Petite Rivière de l’Artibonite : des jeunes s’engagent contre les violences à l’égard des femmes

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Petite Rivière de l’Artibonite compte aussi des jeunes qui s’engagent contre les violences à l’égard des femmes selon l’Observatoire de la Jeunesse Haïtienne

Dans le cadre de ses activités pour les 16 jours d’activisme contre les violences faites aux filles et aux femmes, une délégation de l’Observatoire de la Jeunesse Haïtienne grâce au support de l’ONUFemmes, s’était rendue à Petite Rivière de l’Artibonite, le dimanche 6 décembre 2020, pour la réalisation d’une formation sur la masculinité positive au profit des chauffeurs de taxis motos de cette commune.

Vendredi 11 décembre 2020 ((rezonodwes.com))– L’Observatoire de la Jeunesse Haïtienne a choisi cette année de prioriser le département de l’Artibonite et certaines communes se trouvant en dehors de la région métropolitaine de Port-au-Prince – Ouest – pour la réalisation de ses activités, durant les 16 jours d’activisme contre les violences faites aux filles et aux femmes, bravant certains interdits pour se rendre à Petite Rivière de l’Artibonite.

Après l’aire métropolitaine de Port-au-Prince à 45%, le reste du département de l’Ouest et le département du Nord à 35%, le département de l’Artibonite est celui où le niveau de violence à l’encontre des filles et des femmes est le plus élevé, soit 34% d’après l’EMMUS VI (Enquête Mortalité, Morbidité et Utilisation des Services). D’où la nécessité d’intervenir particulièrement dans ce département le plus populeux après l’Ouest mais le plus grand en terme de superficie. pour contribuer à inverser la tendance.

Il a été prouvé que dans les zones en proie à des conflits armés, les filles et les femmes représentent les catégories les plus affectées. À Petite Rivière de l’Artibonite où certains groupes armés, particulièrement à Savien, défraient la chronique, la situation n’est guère différente. Sachant que les principaux auteurs des violences faites aux femmes étant des hommes, l’Observatoire de la Jeunesse Haïtienne, grâce au support de l’ONUFemmes a jugé bon d’intervenir auprès de ceux les plus enclins à procéder à ces actes à partir d’un concept développé qu’est la masculinité positive.

Celle-ci consiste à pousser les hommes et les garçons à adopter un comportement dépourvu de violences de toutes sortes qu’elle soit physique, psychologique, verbale, économique entre autres à l’égard des filles et des femmes et, de contribuer à l’égalité des sexes dans leur communauté. D’autant que les 16 jours d’activisme cette année se réalisent sous le thème « Tous unis ». Les hommes doivent être aussi impliqués.

En ce sens, après avoir passé plusieurs heures en route pour accéder à cette commune, coupée à certains endroits et accessible, en sécurité, que par le biais d’un petit canot, la délégation a été accueillie par une vingtaine de chauffeurs de taxis motos – hommes – qui attendaient déjà pour prendre part à cette formation sur la masculinité positive et contre les violences faites aux filles et aux femmes.

Tout au long de cette formation, menée par la Responsable du Programme Genre de l’OJH, Loudjina Joseph, les interventions de ces jeunes ont montré leur refus de régler leur problème tant dans leur foyer qu’avec les autres femmes et filles avec lesquelles ils coopèrent par la violence.

Toutefois, ils se disent assez souvent victimes de non respect de la part de leur partenaire et aussi sont réfractaires à l’acceptation de la redistribution de certains rôles qu’ils pourraient partager avec leur femme dans les foyers. Au niveau de ces localités, les jeunes chauffeurs de taxis motos sont réputés influents, ce statut leur offre la possibilité d’avoir très souvent plusieurs partenaires et les place du coup dans une position dominant par rapport aux femmes. Face à ce constat, intervenir auprès d’eux serait une stratégie efficace pour l’élimination de ces formes de violence qui peuvent découler des relations conjugales entre autres.

Après la formation, afin de prouver à la délégation de l’Observatoire de la Jeunesse Haïtienne que Petite Rivière de l’Artibonite ne se résume pas à des bandes armées et qu’il existe des jeunes s’adonnant à des activités saines pour répondre à leurs besoins et ceux de leur famille, ces chauffeurs présents à la formation avaient décidé de réaliser une tournée au centre ville, avec leur maillot portant le message de sensibilisation   « Non ak vyolans sou ti fi ak fanm ».

Il est rare de voir des jeunes hommes intéressés à des formations qui pourraient concerner uniquement les filles et les femmes. Au terme de la formation, l’un des responsables du groupe, appelé Team 110, Ti Kepi a  invité la population à se défaire des préjugés pour avoir un autre regard sur Petite Rivière de l’Artibonite.

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