Espérons que le puissant patronat haitien accordant $3.37 par jour aux infatigables ouvriers des manufactures, ne vienne pas bloquer la publication de l’enquête-Joute pour la finalement ranger dans les tiroirs de l’oubliette et de « l’enquête se poursuit« .
« si les ouvrières n’accordent pas les faveurs demandées par les patrons, elles sont révoquées » Yanick Etienne
Samedi 27 juin 2020 ((rezonodwes.com))–Le Premier ministre de facto, Joseph Jouthe, a annoncé vendredi que le gouvernement allait « ouvrir une enquête sur les allégations d’abus sexuels contre des femmes dans le parc industriel de Caracol« , alors que l’activiste GNB et ministre Lucman Delile, les yeux bandés, continue de défendre les dérives du régime ayant commandité un nouvel assassinat du Pont-Rouge.
En début de semaine, la Centrale nationale des travailleurs haïtiens (Cnoha) a dénoncé le harcèlement systématique, tant physique que sexuel, de certains cadres, sous la menace de licenciement. Le syndicaliste Dominique Saint Éloy a déclaré qu’après une visite des lieux, il avait recueilli des preuves « tangibles » et critiqué la violation des droits d’organisation, un fait qui constitue une infraction à la loi, a-t-il indiqué.
Jouthe a déclaré aux réseaux sociaux qu’il avait chargé le ministère de la condition féminine de lancer une enquête sur les événements, afin de prendre les mesures appropriées. Un ministère, a-t-on accusé de complice des propos grivois de Michel Martelly à l’endroit de la gente féminine haïtienne.
Les dirigeants syndicaux et les militants des droits des femmes ont dénoncé à plusieurs reprises les conditions de travail dans les zones de libre-échange du pays, où se trouvent les manufactures haïtiennes, dont la production est destinée au marché de l’extérieur.
Depuis 2006, le syndicat Batay Ouvriye dénonce « très clairement » des cas de harcèlement sexuel à Codevi, un autre parc industriel situé dans la zone frontalière entre Haïti et la République dominicaine.
Yannick Etienne, alors coordinateur de la structure syndicale, a déclaré que « si les travailleurs n’accordent pas les faveurs demandées par les patrons, ils sont licenciés.
En outre, de nombreuses entreprises ne reconnaissent pas le droit à la maternité ou à la garde d’enfants, malgré le fait que 70 à 80 % des employés des parcs industriels sont des femmes, a récemment déclaré l’économiste et militante politique Camille Chalmers au journal Prensa Latina.