Usurpation de pouvoir – Les avocats haïtiens rejettent la commission Boniface-Abraham chargée de rédiger la nouvelle Constitution déjà écrite

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Jovenel commet une usurpation de pouvoir qui porte atteinte aux valeurs républicaines« , affirme l’Ordre des Avocats de Port-au-Prince.

Si le président Jovenel Moise veut bien prouver qu’il est sérieux et sincère dans ses appels lancés mercredi à « ‘l’unité pour sauver Haïti« , et s’il veut bien que son message fasse son chemin, serait-il prêt à faire des concessions et rentrer tous ses décrets et arrêtés illégaux et inconstitutionnels publiés ?

Mercredi 18 novembre 2020 ((rezonodwes.com))–Le Barreau de l’Ordre des Avocats de Port-au-Prince a rejeté la commission gouvernementale illégale et inconstitutionnelle chargée de rédiger une nouvelle constitution en Haïti – déjà écrite -, affirmant qu’elle est en contradiction avec les dispositions de la constitution.

Ils ont rappelé que selon l’article 150 de la Constitution, « le Président n’a pas d’autres pouvoirs que ceux conférés par la Loi fondamentale et que les questions relatives à sa modification sont énoncées dans le cadre des articles 282 à 284-4« .

De même, ils ont assuré que le chef de l’Etat, Jovenel Moïse, « ne peut en aucun cas et sous aucun prétexte » remplacer le pouvoir qui en découle, faisant allusion au dysfonctionnement du Parlement, par un simple tweet, depuis janvier dernier après l’expiration du mandat des députés et des deux tiers des sénateurs.

En agissant de la sorte, le locataire du Palais national viole la lettre et l’esprit de la Constitution et « commet une usurpation de pouvoir qui porte atteinte aux valeurs républicaines« , ont-ils déclaré dans un communiqué.

L’actuelle Constitution a été approuvée en mars 1987, par une écrasante majorité d’Haïtiens, après la dictature de Jean Claude Duvalier, et a subi plusieurs modifications. Cependant, cette Constitution qui n’encourage pas l’impunité et la corruption, Jovenel Moïse qui dit rechercher « l’unité pour sauver le pays« , s’est engagé à renforcer la fonction du président, qui a été dépouillée d’une partie de son pouvoir par crainte d’un nouveau régime dictatorial.

L’opposition plurielle a également critiqué les plans dictatoriaux de Moïse, et les considère comme des manœuvres de l’administration actuelle avec un document « déjà écrit » par des ennemis des nègres haitiens. Le secteur démocratique et populaire a dénoncé que la mise en place d’un comité consultatif pour rédiger la nouvelle charte fondamentale du pays, est un « coup d’État contre le peuple« , et que jamais « nous ne le permettrons« .

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