Les derniers propos de Jovenel Moïse relèvent de la psychiatrie !

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Les mauvaises nouvelles concernant l’apprenti-dictateur arrivent en série

un homme « complètement déboussolé », qui a perdu sa cohérence, en sus de présenter des signes de défaillance mentale et psychologique.

En tout, cas, on ne peut dire que l’occupant du Palais a le toupet de prétendre qu’il peut encore compter sur des électeurs naïfs pour donner dans le panneau par rapport à la propagande de PHTK l’ayant présenté comme un homme d’affaire spécialisé dans la culture de la figue banane pour l’exportation.

Editorial de Haïti-Observateur
édition du 22 au 29 juillet 2020

New York, vendredi 24 juillet 2020 ((rezonodwes.com))–Il semble que, le moins qu’on puisse dire est que Jovenel Moïse travaillait du chapeau depuis déjà quelque temps, tel que l’ avait constaté Sylvie Tabesse, qui venait de remplacer Vincent Degert comme ambassadeur de l’Union européenne en Haïti. Revenue de la cérémonie de remise de ses Lettres de créances, au Palais national, elle devait faire une évaluation peu flatteuse du chef de l’État haïtien. D’après une réflexion qui lui a été attribuée, elle déclarait avoir rencontré, le jeudi 3 octobre de l’année dernière, un homme « complètement déboussolé », qui a perdu sa cohérence, en sus de présenter des signes de défaillance mentale et psychologique. Les dernières paroles qu’il a lâchées, au Cap-Haïtien, dont il a répété la teneur lors d’une rencontre avec des dirigeants communautaires réunis au Palais national, donnent raison à Mme Tabesse. Avec cette différence que l’état de l’affliction dont il est l’objet est plus grave maintenant que l’année dernière.

En effet, M. Moïse a été chaudement applaudi par les personnes présentes, majoritairement membres de son gouvernement, PHTKistes et au très sympathisants, lors de sa visite au Cap-Haïtien, le week-end écoulé, quand il s’est déclaré « le seul chef dans ce pays » et que « personne ne peut m’enlever le pouvoir». Encore, dimanche 19 juillet, en présence du Premier ministre de facto Joseph Jouthe, de plusieurs ministres et membres du pouvoir exécutif, en sus du directeur général a.i. de la PNH Normil Rameau, en réunion avec des leaders communautaires, le chef de l’État a cru nécessaire de profiter de l’occasion pour se répéter.

Aussi a-t-il déclaré : «Personne ne pourra nous reprendre le pou voir. Jamais ils ne le pourront pas (sic)». Il devait ajouter : « Le Parti haïtien Tèt Kale sera toujours au pouvoir, quelle que soit l’élection organisée dans le pays ». Continuant sur sa lancée, M. Moïse d’ajouter : « Je suis le président de la République. Je ne peux pas croire que quelqu’un d’autre puisse être investi de plus d’autorité que moi ».

l’apprenti-dictateur sombre dans banalité crasse

Voilà des propos qui n’ont pas leur raison d’être. Jovenel Moïse sombre dans la banalité crasse et inacceptable. Dans le langage vernaculaire, on dirait «pawòl tafya » (des paroles prononcées par quelqu’un se trouvant sous l’in-fluence de l’alcool). Mais pour être objectivement plus sérieux, on dirait qu’ -elles sont, de préférence, assimilables à un cas relevant de la psychanalyse. Car il a lâché ces mots sans prendre le temps d’en saisir l’impact, parce que n’ étant plus maître de lui-même.

Ce sont des déclarations incohérentes dont le locuteur n’a pas le contrôle de ses dires, définitivement pas de leurs valeurs. De toute évidence, M. Moïse n’appréhende plus la réalité politico-sociale du pays et émet des propos qui appartiennent à un autre lieu, à autres temps. Qu’est-ce qui inspire les dernières paroles de Jovenel Moïse quand quasiment la nation entière s’est mobilisée comme un seul, lors des différentes manifestations organisées, ces deux dernières années, pour exiger sa démission immédiate et sans condition ?

l’un des chefs d’Etat d’Haïti les plus vilipendés

Depuis lors, on n’entend que les dénonciations de son administration pour incompétence, corruption, vols de deniers publics, promotion du crime par le truchement des gangs armés dont lui et ses alliés politiques et proches collaborateurs assurent l’approvisionnement en armes et munitions, en sus de leur verser des salaires provenant des ressources de l’État. Dans l’histoire récente de la République, aucun chef d’État n’a été vilipendé, décrié, dénoncé, humilié, accusé de vol de deniers publics, en sus d’orchestrer des assassinats de douzaines de citoyens, dont des femmes et des enfants à bas âge, dans les quartiers défavorisés de la capitale. Si bien que Jovenel Moïse n’ignore pas que la majorité des citoyens attendent avec impatience que la justice s’empare de son dossier criminel, pour que finalement leurs revendications soient satisfaites.

Mais, la quasi universalité de l’opposition à l’actuel occupant du Palais national, loin de s’affaiblir, s’est renforcée. Ce phénomène s’est manifestée, particulièrement, au cours de ces trois derniers mois où la pandémie de la COVID-19 a donné l’occasion d’exposer de nouvelles dérives de l’équipe au pouvoir, en plus de confirmer l’incompétence et la médiocrité des hommes et femmes assurant la gouverne du pays.

une popularité laminée

Dès l’instant où a été décrété l’état d’urgence sanitaire, en vue de combattre la pandémie, Jovenel Moïse et son équipe n’ont cessé d’être la cible des critiques de leur gestion calamiteuse de la situation. Sans négliger des nouvelles dénonciations relatives aux détournements de fonds de l’État sous formes de commandes bidon d’équipements sanitaires, de surfacturations au détriment de la caisse publique. Mais aussi au désavantage des hôpitaux et du personnel médical et sanitaire mal équipé pour s’acquitter honorablement et professionnellement de leurs responsabilités envers les patients, surtout ceux qui ont été infectés du coronavirus.

En clair, la mauvaise gestion de l’état d’urgence sanitaire, en pleine pandémie de la COVID-19, doublée du détournement éhonté des ressources du pays, a suscité une nouvelle vague de mécontents par rapport au pouvoir. De ce fait, le taux d’insatisfaction à l’égard du régi-me en place s’est visiblement ac cru, à la faveur de cette pandémie. Au tant dire, la popularité du chef de l’État s’est encore davantage laminée, ces derniers temps. D’où la question, quels événements autorisent Jovenel Moïse à parler avec autant d’autorité en ce qui a trait à ses chances et à ceux du parti au pouvoir, aux élections hypothétiques auxquelles il ne cesse de faire allusion dans ses récentes déclarations. Ou encore à se prononcer avec assurance quant à sa capacité de tenir en respect tous ceux qui oseraient l’affronter et le PHTK au prochain scrutin.

Comme si la situation sociopolitique de Jovenel Moïse n’était pas suffisamment précaire, d’autres événement viennent s’ajouter à la liste des incidents déplaisants auxquels est en proie son gouvernement. Les dernières deux à trois semaines ont été riches en pareils événements.

En effet, les mauvais moments ont commencé pour le régime Tèt Kale se trouvant dans l’obligation de se défaire en catastrophe de son ministre de la Justice et de la Sécurité publique, Lucmane Dellile, pour la mauvaise rai-son. Ce dernier venait de décocher une flèche en direction des gangs armés, récemment « fédérés », déclarant qu’il n’allait pas les tolérer, laissant entendre qu’il allait tout mettre en œuvre pour les mettre hors d’état de nuire. À coup sûr, la révocation du ministre de la Justice ne plaît pas à la grande majorité des cito yens qui souhaitent ardemment que ces ban dits qui ont transformé les quartiers dé favorisés en zone de non droit, terrorisant les citoyens et semant la mort au sein des familles, soient éliminé totale-ment. Aucun doute qu’une nouvelle couche de citoyens mécontents de la gestion de Jovenel Moïse se dresse contre lui.

Comme on dit souvent, les mauvaises nouvelles arrivent en série. Car après la mise en disponibilité de Luc -mane Dellile, c’est au tour du ministre de la Jeunesse et des Sports de donner sa démission. Après avoir effectué des tour nées à travers le pays, dans le cadre d’une visite d’inspection des « 25 stades » soi-disant construites avec les Fonds PetroCaribe, grande a été sa sur-prise de constater que les installations qu’il a visitées n’avaient rien pouvant justifier les fonds dépensés. Selon Max Athys, la majorité des lieux visités n’ -avaient point de stades à proprement par ler. Celles qui ont été bâties n’ont rien de semblable à des stades. Il y en a qui n’ont même pas été cons truites, bien que les compagnies contractantes aient touché.

À ce tournant de la vie sociopolitique d’Haïti, on ne peut même pas dire que Jovenel Moïse a un déficit de crédibilité. Car il ne lui en reste pas une once. Qu’il se rappelle qu’il a été rejeté par le peuple haïtien, depuis l’année dernière, lors des mobilisations « pays lock ». Dès lors, il ne peut plus compter sur les 500 mille et quelques votants qui l’ont porté au pouvoir.

Après tant de dérives constatées, particulièrement les faits de corruption, de détournements de fonds publics, d’actes criminels orchestrés par l’entremise des gangs armés, en plus de mille promesses électorales non tenues, sa clientèle politique a porté ses espérances ailleurs. Autrement dit, Jovenel Moïse a prouvé qu’il était indigne des votes qu’il aurait reçus aux élections de 2016.

En tout, cas, on ne peut dire que l’occupant du Palais a le toupet de prétendre qu’il peut encore compter sur des électeurs naïfs pour donner dans le panneau par rapport à la propagande de PHTK l’ayant présenté comme un homme d’affaire spécialisé dans la culture de la figue banane pour l’exportation. Alors qu’il n’était qu’un super crétin doublé d’un criminel endurci et d’un voleur impénitent de deniers publics. Le grand danger qui menace maintenant la nation se présente dans le fait d’héberger au Palais national un homme qui a la prétention d’être président de la République, dont l’équilibre mental laisse à désirer. Dès lors, il faut poser la question : Peut-il y séjourner jusqu’au 7 février 2021 sans que l’esprit qui l’anime ne l’incite à commettre l’irréparable ? La nation est avertie!

Editorial de Haïti-Observateur, New York

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