles avec certains resquilleurs de la communauté, et d’éviter qu’ils soient fusillés bêtement par naïveté, avec leurs idées révolutionnaires, dans cette jungle corsée. Publier ce livre est la preuve tangible de foi pour des incrédules et des thuriféraires qui croient que le silence est le chemin le plus sûr pour racheter sa vie, et de prospérer matériellement et spirituellement. Je ne m’adhérerai jamais à la conspiration du silence par opportunisme. Le moment est venu pour les braves, les guerriers « bizangos » et sprituels de ce pays, et la Jeunesse Haïtienne de constituer ce groupe de bâtisseurs du présent et du lendemain pour monter le conseil supérieur de gestion de la génération de la rupture. Haïti ne pourra pas renaître, prospérer, et devenir une perle sans de grands sacrifices, sans faire tomber des têtes, sans une révolution culturelle, et une planification calme et sereine sur le long terme. “Chaque génération a une mission, l’accomplir ou la trahir” (Frantz Fanon). Ma génération (1970-1995) est celle de la rupture. Notre mission est de stopper la descente aux enfers, de stabiliser le malade, et de rassembler une équipe d’experts pour la prise en charge. Avec ces réflexions fracassantes, je veux inviter chaque jeune Haïtien à faire une introspection, à observer l’univers Haïtien, et se demander si les choses vont bien.

Si chaque jeune pense que ça va mal, il doit se lancer dans la marre boueuse, et nauséabonde, il doit se grouper avec d’autres jeunes qui ont fait le même constat et qui veulent changer la situation pour réfléchir, monter un plan pour stopper cette avalanche de catastrophes inventées par nos parents, nos respectés membres de famille, nos professeurs, nos dirigeants et leaders. Haïti n’est pas le seul pays à vivre ces infamies. Nombre de pays développés ont été à ce carrefour, mais ils ont eu des hommes braves, courageux, compétents, et consciencieux qui se sont érigés en un groupe d’élite pour changer les choses. Si seulement nous prenions la résolution à changer les choses en Haïti, d’utiliser des armes efficaces comme le lobby, le dialogue structuré, la solidarité, la promotion de l’éducation, le développement durable, le mécénat, la discipline et la rigueur, le volontariat, entre autres, Haïti verra, à coup sûr des jours meilleurs sur 30 ans. Et, à l’orée de 2040, on pourra espérer avoir un pays où règne l’équilibre social qui mettra le cap vers le développement réel.

J’ai fait de mon mieux pour être objectif, à travers mes réflexions, mais comment être objectif quand tout est subjectif? Comment être objectif quand l’ambivalence est la norme? Comment être objectif quand les bourreaux, les bandits légaux sont juges et partie à la fois? Comment être objectif quand l’objectivité est utilisée comme dogme pour leurrer? Vous ne pourrez pas lire ce livre d’un seul jet. Lire quelques pages, et repasser des évènements dans votre esprit, votre enfance et adolescence, regarder la vie au pays d’accueil. C’est le moment ou jamais pour des filles et fils de leaders politiques, de grands hommes et femmes d’affaires professionnels de la Communauté Haïtienne de questionner les accomplissements de leurs parents. Posez-vous les questions: Pourquoi suis-je né dans l’opulence, suis-je choyé, et que les autres jeunes de mon âge, aussi intelligents que moi n’ont pas une vie aussi meilleure que moi? Pourquoi les servantes, les anciens collaborateurs subalternes de papa ou de maman qui ont émigré à l’étranger ont pu accomplir de grandes choses, offrir à leurs enfants une éducation de qualité de même que moi? Quand vous demandez justice dans la Diaspora, pensez au système injuste que vous supportez en Haïti. Quand vous dites que le blanc est raciste, pensez aux cultures de racisme, d’apartheid, et d’inégalité dont vous avez été une victime hier, et que vous supportez directement ou indirectement, aujourd’hui?

Plus d’un apprécieront cette compilation de réflexions, mais beaucoup, incluant des membres de famille, des anciens camarades, collaborateurs auraient bien aimé me voir languir dans l’oisiveté, la misère, l’inaction, et même mourir. Nul n’est prophète en son pays. Faites le bien avec vos compatriotes, les étrangers de toutes races, et de toutes les couleurs. Nous sommes tous arrivés au monde par le même procédé, et au soir de notre vie, nous trépassons de la même façon. Faire le bien autant que vous pouvez, donner le peu que vous avez, faire le bien le plus possible que vous pouvez, car à la fin de la journée, nos actes nous suivront. Les assassins ne font pas de bruit, mais leur vie n’est pas aussi rose qu’ils nous font croire. L’enfer n’est-il pas rose, souvent fois? Vivre dans l’humilité, mais sache que la prospérité matérielle est une infortune, quand elle est mal acquise.

On ne peut pas plaire à tout le monde, on ne peut pas se protéger dans ce monde de bandits légaux, de gloutons où l’on s’efforce de matérialiser toutes les opérations de l’âme humaine (J.J. Rousseau). Le seul moyen de vivre sa vie sans peur, sans souci c’est se remettre au Dieu Créateur. Chaque humain a cette capacité de communiquer avec son Créateur. Tout Haïtien doit avoir la conscience d’exister, et faire en sorte de vivre son humanité. Nous vivons dans une communauté qui n’a jamais été construite. Nous vivons avec des adultes qui sont incompétents, qui ont peur, et qui font peur, à leur tour pour cacher leur stupidité. Le moment est venu pour affronter ce diable qui nous met en défi de vivre en paix sur ce coin de terre que nos ancêtres nous ont légué. Vous allez trouver des citations très répétées, vous allez lire de nouveaux mots, vous allez rencontrer de nouvelles expressions, et c’est normal. On nous fait croire que nous sommes paresseux, dénués d’intelligence pendant que nous conceptualisons et inventons. Le moment est venu pour rassembler nos ressources pour construire cette société dont nos ancêtres ont rêvé, mais qu’ils n’ont pu ériger. Nous devons passer de l’État Marron (Leslie Péan) à un État Moderne, régi par des lois consensuelles, des politiques publiques viables. Il faut remettre ce pays au Dieu Suprême qui nous a créés. À défaut de vivre à tête reposée sous le leadership éclairé de nos leaders, à défaut de trouver la paix dans la religion, remettons-nous au grand Architecte de l’Univers, l’Esprit Infini. C’est clair que la religion a échoué en Haïti, aujourd’hui, il faut prêcher l’unité dans la diversité, il faut trouver le bien commun, et ceci n’arrivera que quand on priorise le bien, le beau et le vrai; quand on donne place à l’éducation, car nous nous autodétruisons, faute de Connaissance (Osée 4 v 6). Puisse ce livre motiver les jeunes loups Haïtiens, dynamiques, motivés, compétents, honnêtes, qui brillent de mille feux, un peu partout à travers le monde.

Kerlens Tilus

Snel76_2000@yahoo.com

Tel: 631-639-0844

 

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