par Pierre Francoeur Joseph
Par décret et arrêté, le président Jovenel Moise pense pouvoir tout faire, sauf décréter que la lumière soit ; parvenir à l’organisation des élections crédibles et également enlever le nom d’Haïti sur la liste des pays à l’indice de corruption le plus élevé dans les Caraïbes, selon Amnesty International.
Mercredi 29 juillet 2020 ((rezonodwes.com))–Un pressenti ministre haitien « légitime » de la Défense en septembre 2019, est tourné en ministre de facto de la Jeunesse et des Sports, le lundi 27 juillet 2020, à qui veut l’entendre et bien comprendre.
Cette compétence rare dont l’apprenti-dictateur Jovenel Moise ne peut pas se passer, toute forme de critique mise à part, sait à peine ouvrir la bouche pour s’exprimer dans une des langues humaines parlées et écrites en Haïti, sans verbes d’obligation, comme « devoir » ou « falloir », ni sans l’impératif, pour formuler de nouvelles promesses.
(Audio), le discours prononcé par Ronald Gérard D’Mezard, lors de son installation, est une catastrophe, une honte nationale, notamment pour tous les supporters et officiels de ce régime dont la plupart s’enorgueillissent d’être détenteurs d’un doctorat, d’une maîtrise ou d’une spécialité quelconque obtenus dans des universités étrangères. Une preuve flagrante que le pays flirte avec le niveau de caniveau de boue au fond d’un shithole.
L’administration de Jovenel Moise qui n’a réalisé pas une seule élection alors que l’occasion de démontrer sa capacité et son sens du devoir de la gestion saine des affaires d’Etat, lui était offerte en juin 2017, après la condamnation de Guy Philippe en Floride, se révélera être le plus grand mal jamais fait à Haïti depuis 1806 et 1964, si l’on s’amuse aujourd’hui à faire croire que du bon puisse être encore extrait d’un excessif déficit de confiance et de méfiance. L’installation, lundi dernier de M. D’Mezard au MJSAC, par l’agronome Sévère, parait éminemment suffisant pour conclure que ni Jovenel Moise, ni son premier-ministre de fait, Joseph Jouthe, n’aient jamais manifesté un quelconque respect envers les haitiens, encore moins pou tou’t sa ki fè anpil tan sou ban lekòl. Imposer Ronald D’Mezard à la face du monde, c’est le comble du ridicule avec l’assassinat en direct de la langue de Molière.
Le nouveau ministre de la Jeunesse et des Sports, par son discours prononcé lundi dernier, remet en cause tout le système éducatif haitien. Nous sommes en droit de nous demander « à quoi bon maintenant d’aller à l’école » quand la « militance » ou le « fanatique » en emportant tout sur le savoir et la compétence, peut toutefois vous ouvrir les portes d’un ministère en Haïti, dans un gouvernement de despote non-éclairé et revanchard. Le PM Jouthe aurait au moins la décence d’opiner sur les rumeurs – qu’elles soient fondées ou non – avant d’inviter D’Mezard à venir débiter lundi des sottises d’un genre inexplicable pour un homme, dit-on, licencié en droit. On ne fait pas cela à un pays, messieurs. Votre D’Mezard qui, par un heureux hasard, allait devenir ministre de la Défense, n’est pas à sa place quoiqu’il représente typiquement le système d’un gouvernement de la déchéance affaiblissant davantage l’Etat d’Haïti.
A défaut d’être ministre de la Défense, un ministère régalien, Me. D’Mezard dont la licence en droit est mise à rude épreuve au barreau de Miragoâne, a supplanté deux rivaux, deux cadres bien formés avec tous les bagages intellectuels requis pour occuper ce poste. A quoi devrions-nous nous attendre quand il n’a plus que 6 mois à jouir comme « miniss » aux frais de la princesse en haillons.
Les haitiens auraient tout vu et beaucoup vécu sous la présidence de Jovenel Moise qui a institutionnalisé la corruption et l’impunité, vassalisé le système judiciaire, accéléré la décote de la gourde, organisé les gangs armés en fédération et maintenant se dit prêt à la formation d’un énième CEP, n’étant autre que des mercenaires, des pensionnaires ak machan’n peyi en particulier.
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