A chaque régime, ses prisonniers politiques et de conscience. Et les prisons haïtiennes en regorgent sous la présidence de Jovenel Moise indexé dans plusieurs actes de corruption, d’exactions et de dilapidation des fonds de Petro Caribe en usurpant le titre d' »Ingénieur » civil.
Port-au-Prince, mercredi 29 avril 2020 ((rezonodwes.com))–Le Directeur de l’Office de Protection du Citoyen (OPC), Renan Hédouville, nommé par le président Jovenel Moise, dans une correspondance adressée au Doyen du Tribunal de Première Instance de Port-au-Prince, Maître Bernard Sainvil, s’est montré préoccupé par le dossier des prisonniers politiques, qui croupissent aux centres carcéraux sans avoir comparu par devant un juge naturel dans le délai prescrit par la loi haïtienne et les traités internationaux signés et ratifiés par Haïti.
« Le 1er avril dernier, les avocats des détenus vous ont adressé une demande en habeas corpus aux regards des articles 26, 26.1 et 26.2 de la constitution haïtienne concernant les dossiers d’Arnel Belizaire, Pierre Killick Semelus, Jean Pierre Fleiret, Gary Philemon, Paul Joinel et Mackenson Esteril qui sont victimes de déni de justice, de violation des libertés individuelles et du droit à être jugé dans un délai raisonnable » écrit Me. Hédouville indiquant que l’OPC a pris acte en la qualité de Me. Sainvil, comme Doyen faisant office du juge d’ habeas corpus.
Toutefois, a poursuivi le DG de l’OPC, avec regret qu’ « en raison du statut requérant des requérants dont leur dossier est pendant par devant le Cabinet d’instruction, le Doyen s’est déclaré incompétent« .
Sans vouloir interférer dans ce dossier, le Protecteur du Citoyen a déploré néanmoins l’identité voilée du juge d’instruction en charge de ce dossier. Plus loin, Renan Hedouville voit dans le désistement des deux premiers magistrats en charge du dossier « comme de manœuvres dilatoires et de lenteur judiciaire« .
« Le droit a un procès équitable, le droit d’être jugé dans un délai raisonnable et le principe de la présomption d’innocence sont consacrés par le Pacte international et la Convention américaine » a soutenu Me Hédouville.
A rappeler que ces prisonniers politiques, pour la plupart, très impliqués dans la lutte contre le pouvoir en place, impliqué, selon eux, dans des actes de corruption, de crimes et d’exactions contre la population, ont été arrêtés par la Police de Jacmel pendant le pays-lock en novembre dernier, et d’autres, à Port-au-Prince, lors de nombreuses marches pacifiques et revendications populaires.
Pascal Fleuristil
pfleuristil@yahoo.fr