« J’ai pissé le sang » – Témoignages accablants de Magdala Louis, victime de kidnapping, violemment battue par ses ravisseurs

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 »Sous mes pieds, ils ont allumé une torche…Je pleurais comme un enfant avant qu’un ruisseau de sang coulait entre mes jambes », Magdala Louis.


Port-au-Prince, mercredi 9 décembre 2020 ((rezonodwes.com))–Contrairement à Maritza Beaubrun, épouse de Dimitri Hérard, ayant bénéficié d’un traitement spécial lors de son rapt, Magdala Louis, vendeuse de saucissons, kidnappée, affirme avoir été victime d’atrocité des mains de ses ravisseurs.

Les témoignages de Magdala Louis, une jeune femme de 33 ans, donnent froid dans le dos. Elle révèle avoir été victime du kidnapping le dimanche 6 décembre, alors qu’elle venait d’assister à une cérémonie de graduation à l’hôtel Caribe. Elle accompagnait le musicien Dickens Princivil et 3 autres citoyens dans un véhicule qui s’apprêtait à les déposer à l’issue de la soirée.

Le maestro Princivil, après avoir déposé trois autres occupants du véhicule, traversait calmement la rue Kalstroom quand des hommes armés ont enlevé Magdala Louis et Dickens Princivil.

« Ils nous ont passés des cagoules et nous ont brutalisés pour monter leur véhicule », témoigne Magdala Louis.

Dans le cachet des gangs armés, le calvaire de ces deux victimes du rapt s’était prolongé. Les ravisseurs ont réclamé US$800 000 de rançon contre libération. S’ensuivront des actes de barbaries indignes subies aux dépens des assassins.

 »Ils m’ont offert un téléphone pour pouvoir établir contact avec mes proches. J’ai du signaler à une sœur ma situation avant que l’un des bandits ne m’arrache le portable avec violence », se rappelle-t-elle.

La vendeuse des frites, issue d’une famille modeste, confie aux criminels l’impossibilité pour ses proches de rassembler 800 mille dollars pour payer sa libération. Les négociations pour revoir à la baisse la rançon n’ont pas pu aboutir. L’un des chefs du cartel menaçait de l’exécuter au cas où il refusait à coopérer.

 »Sous mes pieds, ils ont allumé une torche. Ils ont également rapproché la chaleur de cette torche tout près de mes cheveux. Je pleurais comme un enfant avant qu’un ruisseau de sang coulait entre mes jambes », retrace-t-elle.

Son compagnon d’otage, le maestro Dickens Princivil, a été objet de menace pour avoir exigé des ravisseurs un traitement plus humain. Le musicien a prévenu qu’ils devraient avoir un comportement responsable car sa santé risquerait de se détériorer car il était diabétique.

Magdala Louis, lors de ces témoignages, n’a pas précisé si la rançon a été payée. Cependant, elle confie avoir été libérée dans la nuit du lundi 7 décembre en compagnie du musicien.

« Les minutes qui ont précédé notre libération, les ravisseurs nous ont conduits dans un lieu inconnu. Ligotée et encagoulée, j’ai eu l’impression de traverser des villes, en raison du long trajet parcouru. Après ils nous ont abandonnés à Martissant, se souvient-elle.

Cette expérience douloureuse a été péniblement vécue par les deux kidnappés. Ils ont été maltraités par leurs ravisseurs et les séquelles de cette aventure dramatique sont omniprésentes en eux.

Parallèlement, Maritza Beaubrun, avoue avoir bénéficié d’un traitement favorable de ses ravisseurs. Des séquences audiovisuelles exposent des scènes irréalistes témoignant une compassion des bandits armés pour l’épouse de Dimitri Hérard, le tout-puissant commandant de l’unité de sécurité présidentielle.

Hervé Noël
vevenoel@gmail.com

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