15 octobre 2024
La fin de son mandat constitutionnel approchant, Jovenel Moïse exaspère encore plus le peuple haïtien
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La fin de son mandat constitutionnel approchant, Jovenel Moïse exaspère encore plus le peuple haïtien

Jovenel Moise se révélant un politicien dévoyé, s’est frotté les mains de contentement quand arriva le deuxième lundi de janvier 2020, pour constater la « caducité du Parlement », au tour du peuple d’en faire le même constat le 7 février 2021, dans exactement 46 jours.

Après avoir passé le plus clair de son quinquennat [7 février 2016-7 février 2021/art. 134-2 de la Constitution] à donner dans des dérives criminelles de toutes sortes, dans le cadre de son programme visant à transformer Haïti en État mafieux, Jovenel Moïse, de concert avec les députés et sénateurs PHTKistes, a mis sur pied une stratégie visant à mettre en veilleuse la tenue d’élections, en vue de renouveler le personnel politique du pays.

New York, mercredi 23 décembre 2020 ((rezonodwes.com))–A moins de 50 jours de la fin de son mandat constitutionnel, dont la date du 7 février 2021 arrive à grands pas, l’apprenti-dictateur Jovenel Moïse s’installe plus profondément dans ses décisions contradictoires, illégales, et sans conteste anticonstitutionnelles, sans se soucier le moindrement de la réaction du peuple haïtien. En fonçant sa tête dans le sable, il feint d’oublier ou de ne pas comprendre que nonobstant les appels à vivre démocratiquement fusant de nombreux secteurs du pays, les termes « déchoukage », représailles et vindicte publique ne ces-sent de résonner, particulièrement dans les nombreux milieux victimes de ses dérives criminelles. Il s’agit de la nation presqu’entière s’apprêtant à investir le Palais national, à cette date.

Après avoir passé le plus clair de son quinquennat à donner dans des dérives criminelles de toutes sortes, dans le cadre de son programme visant à transformer Haïti en État mafieux, Jovenel Moïse, de concert avec les députés et sénateurs PHTKistes, a mis sur pied une stratégie visant à mettre en veilleuse la tenue d’élections, en vue de renouveler le personnel politique du pays.

violation flagrante de serment

Aussi s’est-il frotté les mains de contentement quand, le deuxième lundi de janvier 2020, il a constaté la « caducité du Parlement », en sus d’écourter le mandat des sénateurs élus pour six ans, rendant ainsi le Grand Corps dysfonctionnel. Voilà atteint son objectif, le pays à lui livré pour mener les affaires de la République à coups de décrets. Ayant multiplié des actes de lèse-démocratie en série, le pays s’est levé comme un seul homme pour exiger son départ du Palais national, car jugé, non seulement privé de compétences, pour remplir ses devoirs présidentiels, à la satisfaction de la nation, mais encore, et surtout, se révélant un politicien dévoyé, dans le sens le plus fort du terme.

criminalité : le régime PHTK bat tous les records.

Incontestablement, Jovenel Moïse, par ses décisions et actions, a confirmé les pires accusations que de nombreux secteurs bien avisés portaient contre lui. Puisque, avant même qu’il ait prêté serment, sous le coup d’une inculpation pour blanchiment d’argent, le 7 février 2017, les dénonciations venaient de toutes parts, déclarant qu’il s’était fait élire à la première magistrature de l’ État sous de faux prétextes.

En effet, à l’instar de tous les citoyens élus présidents, Jovenel Moïse a prêté serment, jurant de respecter et de faire respecter la Constitution et les lois du pays. Mais il a violé ce serment sur toute la ligne, ayant, à plusieurs reprises, commis des actes répréhensibles, dont le premier dénoncé est sa complicité avec les hauts fonctionnaires des précédentes administrations qui ont détourné, volé ou dépensé au petit bonheur les USD 4,2 milliards du Fonds Petro Caribe.

Voilà, un acte de trahison, parmi tant d’autres perpétrés contre le peuple haïtien, notamment les couches défavorisées. Car cette fortune colossale gaspillée, au profit d’une poignée de privilégiés (sociétés privées liées aux gouvernants et personnalités influentes proches de l’Exécutif), aurait pu servir à financer des infrastructures routières et agricoles, aussi bien que des hôpitaux et des écoles, dont auraient pu jouir les plus de 11 millions de la population. La pandémie du Coronavirus, qui s’est abattue sur la planète, mais qui n’a pas épargné notre pays, met cruellement en évidence combien ces USD 4,2 milliards $ auraient servi le pays. Point n’est besoin d’identifier les citoyens qui en veulent à Jovenel Moïse, à la première famille et aux acolytes du Palais national, par rapport à la plus vaste conspiration orchestrée contre le peuple haïtien par ces équipes de malfaiteurs qui ont pris Haïti en otage.

En matière de criminalité, le régime PHTKiste dirigé par Nèg Bannann nan a battu tous les records, dans tous les domaines. En ce qui a trait aux crimes de sang, Jovenel Moïse a transformé le territoire national en un vaste abattoir. Mais les résidents de bidonvilles, sur-tout ceux de la capitale, mais aussi bien des villes de province, sont les principales victimes. Quand les gangs armés au service du Palans national et d’autres membres de la satrapie PHTKiste effectuent des descentes à La Saline, à Cité Soleil, au Bel-Air, à Carrefour-Feuilles, à Gran Ravine, à Delmas 2 à 5, etc. les victimes se comptent par centaines. Rien qu’à La Saline, suite au «massacre d’État » imputé à Fednel Monchéry et à Joseph Pierre-Richard Du plan, le nombre de victimes s’est élevé à au moins 71 personnes. Le premier était le directeur départemental de l’Ouest et le second directeur général du Ministère de l’Intérieur et des Collectivités territoriales, quand a été perpétré ce forfait. La tuerie a été menée par Jimmy Chérizier, alias Barbecue, un ancien policier expulsé de la Police nationale d’Haïti pour activités criminelles.

Pour orchestrer l’attaque sanglante lancée contre La Saline, Chérizier avait bénéficié de l’apport de l’institution policière dont il a fait l’usage de véhicules blindés. Selon le bilan établi par deux organisations de défense des droits humains, le Réseau national de défense des droits haïtiens (RNDDH) et Fondasyon Je Klere (FJK), plus de 71 personnes ont été massacrées, y compris des femmes et des enfants à bas âge, en sus de plusieurs femmes violées, certaines d’entre elles ont été livrées en pâture aux pourceaux, tandis que d’autres jetées sur des piles d’immondices, puis livrées aux flammes.

Si les crimes commis à La Saline, depuis novembre 2018, ont fait un tollé dans la presse haïtienne, tant au pays qu’à l’étranger, ils n’ont pas suscité trop d’attention à l’étranger, bien qu’une enquête menée par l’organisme de défense des droits humains des Nations Unies ait corroboré les révélations faites par RNDDH et FJK, la communauté internationale a fait peu d’écho de ces forfaits.

On notera aussi que des descentes du genre mené à La Saline, par les gangs armés dirigés par Chérizier, se sont produites à plusieurs reprises au Bel-Air et à Delmas 2 à 5, au cours des dernières semaines, faisant également des morts, des blessés ainsi que des mai sons incendiées. Non seulement les autorités policières et judiciaires n’ont jamais répondu aux appels au secours des habitants de ces quartiers, ceux qui ont perpétré ces crimes courent encore; mais les familles des victimes n’ont jamais reçu un mot de sympathie de la part des dirigeants du pays.

D’autre part, on a fait peu ou presque pas de mention de ces attaques dans la presse internationale, ou bien elles ont été accueillies avec l’indifférence quasi-totale de la communauté internationale, dont le CORE Group (réunissant les ambassadeurs des États-Unis, du Canada, de France, d’Allemagne, du Brésil, de l’Espagne, de l’Union européenne (UE), de la représentante du secrétaire général de l’ONU et de celui de l’Organisation des États américains (OEA), cautionnait la politique de Moïse. Si d’aventure allusion à ces forfaits était faite par ces diplomates, elle avait un caractère timide, pour ne pas dire apologiste.

et les crimes continuent impunément…

Comme si tous ses massacres ne suffisaient pas, une série d’assassinats commandités par le pouvoir en place ont été perpétrés, sans que leurs auteurs soient appréhendés. Si une série de circonstances ont favorisé l’arrestation des hommes accusés de l’assassinat de l’avocat Monferrier Dorval, le bâton-nier de l’Ordre des avocats de Port-au-Prince, des démarches sont déjà en cours pour qu’ils soient libérés avant le 1er janvier 2021. De plus, ils sont pour-vus de nouvelle identité et des ordres sont passés au service de l’Immigration pour faciliter en urgence la remise de nouveaux passeports sous leur nouvelle identité.

On peut alors dire catégoriquement que le pays tout entier s’apprête à se soulever contre Jovenel Moïse et sa clique. Quoique puissent dire et faire Jovenel Moïse et ses proches collaborateurs, ils savent que le peuple haïtien attend d’un pied ferme la date du 7 février 2021, au plus tard, pour qu’ils déguerpissent. Il serait encore plus sage de leur part de vider les lieux bien avant. Car les citoyens du pays sont à un tel point en colère contre lui et son régime qu’on ne peut prédire ce dont ils seront capables, d’ici là.

Editorial de Haïti-Observateur
VOL. L, No. 50 New York : Tel : (718) 812-2820; • Montréal (514) 321-6434; • Port-au-Prince: (011 509) 223-0785 • Paris (33-1)43-63-28-10 23- 30 décembre 2020

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