Samedi 24 décembre (rezonodwes.com).- Il faut que nos bourgeois apprennent à devenir une bourgeoisie nationale, bien que la plupart d’entre eux soient d’origine étrangère (Arabo-syrienne, juive, Allemande, Française, américaine,…). Ils doivent apprendre à saisir les liens existants entre économie et nation ; comment pratiquer une économie qui ne soit pas en contradiction avec l’intérêt national. Une économie qui peut nous rendre plus fort au lieu de nous affaiblir et nous fragiliser de plus en plus.
Car, à bien comprendre ce qui se passe en Haïti depuis les 30 dernières années particulièrement, les élites économiques sont en grande partie responsables de ce qui nous arrive. Je parle de l’effondrement de l’économie nationale et la production en particulier à cause de la concurrence inégale de certains produits importés et, par conséquent, l’aggravation de la dépendance économique du pays ; l’affaiblissement de l’Etat de par leur refus à payer correctement les impôts et les taxes et aussi leur grande implication dans l’imposition des politiques néolibérales en Haïti, surtout dans l’affaiblissement de l’Etat et dans la déstructuration quasi complète des entreprises publiques. Si on fait une rétrospection, on verra que seule en Haïti l’application des programmes d’ajustement structurel a été aussi poussé dans la Caraïbe, surtout dans la baisse des taxes sur les produits importés.
S’il y a eu une certaine résistance, un souci de conditionner l’application de ce programme dans les autres pays voisins, c’était dû surtout aux efforts de leurs élites économiques pour protéger les secteurs de production auxquels elles investissaient. Ce que nous n’avons pas en Haïti, car nos bourgeois n’investissent en aucun secteur de production important dans le pays, ils sont pour la plupart dans le commerce et les services ou encore sont des intermédiaires, à travers les industries d’assemblage, des grandes multinationales étrangères et rien d’autre.
Avec le quasi effondrement du pays, ou l’Etat ne paye pratiquement plus les professeurs, le personnel de la santé, de la voirie ou tout simplement le petit et le moyen employé ; où le pays est pratiquement bloqué politiquement, l’heure des changements sérieux semble être arrivée. Et, il parait qu’ils ne peuvent se faire sans la transformation de l’élite économique spécifiquement et l’accent, le focus devrait être porté sur eux.
Nos parlementaires devraient les aider à le faire en créant une loi sur la protection de certains produits agricoles stratégiques comme le Riz, le maïs moulu, revenir avec le sucre national, etc. face l’importation débridé qui se fait actuellement. Pour porter les tenants de l’économie du pays à investir dans ces domaines, à supporter les producteurs de ces secteurs.
Jhonny Estor
Sociologue


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