Haïti: un pays de la perte électorale! par Me Elco Saint-Amand

Quelle Réflexion ces MAUX vous Inspirent !

Rubrique du mercredi par M. Elco Saint-Amand

Mercredi 23 novembre 2016 (rezonodwes).-

« Un peuple qui élit des corrompus, des renégats, des imposteurs, des voleurs et des traîtres n’est pas victime, il est complice. »

George Orwell

Que le peuple s’attaque à la cause non aux conséquences !

Pour que son vote puisse être respecté, il faut que ces individus qui sont appelés à voter deviennent des citoyens et des citoyennes appartenant à un pays où l’action de voter n’est plus un geste mercantile mais plutôt un acte teinté de liberté. Ceci, éviterait l’élection de la rançon: « je vends ma voix ». …et maintenant, l’avenir de ce pays est au bout des ongles des acheteurs de pouvoir !




Depuis quelques temps, certains politiciens deviennent des « saints d’avenir » par l’achat d’un clan séparatiste (…) qui délimiterait la volonté de toute une société.

Que reste-il alors, du vote populaire?

Quelle leçon d’indignité quand on regarde ce qu’est devenu le droit de choisir librement les représentants du peuple! À notre humble avis, il serait plus facile dans un État de non droit de légaliser (légiférer) ou encore de donner carte blanche aux riches-partis de monnayer le vote des individus au profit des présidents, des sénateurs, des maires, des collectivités etc. Ainsi soit-il: signifierait « le vote est égal aux monnayeurs du quotidien non pas à l’équilibre démocratique des institutions de l’État-Nation.

Comme on dit en sociologie du droit, l’évolution des comportements humains crée toujours des particularités qui consolident les rapports normatifs dans une communauté… Pourquoi ne pas accepter désormais l’achat des voix comme étant un acte de droit dans cette nouvelle tendance démocratique des grands décideurs?




– au diable des décideurs.

Quelle inélégance dans le choix des comportements!

Le suffrage universel direct n’existe plus… tout est devenu pratique et rien n’est démocratique dans une logique de peuple complaisant et complice. a) élection présidentielle faite au second degré au parfum d’argent b) élection faite en toute lucidité avec l’achat « monnaie et vote » dans un rapport de participation au rabais. Comme l’a toujours dit et cru notre ami CD, que notre chère Haïti n’est pas encore prête pour organiser des élections libres, crédibles, honnêtes et démocratiques car, avec un taux d’analphabétisme si élevé et le manque de conscience d’une population affamée qui ne réfléchit qu’avec ses tripes… Une logique qui se traduit en une seule et simple expression« moun ki gen kòb c yo ki bay pouvwa« .

Election passoire pour des privilèges achetés-vendus-gagnés-profits!

Les règles de tricherie dans la pratique politicienne en Haïti privilégient très souvent le« met dam » en absence de débats sérieux devant aboutir a la résolution des conflits… Quand des intérêts de clan restent au cœur de la polémique, les institutions du pays s’effondrent et on ne peut qu’être témoin passif de cet état de fait. …Être homme politique ce n’est pas de tricher en toute circonstance, mais surtout savoir accepter ses erreurs/échecs… Il semblerait qu’en Haïti, être un homme politique pousse à tricher sans aucune réticence. Tout le monde veut que la politique se fasse autrement et personne ne veut pas en participer… On est devenu complice de la malhonnêteté nationale. La culture de la tricherie est commune aux acteurs politiques en passant par le citoyen ordinaire. Haltez-là ! Faisons de la politique au profit de l’intérêt commun: qu’est Haïti.




Pourquoi aller aux élections?

Difficile à justifier quand on connaît au départ les raisons. Vous êtes tous en effet, responsables comme tous les magouilleurs – nos passeurs d’élections – nos gagneurs de pouvoir.

Quelle laideur démocratique!

Le black out de la nouvelle stratégie du gâteau tranché. Cependant, tout est made in« Haitian People » qui, se trouve retranché derrière son inexistence… tout est la faute de l’autre – et la faute de vous – de nous – de lui qui ne vote pas pour élire. L’ haïtien est carrément prisonnier de sa faim. Il vote pour blanchir les WC tandis que l’autre achète son vote (citoyen haïtien) pour s’enrichir.

Haiti est hors de nous!

Ce disant, nous nous rappelons de ce vieux professeur d’anglais au Lycée Fabre Geffrard des Gonaives qui répétait assez souvent que l’ haïtien a perdu depuis la mort du Général Jean Jacques Dessalines « sa conscience« , juste pour le prix d’une gourde – ce professeur qui de son vivant, n’a jamais pu trouver de « english word » pour traduire l’in-citoyennetégestuelle des affamés de toutes sortes qui tiennent en otage le développement du pays, il utilisait la formule arithmétique: « prix d’achat + bénéfice = prix de vente« . Une citoyenneté inexistante au profit des élites.

Pourquoi voter quand on ne choisit pas son destin?

La croyance a perdu l’audace des vendeurs/acheteurs… Plus on est une société vendue plus on ne vote pas pour l’avenir. Et les marchands de pouvoir auront fortement des bénéfices exponentiels.

Elco SA., av.