Des migrants vénézuéliens envoyés par les États-Unis vers une prison de haute sécurité au Salvador auraient subi des « tortures », des violences sexuelles et d’autres sévices, selon un rapport publié mercredi par Human Rights Watch (HRW) et l’ONG Cristosal.
Le document, intitulé « Vous êtes arrivés en enfer », relate le transfert de 252 Vénézuéliens vers le Centre de confinement du terrorisme (CECOT), construit par le président salvadorien Nayib Bukele pour enfermer les membres les plus dangereux de gangs. Ces migrants, vivant aux États-Unis et accusés sans preuve d’appartenir au gang Tren de Aragua, qualifié d’« organisation terroriste » par Washington, ont été envoyés au Salvador dans le cadre d’un accord bilatéral impliquant des millions de dollars.
Après quatre mois de détention, les Vénézuéliens ont été rapatriés en juillet lors d’un échange de prisonniers entre Washington et Caracas. HRW et Cristosal, ayant interrogé 40 détenus et 150 proches et avocats, affirment que les violences étaient systématiques : isolement prolongé, manque de nourriture et d’hygiène, passages à tabac quotidiens, et violences sexuelles pour certains détenus.
Environ la moitié des migrants n’avaient pas de condamnations judiciaires et seulement 3 % avaient été reconnus coupables de crimes violents aux États-Unis. Au moins 62 Vénézuéliens ont été expulsés alors que leurs demandes d’asile étaient encore en cours.
Le rapport souligne que le refus de réponse des gouvernements américain et salvadorien s’apparente à des disparitions forcées, selon le droit international. Cristosal, pour sa part, a dû fermer ses bureaux au Salvador et se mettre en exil en raison de la répression croissante contre les défenseurs des droits humains.