Si Jovenel Moise pouvait survoler Port-au-Prince en hélico avec les membres de la mission de l’ONU, il constaterait de ses propres yeux de nombreuses barricades partout élevées pour exprimer le refus pur et simple de la population d’accepter toute forme de dialogue avec un président accusé de corruption, d’usurpateur de titre et de détournement de fonds du trésor public. C’est partout, les mêmes revendications adressées du Cap-Haitien à Jérémie en passant par Gonaives, Saint-Marc, Miragoane, les Cayes.
« Jovenel Moise comparaîtra un jour ou l’autre devant la justice reformatée d’Haïti pour répondre de ses crimes » soulignent des manifestants rassemblés au carrefour de l’Aéroport.
Mercredi 20 novembre 2019 ((rezonodwes.com))–La mission de l’ONU a du pain sur la planche pour pouvoir arriver à forcer les haitiens à boire des gorgées d’eau de mer et accepter Jovenel Moise à la tête d’un nouveau gouvernement. Les images projetées par les manifestants rassemblés sous le « viaduc » au carrefour de l’Aéroport, témoignent de leur détermination à aller de l’avant sans le président Jovenel Moise, nonobstant l’objectif principal de la mission de l’ONU, arrivée mercredi dans la capitale haïtienne.
C’est inacceptable, ont admis les manifestants, qualifiant de « méprisant et méprisable » le comportement de la communauté internationale qui s’entête à venir forcer des haitiens conséquents et patriotes à s’asseoir sur une table avec un président le plus corrompu de toute l’histoire du pays.
Selon les manifestants, ils veulent une « solution de la crise à l’haitienne » qui passe par le choix d’un président sorti de la Cour de Cassation, pour faciliter une transition « sans heurts« , même quand, poursuivent-ils, « l’ancien président Jovenel Moise doit répondre de ses actes criminels et de corruption devant la justice reformatée du pays, plus question de dialogue et de compromission avec lui dorénavant« .
Les manifestants, au micro de Zénith FM, en direct, ont indiqué n’avoir donné de mandat à personne « pour aller négocier en leurs noms avec des blancs n’ayant d’abord aucun amour pour eux, fils descendants d’anciens esclaves« . « Nos revendications sont claires, la page de Jovenel Moise est tournée« , ont-ils spécifié avant d’ajouter que « Jovenel Moise a perdu toute légitimité et crédibilité à nos yeux depuis la révélation de son nom dans le rapport officiel de la Cour des Comptes comme usurpateur de titre et utilisation de stratagème pour dérober des fonds de Petro Caribe« .
