Mardi 21 juillet 2020 ((rezonodwes.com))– Depuis environ un an , le phénomène «Car Wash Party» a fait son apparition dans le pays. Cette activité dont le but est de divertir les jeunes en les arrosant avec de l’eau sous le rythme du «raboday» (Animation dj avec des musiques adaptées aux débauches et alcools), charrie une bonne partie de la jeunesse.
Les avis sont partagés quant à l’organisation de cette activité hebdomadaire. Pour certains, c’est un moyen de défoulement et de divertissement. Pour d’autres, il s’agit d’une activité immorale, car les jeunes filles viennent danser toutes nues et portent atteinte à la pudeur.
Cependant, depuis l’apparition de la Covid-19, l’activité a été stoppée. Pourtant, une semaine après l’annonce de la réouverture de toutes les activités par le Gouvernement haitien, le »Car Wash party » a refait surface.
Face à la fréquence de ces activités à travers la Capitale, associée aux risques acrues de propagation de la Cov-19, le Chef du Parquet près le Tribunal de Première Instance de Port-au-Prince a passé des instructions formelles aux autorités policières de tout mettre en œuvre pour stopper ces activités sous peine de prise par corps.
Malgré la menace qui plane sur des amants du «Car Wash Party » , les jeunes font fi des instructions du Commissaire du Gouvernement , ce qui va conduire à la mort d’une personne et des dizaines de blessés par les forces de l’ordre qui essayaient d’exécuter l’ordre du Commissaire en Chef de Port-au-Prince.
Sans passer par quatre chemins ,Je crois que ce problème ne peut être résolu de la sorte. Le Commissaire du Gouvernement a mal apprécié le problème.
D’entrée de jeu, il faut regarder ce problème sur plusieurs angles.
Sur le plan sociologique , les haïtiens sont des armants éternels de ces genres activités. Dans un pays comme le nôtre où la grande majorité de la population se trouve au chômage, certains d’entre eux n’ont même pas une profession , la meilleure façon de vivre leur vie c’est de se livrer aux plaisirs.
A dire vrai, un pays où les jeunes n’ont pas accès à un centre de lecture, les places publiques sont transformées en dépotoir , les espaces de loisirs sont quasiment inexistant, c’est à bon droit que les jeunes se livrent dans des activités telles que, « Atè plat, Bodègèt , Ti sourit, Car Wash Party entre autres. Sur le plan éducatif, bon nombre de jeunes ne peuvent fréquenter une école professionnelle en vue d’apprendre un métier. Ceux qui en trouvent ont du mal à intégrer le maché du travail.
Certains d’entre eux sont livrés à eux-mêmes, certaines femmes sont livrées à des activités de prostitution, d’autres sont associées à des bandits pour se faire un peu d’argent. Autant de problèmes qui minent la jeunesse du pays.
Pour pallier à cette désastreuse situation, je propose à l’Etat haïtien d’intervenir sur plusieurs points, tels que:
- Réduire le chômage dans le pays, car “La meilleure façon de lutter contre le chômage, c’est de travailler.” Pour citer Raymond Barre.
- Bâtir des Écoles professionnelles à travers le pays, Nelson Mandela eut à dire , l’éducation est l’arme la plus puissante pour changer le monde.
- Construire des centres de lecture , ce , pour permettre aux jeunes de faire connaissance aux différents auteurs ou écrivains
- Garantir la sécurité de chaque citoyen dans le pays. Donner accès à crédit à des jeunes universitaires capables de créer leurs propres entreprises afin de relancer l’économie nationale.
- Assainir les places publiques à l’intérieur du pays pour faciliter les jeunes à se recréer dans un atmosphère calme et propice. Car, la jeunesse est le moteur de tout changement.
Malheur à l’Etat haïtien de bannir ce phénomène sans se soucier aux différents problèmes précités.
Maître Steevens ROSEMOND
Avocat au Barreau des Gonaïves.
