Affaire Yves Jean-Bart|La justice haïtienne à genoux-l’opinion publique scandalisée : Dadou veut saisir le Tribunal Arbitral du Sport (TAS)

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Me Stanley Gaston, à propos de la décision de la Fifa : »c’est une parodie de justice » !

La FIFA a officialisé vendredi sa décision de bannir à vie Yves Jean-Bart, président de la Fédération Haïtienne de Football suite à des accusations d’abus sexuelles sur des joueuses haïtiennes, et notamment des jeunes mineures. Âgé de 73 ans, il avait été élu pour un 6e mandat à la tête de la FHF en février dernier, une instance qu’il présidait depuis 2000.

Samedi 21 novembre 2020 ((rezonodwes.com))–Hasard du calendrier, le Tribunal Arbitral du Sport a confirmé l’été dernier la décision de la FIFA de bannir Keramuddin Karim à vie, alors que l’enquête de la FIFA était en cours concernant Dr. Yves-Jean Bart. Celui-ci, blanchi par la « justice » de son pays livré aux mains des politiciens sans scrupule, devrait également saisir le Tribunal Arbitral du Sport pour tenter de contester la décision de la FIFA.

Pour sa part, son avocat, Me. Stanley Gaston, qui a applaudi de deux mains la décision de la « justice » haïtienne, a estimé que « la décision de la FIFA est une parodie de justice et une décision purement politique » pour tenter, selon lui, de redorer l’image écornée des instances internationales du football.

La justice haïtienne blanchit Yves Jean-Bart

Une démarche auprès du Tribunal Arbitraire Sportif (TAS) qui semble d’autant plus probable avec la décision de la justice haïtienne de prononcer un non-lieu dans cette même affaire, arguant qu’il n’y avait « ni charges, ni indices » et qu’elle n’avait « toujours pas identifié les victimes (…) pour pouvoir les auditionner ». Dans cette affaire, il semblerait que chaque camp ait choisi une option différente, Yves-Jean Bart se tournant vers la justice haïtienne, et les victimes s’adressant au Guardian puis à la FIFA.

Bref rappel des faits

Le président de la FHF avait été suspendu à titre provisoire au mois de mai dernier pour une période de 90 jours, une mesure qui avait été prolongée pour 90 jours supplémentaires au mois d’août. Parmi les raisons avancées pour cette mesure conservatoire, les menaces de mort qui auraient visé plusieurs victimes présumées et leurs familles. Des victimes, qui, selon le juge Emilio Accimé de la juridiction de la Croix-des-Bouquets, n’existeraient pas et ce qui donne lieu, d’après lui, à l’adoption d’un réquisitoire définitif du substitut commissaire du gouvernement Me Rémy Vallon, dans l’affaire Yves Jean-Bart.

Selon le Guardian, une joueuse aurait notamment quitté Haïti par peur pour sa sécurité, après avoir apporté son témoignage auprès du Comité d’éthique de la FIFA. Des pressions qui passeraient également par la confiscation des passeports de plusieurs joueuses, alors que la possibilité de jouer à l’étranger (notamment aux États-Unis, au Canada ou en France) représente aujourd’hui un élément clé dans la progression des meilleures Grenadières.

L’affaire Yves ‘’Dadou’’ Jean-Bart met à nu le niveau de décadence du système judiciaire haïtien

Affaire Yves Jean-Bart ; la justice haïtienne à genoux

L’ordonnance de clôture du juge instructeur Émilio Accimé est vue comme la pointe de l’iceberg en ce qui concerne le fonctionnement honteux du système judiciaire haïtien.

L’affaire Yves ‘’Dadou’’ Jean-Bart met à nue le niveau de décadence du système judiciaire haïtien conduit par des acteurs véreux qui avilissent le fonctionnement du droit et remet en question la distribution de la justice. L’ordonnance prononcée par le juge d’instruction Émilio Accimé, blanchissant le citoyen Yves ‘’Dadou’’ Jean-Bart, scandalise l’opinion.

Le document viral sur les réseaux est devenu la risée des internautes questionnant l’intégrité de certains vilipendant un système judiciaire déjà sur des béquilles.

Le citoyen Jean-Bart, mis en accusation pour des faits d’abus sexuels a été réhabilité par le tribunal, au terme d’une instruction engagée par le Parquet de la Croix-des-Bouquets.

‘’Par ces motifs, le commissaire du gouvernement requiert, qu’il plaise au juge instructeur de dire, de déclarer qu’il n’y a ni charges, ni indices retenus dans cette instruction contre le nommé Yves Jean-Bart, mis en examen pour abus sexuels sur mineures ; en conséquence, le renvoyer hors des liens de l’inculpation, ce en conformité de l’article 115 du CIC’’, lit-on dans l’ordonnance signée par le juge Émilio Acimé et par la greffière Rose Gurlaine Moise.

À ce stade des débats, les conclusions de l’enquête se révèlent comme un camouflet à la justice haïtienne, déjà bancale. En effet, la FIFA, instance suprême du football mondial, moins de 48 heures après la décision du juge instructeur Émilio Accimé, a banni le concerné de toutes activités liées au football. Cette décision fait suite également aux sanctions adoptées (mesures conservatoires de 180 jours) par la FIFA à l’encontre de l’ancien président de la Fédération haïtienne de Football (FHF), Yves Jean-Bart. La commission éthique de la FIFA, saisie de l’affaire, a recommandé le bannissement définitif de l’ancien dirigeant de l’Aigle Noir du Bel-Air.

Au regard de ces considérations, la justice se voit ridiculisée aux yeux du monde, à travers des procès controversés mettant en cause l’honnêteté des acteurs du système.

Le journaliste Hervé Noël , depuis Port-au-Prince,
a collaboré à la rédaction de ce texte

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