Venezuela et Haïti, deux peuples frères : une relation historique bafouée par l’extrême droite haïtienne dans l’intérêt de l’impérialisme Nord-Américain

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par Jean Willy Belfleur

Vendredi 25 octobre 2019 ((rezonodwes.com))– La relation fraternelle entre le Pays de Dessalines, le Grand et celui de Simon Bolivar ne date pas d’hier. Qu’on se le rappelle, peu de temps après la révolution anticolonialiste, anti-esclavagiste, antiségrégationniste des esclaves d’Ayiti contre les colons français à la fin de l’année 1803 à Saint-Domingue, l’indépendance de la première République noire du monde, une fois acquise et proclamée le 1er janvier 1804, le gouverneur général en chef voulait l’exporter.

Ainsi, quelques mois plus tard, Dessalines a reçu la visite de Miranda à qui il a prodigué des conseils en l’exhortant à l’application de sa formule « koupe tèt, boule kay » pour libérer Venezuela inclusivement : le Pérou, la Bolivie, l’Equateur, la Colombie, etc. Alexandre Pétion, l’un des Héros de la guerre de l’indépendance, après l’assassinat de l’empereur Jacques 1er, avait aidé Simon Bolivar et Miranda dans la guerre de libération du Venezuela en leur fournissant, entre autres : des armes, des soldats, et de l’argent. Dans les mêmes veines, le drapeau du Venezuela a été cousu en Haïti, plus précisément dans la ville de Jacmel au Sud-Est de l’ile d’Haïti.

Depuis lors, une relation viscérale est tissée. Ceci dit, la relation diplomatique entre les deux pays remonte de très lointain. Venezuela ne saurait être un allié négligeable, encore moins, un allié liquidable, mais un de nos plus anciens et fidèles alliés sûr dans la région.  De tous les temps, il a toujours été à nos cotés ; par exemple sur le règne de la dictature sanguinaire des Duvalier, ce pays frère n’a pas hésité à accorder de l’asile politique à nos compatriotes exilés par le régime dictatorial. S’il fallait, en écrivant ces propos, citer les bienfaits du Venezuela à Haïti, on en finirait pas. Le peuple haïtien n’a cessé de témoigner vivement sa gratitude envers le peuple vénézuélien tout en lui reconnaissant sa grandeur et loyauté. Il est indéniablement vrai que la République bolivarienne du Venezuela est l’un des véritables pays amis d’Haïti à coté de Cuba depuis la révolution castriste de 1959.

Haïti et Venezuela, une relation franche et solidaire digne d’être préservée.

Pendant, à peu près deux siècles, les deux pays maintenaient une relation de fraternité mutuelle à la fois responsable et respectable l’un envers l’autre jusqu’à  l’irruption à la tête de l’Etat haïtien  d’un certain Jovenel Moise président imposé par les USA à travers des élections frauduleuses et contestées en 2016.  Ce président de la honte qui est, soi-disant, élu des élections dont la participation s’élève à 21% de l’électorat, a reçu une quantité de 500 000 voix sur une population de 14. 000. 000 d’habitants ayant 6.000.000 d’électeurs potentiels, le 10 janvier 2019 a fait, littéralement, chier sur cette relation de solidarité fraternelle en votant pour l’expulsion de la République bolivarienne du Venezuela de l’OEA, organisation d’Etats Américains fonctionnant sous la tutelle de la Maison Blanche.

Ensuite, il vote, sous l’ordre de l’Oncle Sam, une résolution ne reconnaissant pas la légitimité de l’élection du président Nicolas Maduro à la tête de son  pays, (le Venezuela) tout en appuyant un certain Juan Guaido, un député qui s’autoproclamait président de la République sous l’auspice de la Maison Blanche dans l’intention de procéder par un putsch pour renverser Maduro et créer, en conséquence, une situation favorable à l’invasion des yankees à Caracace pour s’accaparer des réserves pétroliers du peuple vénézuélien.

Car, le Venezuela détient à lui-seul, les plus grandes réserves de pétrole prouvées au niveau mondial qui attisent les appétits impérialistes des USA pour s’en accaparer.  Maduro dont il a salué la victoire des urnes par avant, (tout de suite après la proclamation des résultats des élections démocratiques du 30 juillet 2017), devient par la suite, soit un an 6 mois plus tard, illégitime dans le dessein de trouver la bonne grâce de Donald Trump pour le maintenir au pouvoir malgré toute son illégitimité, son impopularité évidente et avérée. Paradoxalement, celui qui est inculpé dans une affaire pénale sous les accusations de blanchiment des avoirs, de concussion, d’escroquerie, etc. par la justice haïtienne, et à qui le conseil électoral du Core-Group a attribué un effectif de 500 000 voix, prétend être plus légitime que le Président Nicolas Maduro, élu à plus de 8 000 000 (huit millions) de voix au Venezuela. C’est une aberration, à notre sens.

Par ces actes éhontés, l’administration du président contesté, décrié, corrompu, Jovenel Moise a participé dans un vaste complot de l’occident pour torpiller la souveraineté du peuple frère vénézuélien en s’immisçant dans leurs affaires internes. Cet agissement contestable et contesté, par le peuple haïtien dans sa quasi-totalité, porte atteinte à l’auto-détermination de nos frères vénézuéliens. Nous le condamnons de toute notre force. Car, un tel agissement indécent nous rend coupable de cette crise orchestrée au Venezuela par les puissances impérialistes. Par ces propos, nous tenons, en notre nom propre, au nom des organisations progressistes et révolutionnaires d’Haïti et au nom du peuple Haïtien tout entier, à nous excuser au près de nos frères vénézuéliens pour ces actes sacrilège que l’équipe au pouvoir les a causé au nom du peuple haïtien.

Pourtant, le peuple Haïtien tout entier est très reconnaissant et redevable envers le peuple vénézuélien pour leur solidarité et leur générosité incommensurable à son égard.

Grace à la politique généreuse du Commandant Hugo Chavez, notre pays a bénéficié un prêt à tôt préférentiel de 1% sur une période de 25 ans qui devait servir à financer des programme sociaux  en vue du développement endogène du pays. Cette somme qui équivaut à plus de 4.2 milliard de dollars USD a été dilapidé, volé par les oligarques, la « classe d’hommes du pouvoir d’Etat » et le régime néo-duvaliériste-macouto-bourgeois, « dit bandit légal ». Ce qui constitue le véritable fer de lance de ce mouvement de protestation et de soulèvement général depuis plus de quinze mois en Haïti. En ce sens, il convient de souligner que la persistance de la crise d’Haïti et celle du Venezuela ne sont pas sans lien. L’oncle Sam a entrepris toutes les manœuvres déloyales pour contraindre à Haïti de ne pas bénéficier le programme PetroCaribe.

Car, l’absence de cet accord de prêt entre Haïti et le Venezuela, leur assurera le monopole en approvisionnement d’Haïti en produits pétroliers. C’est l’une des raisons pour lesquelles il participe et/ou cautionne la dilapidation des fonds qui y proviennent. Je peux prendre pour preuve, le fait que jusqu’à présent aucun compte bancaire n’a été bloqué par l’administration états-unienne, à nos jours.  Au contraire, l’USA supportent inconditionnellement les corrompus, en particulier Jovenel Moise que le Rapport d’un tribunal administratif, la cours supérieure des comptes et du contentieux administratif, (CSCCA) en Haïti a accusé de corruption. Ils soutiennent Jovenel pourvu qu’ils puissent compter sur ce dernier pour nuire à la stabilité sociopolitique du Venezuela et saboter le progrès socio-économique qui est entrain d’être poursuivi et renforcé par le régime Chaviste. Il convient de faire remarquer que la non intégrité, l’illégitimité et l’affaiblissement de Jovenel Moise fait l’affaire de l’establishment américain.

Car cela constitue un gage pour l’Oncle Sam dans le cadre de la consolidation de la poursuite de sa politique d’ingérence et d’isolationniste aux dépens des pays libres et indépendants de la région. Tant que Jovenel est plus décrié et, en conséquence, plus affaibli, tant qu’ils puissent lui faire chanter et le contraindre à outrager la République bolivarienne du Venezuela dans l’intérêt des USA en particulier et des autres puissances occidentales en général. Parce qu’en fait, un pouvoir éclaboussé par tous ces scandales en série au sein d’un régime démasqué et aplati ne saurait se passer du support infaillible de l’Oncle Sam pour sa survivance.

En définitive, l’avenir politique de Jovenel Moise et celui du régime des « bandi légal » dépend essentiellement du patron, en l’occurrence, les États-Unis d’Amérique. Cela va sans dire que la tenue ou non du procès PetroCaribe est un autre pion entre les mains de la Maison Blanche. Toutes fois, ce dossier constituent, dans tous les cas, une véritable boite de pandore et pour les haïtiens et pour l’administration des Etats-Unis.  Les choses ne sont pas simples. L’indifférence de Donald Trump dans ce dossier est payante et Jovenel en fait les frais.

Néanmoins, il faut reconnaitre aussi que l’administration de Maduro n’est pas sans responsabilité dans l’orchestration de « ce vaste complot de stratagème de corruption » dans les fonds PetroCaribe en Haïti. Car, elle ne supporte pas le peuple haïtien dans la dénonciation de la dilapidation de ces fonds, à contrario, l’ambassadeur du Venezuela en Haïti, M. Luis Diaz Curbelo a reconnu que tout va bien dans l’implémentation du programme et le respect du protocole d’accord entre les deux pays. Pour cet ambassadeur peu digne, les fonds  sont bien gérés.

Déclarations que les organisations progressistes et révolutionnaires d’Haïti avaient condamnées avec la dernière rigueur; une lettre de dénonciation fustigeant la mauvaise foi de Curbelo a été même acheminée à la présidence de Maduro, à ce sujet, mais cela restait sans effet jusqu’à ce qu’on le remplace tout récemment par un autre du nom de Orlando MANEIRO. Les déclarations de l’ambassadeur ne correspondaient pas à la réalité. Il se révélait un défenseur, voire un complice du régime corrompu, appelé vulgairement, « PHTK ». Mais, Maduro l’avait gardé ici pendant longtemps en dépit des dénonciations de la gauche haïtienne. Cela ne saurait être innocent.

En dépit des bêtises et de l’indécence de Jovenel Moise, une chose est claire, la relation d’Haïti et du Venezuela est forte, profonde et doit se perdurer. De toute façon, elle subsistera des coups mortels de Ce vilain petit président d’Haïti.

Viva Venezuela ! Viva la revolicion ! Viva Maduro !

Jean Willy Belfleur
Port-au-Prince, 24-10-2019.

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