Les énormes défis qui attendent le nouveau président! par Josué Sénat

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Port-au-Prince, jeudi 5 janvier 2017 [[rezonodwes.com]]– 3 Janvier 2017 marque la fin du processus électoral enclenché depuis 2015. Après beaucoup de tergiversations en lien avec des revendications de certains partis politiques ou des secteurs de la vie nationale, le conseil électoral a jeté les derniers verdicts sur la course à la présidence.

Le candidat, désormais élu, dauphin de l’ancien président Michel Martelly du parti PHTK, Jovenel Moise, est parvenu à la tête de la course dès le premier tour, distançant ainsi les vingt-six autres candidats qui étaient en lice. Ce processus a fait couler beaucoup d’encre de part et d’autre sur la scène. Maintenant élu, le président doit faire face à de nombreux défis qui ne sont pas sans importance.




Primo, Monsieur Jovenel Moise est élu avec une frange vraiment insignifiante de la population. S’il est vrai que le président élu a rassemblé 55,60% des votes, il reste une évidence que c’est seulement 590 927 votants qui ont jeté leur dévolu sur l’heureux élu. C’est la démocratie et la majorité, semblerait-il, a choisi. L’on ne peut que se faire au choix de cette majorité minoritaire.

Il devient alors urgent pour le nouveau élu de courtiser la totalité de la population en général et particulièrement ceux qui ont renâclé le processus électoral, question de les mettre en confiance et permettre que la population puisse participer plus activement dans la chose publique.

Secundo, le président est déjà contesté par une partie de la classe politique. Les trois candidats qui sont arrivés après l’élu dans la course ont produit des contestations devant le tribunal électoral. Après la publication des résultats, aucun de ces trois candidats n’ont hélé le président pour le féliciter et rejettent tout de go les résultats, c’est un coup d’état électoral disent-ils. Ces candidats ne représentent pas à eux seuls la classe politique certes mais ils ont quand même une représentation sur la scène politique. Et ce refus de collaboration, qui se présente toujours après chaque élection, peut constituer un élément de blocage pour le nouveau président.

Tercio, les grands défis qui attendent le président se trouvent dans les déboires d’une population en mal de manœuvre, torpillée par le passage de l’ouragan Matthew, par le chômage, l’inflation, la dépréciation de la Gourde et l’insécurité. Déjà trois mois sont écoulés et les populations du grand Sud et du Nord-Ouest n’ont toujours pas de vraies réponses face à leurs situations. Prenons comme exemple la population du Sud qui vit dans le noir à cause de la destruction de son système électrique. Quelles seront les réponses du nouveau président face à l’insécurité ? quelles seront les manœuvres à adopter pour vaincre le chômage ?

De plus, le choléra gangrène la population et jusqu’à date les gouvernements qui se sont succédé ne peuvent rien pour stopper cette épidémie. De surcroît, Monsieur Moise va échoir d’un budget national assez maigre et qui a déjà été épuisé en grande partie pour la réalisation des élections. Comment répondre aux exigences de l’heure quand on sait que les problèmes de la population en générale sont prioritaires et demande des réponses urgentes ?




In fine, mener la barque d’un pays comme Haïti n’a jamais été chose facile. Dans ce sillage, la réussite du quinquennat de Jovenel Moise devra faire face à toutes ces questions pour la mise en place d’une société haïtienne régénérée. En effet, cela nécessite la collaboration de tous les acteurs politiques. A propos du dénuement auquel le pays est en butte, il va falloir qu’il crée des conditions préalables à un climat de dialogue intensif en vue de trouver la collaboration nécessaire entre les acteurs politiques pour sauver le pays de son marasme.

A certains égards, la bataille électorale a pris fin, maintenant il va falloir aborder les vrais enjeux dont les pays exigent des améliorations avec abnégation et patriotisme.

Josué SENAT
Etudiant en Relations Internationales au CEDI et en Psychologie a la Faculté des Sciences Humaines de l’UEH.
Jeune député au Parlement Jeunesse d’Haïti, représentant de la circonscription Arniquet/ Saint Jean du Sud, Vice-président de la Chambre des Jeunes députés.

2 COMMENTS

  1. Pour reprendre la fameuse phrase de John M Keyne dans l’un de ses ouvrage » A long terme, nous sommes tous morts ». Donc, le temps de nous agir comme un état fort pour pouvoir soulager le peuple qui, a donc besoin le pain quotidien.

  2. Mes félicitations collègue Sénat! Tu fais du bon boulot!
    Tu n’es pas le seul à analyser la situation de la sorte, mais tu l’as fait avec beaucoup de tact et surtout en un moment opportun. Espérons que les concernés ont pris note!

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