Journée mondiale du Sida, appelé autrefois 4H dont un H pour « Haïtians »

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Le Billet de la Rédaction ! par Claudy Briend Auguste

Rezonodwes.com (jeudi 1er décembre 2016).- Voulant prénommer l’ enfant du démon, « ils » (Center for Disease Control (CDC) ne trouvèrent pas mieux de nous mêler à cette désagréable mésaventure qui nous avait tous désenchantés. D’ autant plus l’ étiquette de « boat-people » entachait auparavant notre réalité quotidienne vécue depuis 1980.




Il y a 35 ans, presque jour pour jour, le 1er décembre 1981, quand le virus du Sida fut découvert. A son baptême, on l’ appelait « 4 H » (hemophiliacs, heroin addicts, homosexuals and Haitians). Quelle hardiesse! Le mauvais sort ne nous avait pas épargnés en plus d’être sous le joug d’une dictature qui venait de faire sortir ses griffes rétractiles le 28 novembre 1980.

Les haïtiens de la diaspora (vaches-à-lait) ont bravé le froid, quelques trois années plus tard, en 1984, pour faire entendre notre voix à travers une marche qui monopolisait toute circulation sur Brooklyn Bridge à New York. C’ était l’ indignation générale. Le gouvernement haïtien de l’ époque, bien que soucieux à assurer la pérennité d’ un pouvoir, partant éphémère dès le début, timidement réagit. Les notes de la Chancellerie manquèrent de conviction pour forcer le retrait d’un « H » et rétablir notre dignité souillée.

A travers des recherches beaucoup plus poussées et forts d’ incertitude qui planaient sur l’ origine exacte de la maladie, les chercheurs avaient finalement accepté de trouver une autre appellation à la pandémie du XXème siècle: HIV (Human immunodeficiency virus) ou SIDA (syndrome de l’immunodéficience acquise).




Aujourd’hui, les compatriotes de la diaspora, toujours écartés des grands couloirs de décision du destin de la Nation, ont permis par leur bravoure, d’enlever l’étiquette de « 4 H », responsables de la propagation du mortel virus dont une autre appellation a été trouvée. Grâce à une fameuse démonstration en avril 1990, FDA allait revenir sur sa décision de février 1990 interdisant la collecte du sang des haïtiens.

Toutefois au cours d’un quart de siècle, et plus, des centaines de milliers de familles sont endeuillées, des enfants devenus orphelins quand ce n’ est pas eux-mêmes n’ ayant plus la chance de survivre à la naissance, d’ aller à l’ école, d’ apprendre à lire et à écrire. La maladie, à l’ état latent, à l’ instar d’ une arme biologique, ravage et même ceux qui vivaient d’ un repos tranquille d’ esprit, sont frappés, par la faute de l’infidélité de l’autre ou d’une négligence de stérilisation d’un équipement médical. Ils se trompaient, ils n’ ont pas flairé une bonne affaire.




Trente-cinq (35) années après, la science peut tout simplement retarder sa progression non pas totalement éradiquer le virus du Sida. Mais à quel prix! Le prix de nos incartades! Ami (e) lecteur/lectrice, vous qui dites que le kapòt enlève toute sensation, nous aimerions bien savoir votre sensation quand votre docteur appelle et vous demande de passer à son bureau, pour discuter des résultats du labo sur l’analyse de l’ échantillon du sang prélevé!

Prekosyion pa kapon, gardons bien le contrôle de nos instincts, pour ne pas avoir à jouir des moments de victoire amère et regrettable.

cba

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