La BID écrit à Jovenel Moise pour lui annoncer « l’annulation du financement d’un centre de gestion des déchets solides » au coût de $33 millions à Limonade

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Une copie de la correspondance adressée, tenez-vous bien, au président de la République d’Haiti, circule sur les réseaux sociaux. Le président aurait jusqu’au 9 juin 2020 pour satisfaire aux exigences de la Banque Interaméricaine de Développement (BID). Serait-on encore au 1er avril?

Lundi 8 juin 2020 ((rezonodwes.com))–Cette lettre datée du 19 mai 2020, le président Jovenel Moise l’a reçue quatre mois après sa première visite au Cap-Haïtien en 2020 depuis son interdiction en novembre 2018 de fouler le sol du site historique de Vertières. Intervenant à l’antenne d’une station de radiodiffusion de la deuxième ville du pays, en janvier dernier, Jovenel Moise a indiqué qu’il allait « déclarer d’utilité publique le site de Mouchinette » où la BID a prévu de « financer une opération visant à améliorer la gestion des déchets dans le Nord d’Haïti« .

Il se trouve que depuis janvier, les déclarations de Jovenel Moise pour faire suite aux exigences de la BID de lui trouver un terrain « sans litige » pour les besoins d’un projet combien utile au Grand Nord, comme d’habitude, sont restées au stade de promesse non concrétisée comme l’éclairage 24/24 avec une baguette magique.

Rezo Nòdwès a appris que si le président Jovenel Moise est arrivé facilement à déposséder de leur lopin de terre, certains paysans du Nord-Est pour implanter la firme mourante Agritrans, mais avec les terrains de Mouchinette, dans la commune de Limonade, il s’est heurté à la résistance de plusieurs familles dont un entrepreneur à qui M. Moise fournissait dans le temps des services de mécanique. Par crainte de représailles, selon certains témoignages, cet entrepreneur s’est mis à couvert.

Ainsi la BID, qui a rappelé à M. Moise dans une avant-dernière correspondance qu’elle « est toujours dans l’attente de recevoir de l’Etat haitien […] des clarifications sur la situation légale des litiges devant les tribunaux« , lui a laissé entrevoir que ce n’est pas à coup d’un décret que cette situation va être résolue. Dans le cadre de l’Accord de Don 4605/GR-HA, l’évidence d’un règlement final de ces litiges doit être réglé devant les tribunaux, a suggéré la BID.

Toutefois, « conformément à la clause des dispositions particulières de l’Accord de Don » profitable au Nord du pays que le régime Tèt Kale n’arrive pas à proprement parler bien gérer, « la BID n’est pas en mesure de financer les ouvrages à Mouchinette » tout en précisant dans la lettre adressée à Jovenel Moise que « passée la date du 9 juin 2020, elle se verra dans l’obligation contractuelle d’annuler ce projet d’investissement » de 33 503 000 de dollars américains.

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